VIRÉE AU PAYS DES PERSES
Le visage dévoilé des Iraniennes
Tahar FATTANI (L'expression)
Bras dessus, bras dessous, les jeunes Iraniens se divertissent dans les jardins publics et les grands boulevards de la ville.
Cigarette aux lèvres, la main accrochée au volant, la moitié de la tête enveloppée dans un petit foulard et le visage maquillé, telle est l’image frappante d’une femme iranienne repérée dans Téhéran. Cela est aussi la face cachée de l’iceberg, si l’expression nous est permise. C’est une image que jamais personne n’aurait imaginé, avant de mettre les pieds sur le sol des Perses. Trop de questions et autant de soucis me taraudaient l’esprit avant de prendre le vol à destination de l’aéroport international Imam-Khomeyni. La peur mêlée d’une curiosité jamais ressentie nous envahissent. Avant l’embarquement, les amis, la famille et les proches étaient étonnés sur le pourquoi d’un tel voyage dans ce pays, au point qu’ils tentaient de me
convaincre d’y renoncer. Les préjugés sont là. Nombreux sont ceux pour qui l’Iran est synonyme d’insécurité, d’inconnu... C’est le terrorisme. C’est le spectre de la guerre, les femmes emballées dans le tchador, marque indélébile de la République islamique «intégriste»... C’est le pays des kamikazes. C’est le pays qui produit et qui exporte les terroristes. Bien sûr, les étiquettes et les fausses informations ont la vie dure. Quittant l’aéroport international Imam-Khomeyni à 1 heure du matin, nous étions prêts à affronter ce pays sur lequel il est tant dit, mais surtout armés d’une insatiable soif de découverte d’un pays dont les images véhiculées par les médias occidentaux ne sont pas faites pour rassurer. C’est la nuit. Tout est sombre à la sortie de l’aéroport. Téhéran garde encore tous ses secrets. Le suspense et la curiosité sont toujours présents dans l’esprit de ces voyageurs venus du lointain Maghreb. L’Algérie et l’histoire d’Al Djazira
Avec beaucoup d’étonnement, nous avons appris que les Iraniens appellent notre pays par le nom d’Al Djazira au lieu d’Al Djazaïr. Pour la majorité d’entre eux, en Afrique du Nord, il est plutôt question d’Al Djazira. Pis, c’est dans les milieux intellectuels et de l’élite que l’on a découvert cette appellation incongrue avec laquelle les Iraniens dénomment notre pays. Aussi, les jeunes Iraniens ne connaissent rien ou presque rien de notre pays. Cela n’est pas nouveau, dans la mesure où dans nombre de pays dans le monde, l’Algérie reste méconnue. Mais à changer carrément l’appellation d’un pays, dans un pays qui se dit «ami et frère» comme l’Iran, cela laisse perplexe et suscite l’interrogation.
