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Crise financière: «L’Algérie n’est pas intégrée dans les systèmes internationaux»

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  • Crise financière: «L’Algérie n’est pas intégrée dans les systèmes internationaux»

    CRISE FINANCIÈRE MONDIALE
    LE DIRECTEUR DE LA BOURSE D’ALGER À L’EXPRESSION

    «L’Algérie n’est pas intégrée dans les systèmes internationaux»

    Le débat sur la crise financière internationale et l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’Algérie, continue de susciter la réaction des experts. Dans cet entretien, Mustapha Ferfara, directeur général de la Bourse d’Alger, analyse cette criseet écarte d’éventuelles retombées sur l’Algérie.

    L’Expression: Selon les rapports de certains experts et de spécialistes, la crise financière qui a secoué le marché financier mondial ne va pas toucher l’Algérie. Qu’en est-il selon vous?
    M.Ferfara: La crise financière qui touche actuellement les places boursières mondiales ne va pas toucher l’Algérie. Notre système bancaire est un système domestique. En ce sens qu’il n’est pas intégré dans des systèmes internationaux. A la Bourse d’Alger, par exemple, les actifs financiers, émis pas les entités algériennes, sont souscrits principalement par les investisseurs nationaux. Si on avait une Bourse émergente, comme celle des pays du Golfe, où il y a une forte présence des investisseurs étrangers, la Bourse aurait automatiquement cédé sous l’effet de la crise. Une bonne partie des portefeuilles des acteurs de la Bourse sera rapatriée pour consolider leur situation ailleurs, notamment vers leur pays d’origine. C’est ce qui s’est passé pour les Bourses arabes (Le Caire et Alexandrie) où un volume très important de titres a été proposé par les investisseurs étrangers. Cette situation a engendré le fléchissement des cours des indices boursiers. Notre Bourse n’est donc pas semblable à celle des marchés développés. Elle se limite à des titres domestiques des investisseurs nationaux. A partir de là, on peut dire que la Bourse d’Alger est épargnée des fléaux et des aléas de cette crise financière mondiale.

    Et pour ce qui est des banques?
    Nous avons des banques orientées vers les activités commerciales de détail. Elles accompagnent les opérateurs locaux et nationaux. Elles n’activent pas sur les marchés internationaux affectés par la crise financière. Elles n’ont pas souscrit à des titres présentant des risques élevés. Le système bancaire présente une surliquidité qui perdure depuis 2004 et qui s’élève actuellement à plus de 15 milliards de dollars. Il y a donc une forte trésorerie qui réduit, pour ne pas dire élimine, le risque de liquidité du système bancaire.

    Est-ce qu’on peut considérer le fait que le système bancaire algérien domestique n’est pas encore intégré dans les systèmes internationaux, a fait le bonheur de l’économie nationale?
    En période de dépression financière et de perte de confiance au niveau des marchés financiers, les investisseurs, qui avaient tendance, auparavant, à placer leurs épargnes au niveau des marchés financiers, ont perdu, momentanément, confiance dans les marchés financiers internationaux. Cette situation va pousser un certain nombre de détenteurs de capitaux, à aller vers les secteurs productifs qui sont, au moins, générateurs de richesse et sont moins exposés aux risques spéculatifs. Les investisseurs qui se trouvent sur les places financières internationales vont vouloir tout rapatrier au niveau des placements les plus sûrs et productifs. Ceux qui représentent à la fois les indicateurs de croissance, de stabilité macro-monétaire, la disponibilité de la main-d’oeuvre et des richesses à des coups relativement bas avec un ancrage qui protège les intérêts des investisseurs. L’Algérie fait partie de ces pays-là, des pays à croissance relativement intéressante qui s’élève depuis 2004 à plus de 5% et au taux d’inflation maîtrisé. Cette année, le secteur hors hydrocarbures a enregistré plus de 6% de croissance. Le FMI a avancé le taux de croissance de près de 4,5% pour l’Algérie et cela pour l’exercice de l’année 2009. C’est un taux de croissance élevé. Les investisseurs étrangers voudront justement investir dans un créneau en croissance qui affiche la stabilité. L’Algérie offre des ressources humaines, énergétiques et des matières premières plus que favorables. L’Algérie a un système bancaire qui est en voie de réforme et un marché de consommation intéressant. Elle pourrait constituer l’alternative en matière d’attraction des IDE. Les investisseurs qui ont l’habitude de souscrire aux actes financiers vont être amenés à chercher d’autres créneaux moins risqués. L’Algérie peut procurer des gains sûrs.

    Et si on revient à la Bourse d’Alger. Est-ce qu’on peut dire qu’on a une Bourse qui fonctionne?
    Certes, nous avons une Bourse. Elle est modeste et émergente en termes d’activité, en nombre de titres inscrits et en nombre d’acteurs intervenants. La Bourse d’Alger a été créée en 1997, régie par un cadre réglementaire qui prévoit toutes les opérations boursières. Le problème qui se pose au niveau de l’institution est un problème d’alimentation. Cet approvisionnement doit venir à la fois du secteur privé et du secteur public dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques économiques (EPE).
    Malheureusement, son activité a été interrompue pendant une certaine période. Cette cassure a poussé les secteurs privés et étatiques à aller vers des marchés classiques de financement. La Bourse a été utilisée, au départ, comme moyen pour l’ouverture des capitaux de certaines entreprises publiques, comme cela a été le cas de Saidal, d’El Aurassi et aussi l’augmentation de capital d’Eriad de Sétif. Mais si on compte le nombre d’opérations réalisées par rapport au nombre de privatisations, on voit que la Bourse n’a que peu contribué au processus de privatisation jusqu’à présent.

    Pourquoi?
    Les autorités ont sans doute considéré que les autres instruments de privatisation sont plus rapides, plus souples et moins contraignants que la voie boursière. Cependant, la voie boursière reste la voie très privilégiée en termes de transparence et d’amélioration des revenus engendrés par le processus de privatisation. L’Etat a tout intérêt à céder ses parts par le biais de la Bourse dont le rôle doit être défini et déterminé par les opérateurs qui animent la scène économique de notre pays. Parmi ces opérateurs, l’Etat joue un rôle très important dans l’économie nationale, c’est pour cela qu’il doit intégrer la Bourse comme moyen et mécanisme économique pour le décharger de cette mission qui n’est pas la sienne. La Bourse doit être utilisée comme moyen de privatisation. Actuellement, la Bourse est en phase de modernisation et de développement. A travers ce plan, la Bourse d’Alger vise à se doter d’un système de négociation répondant aux standards internationaux et lui permettant ainsi de faire face à ses obligations dans le futur. La modernisation va nous permettre de nous équiper d’une ressource humaine compétente et qualifiée. Nous avons besoin d’instaurer une certaine spécialisation dans les métiers de la Bourse tels que les courtiers, les gestionnaires des titres et de portefeuilles, qui sont nécessaires pour le développement du marché boursier. Il faut absolument encourager les entreprises à solliciter la Bourse. Il faut que la Bourse se distingue par rapport au crédit bancaire ou à l’autofinancement à travers les avantages des titres fiscaux par exemple.
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    CRISE FINANCIÈRE MONDIALE:Ce qu’en pensent les citoyens

    CRISE FINANCIÈRE MONDIALE
    Ce qu’en pensent les citoyens



    On a tâté le pouls de monsieur Tout-le-monde sur une crise qui n’en finit pas de faire des vagues.

    Crise financière. C’est là un sujet qui occupe le devant de la scène internationale. Loin des milieux spécialisés en économie, en finance, L’Expression a fait un rapide sondage parmi les citoyens d’Alger pour avoir leur avis sur un événement qui fait courir politiques et spécialistes financiers dans le monde. De la classe défavorisée aux personnes aisées en passant par la classe moyenne, tout un chacun avait sa petite idée, sur une situation qui interpelle fortement les économistes et les financiers. Nous avons posé la question à un boulanger, un chauffeur de taxi, une enseignante, un chômeur et un étudiant. Chacun y va de sa définition d’un événement qui met les nerfs des décideurs du monde à vif. Ils ne sont d’accord que sur une seule chose: il est question de «crise». Ce mot n’annonce certainement pas de bonnes nouvelles.

    M.Chérif, 39 ans, boulanger:
    «A chaque fois que je regarde la télévision, j’entends parler de ce problème. Je pense que les USA et l’Europe vont s’effondrer. Ils n’ont pas de pétrole et leur devise va encore chuter. L’euro commence à dégringoler. Cela va permettre, je pense, au dinar de gagner plus de valeur. L’Algérie n’est pas concernée, selon la presse. Elle possède suffisamment de réserves. Cela, même si notre argent se trouve dans les banques américaines.» Toutefois, notons que cet homme curieux n’a pas omis de nous demander de lui expliquer de quoi il s’agit réellement.

    Nacer, chauffeur de taxi:
    «Cela fait des années que l’Algérie traverse une série de crises. Moi je suis dans une crise permanente. Cela me suffit largement pour m’occuper de mes problèmes plutôt que de m’intéresser aux affaires qui me dépassent. Je n’ai rien compris et je ne veux rien savoir.»

    Salim, 28 ans, vendeur de cigarettes:
    «Je ne suis même pas au courant de ce dont vous parlez. Ce monde, moi je n’y vis pas. Il est préférable pour vous de poser la question à quelqu’un d’autre.»

    Rachid, 22 ans, étudiant:
    «Je ne suis pas un expert en la matière, mais je vais essayer de l’expliquer tel que je l’ai comprise. Il s’agit de la chute inattendue des actions dans les Bourses internationales. Cette baisse continue de jour en jour. Les grandes entreprises et les grands groupes d’investissements sont les premiers concernés et touchés par cette menace financière. A mon avis, les Etats-Unis et quelques autres puissances économiques occidentales restent les plus menacés par cette crise financière. Cela aura des répercussions néfastes sur la situation socio-économique de quelques pays. Le chômage, la pauvreté et la famine sont les premières retombées de cette crise. J’ajoute que ce n’est pas la première fois que le monde vit sous le spectre d’une crise économique. Il y a eu des crises similaires en 1929 et 1987. Voilà, il s’agit de cela à mon avis, non?», s’est interrogé notre interlocuteur.

    Amina, 30 ans, enseignante:
    «C’est flou. Ce n’est pas évident de comprendre cette crise. Même les économistes et les spécialistes n’arrivent pas à trouver une explication économique juste pour cette situation. Personnellement, il m’est difficile de vous l’expliquer, alors qu’à l’origine, moi je n’ai rien compris», nous a-t-elle affirmé, avant d’ajouter: «Je suis certaine que ce sont les juifs qui sont derrière cette crise. Devant la flambée des prix du pétrole, ils tentent comme à leur habitude, de mettre à genoux l’économie des pays arabes, en poussant à la chute des prix du pétrole.»

    Constat:
    les Algériens, quelle que soit leur appartenance sociale, semblent plutôt déconnectés de la réalité et pour dire cela autrement «moins informés» pour ne pas dire qu’ils ne s’intéressent pas particulièrement à ce qui se passe ailleurs, trop préoccupés par leur propre situation. Ce que résume parfaitement le chauffeur de taxi. Alors que la crise financière mondiale fait la «Une» des journaux, les Algériens ne semblent donc pas concernés par les retombées que pourrait engendrer cette crise
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    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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