Mais c’est un tout autre Téhéran qui va s’offrir à nous. Sous les klaxons des voitures et le bruit provoqué par la ville, la capitale iranienne s’éveille. La ville montre alors son dynamisme. Les grands boulevards sont encombrés de files interminables de voitures. Les magasins et les grandes surfaces lèvent les rideaux. Les Iraniens vaquent à leurs occupations et les étrangers se baladent au centre-ville et dans les jardins publics, sans doute en quête d’exotisme. Et voilà! Le comble du paradoxe ne vient que de commencer dans un pays aux mille secrets. Bras dessus, bras dessous, les jeunes Iraniennes et les jeunes Iraniens profitent de leur temps libre pour s’amuser. Ils se divertissent agréablement, comme ils le peuvent et comme ils le veulent. La main dans la main, les couples ne sont dérangés ni par les citoyens ni par la police et encore moins par cette fameuse «police de moeurs» qui a fait les choux gras des médias occidentaux. «Ici personne n’a le droit de demander quoi que ce soit à quiconque. La police n’osera pas même demander leurs papiers. Ils sont libres, dans les limites de la charia et le respect d’un Etat islamique, de rester autant qu’ils veulent ensemble et à toute heure», a précisé notre traducteur, Réda, 25 ans. Dans les rues, le tchador se fait de plus en plus rare. Les filles portent beaucoup plus le jeans, baskets et manteaux que le tchador. Attention! Le foulard est obligatoire. Mais, il s’agit plutôt d’un foulard à la mode, souvent chic et «in». Les mèches de cheveux folâtrent librement, hors d’un foulard porté plus par coquetterie que comme symbole de l’interdit. Mieux, ces foulards colorés égayent leur visage. Les Iraniennes, comme toutes les femmes dans le monde, prennent soin de leur chevelure et l’on distingue les cheveux noirs, blonds, comme la chevelure naturelle de celle colorée. Nombreuses sont celles qui sortent de chez elles la tête à moitié nue, un pull serré et un pantalon assorti d’une liquette au-dessus des genoux. «Les femmes ne sont pas soumises au tchador. Le gouvernement les oblige à porter le foulard, des vêtements à manches longues et, au minimum, de se couvrir d’un manteau», explique encore Réda.
Le visage dévoilé des Iraniennes
Tahar FATTANI (L'expression)
Bras dessus, bras dessous, les jeunes Iraniens se divertissent dans les jardins publics et les grands boulevards de la ville.
Cigarette aux lèvres, la main accrochée au volant, la moitié de la tête enveloppée dans un petit foulard et le visage maquillé, telle est l’image frappante d’une femme iranienne repérée dans Téhéran. Cela est aussi la face cachée de l’iceberg, si l’expression nous est permise. C’est une image que jamais personne n’aurait imaginé, avant de mettre les pieds sur le sol des Perses. Trop de questions et autant de soucis me taraudaient l’esprit avant de prendre le vol à destination de l’aéroport international Imam-Khomeyni. La peur mêlée d’une curiosité jamais ressentie nous envahissent. Avant l’embarquement, les amis, la famille et les proches étaient étonnés sur le pourquoi d’un tel voyage dans ce pays, au point qu’ils tentaient de me
convaincre d’y renoncer. Les préjugés sont là. Nombreux sont ceux pour qui l’Iran est synonyme d’insécurité, d’inconnu... C’est le terrorisme. C’est le spectre de la guerre, les femmes emballées dans le tchador, marque indélébile de la République islamique «intégriste»... C’est le pays des kamikazes. C’est le pays qui produit et qui exporte les terroristes. Bien sûr, les étiquettes et les fausses informations ont la vie dure. Quittant l’aéroport international Imam-Khomeyni à 1 heure du matin, nous étions prêts à affronter ce pays sur lequel il est tant dit, mais surtout armés d’une insatiable soif de découverte d’un pays dont les images véhiculées par les médias occidentaux ne sont pas faites pour rassurer. C’est la nuit. Tout est sombre à la sortie de l’aéroport. Téhéran garde encore tous ses secrets. Le suspense et la curiosité sont toujours présents dans l’esprit de ces voyageurs venus du lointain Maghreb. L’Algérie et l’histoire d’Al Djazira
Avec beaucoup d’étonnement, nous avons appris que les Iraniens appellent notre pays par le nom d’Al Djazira au lieu d’Al Djazaïr. Pour la majorité d’entre eux, en Afrique du Nord, il est plutôt question d’Al Djazira. Pis, c’est dans les milieux intellectuels et de l’élite que l’on a découvert cette appellation incongrue avec laquelle les Iraniens dénomment notre pays. Aussi, les jeunes Iraniens ne connaissent rien ou presque rien de notre pays. Cela n’est pas nouveau, dans la mesure où dans nombre de pays dans le monde, l’Algérie reste méconnue. Mais à changer carrément l’appellation d’un pays, dans un pays qui se dit «ami et frère» comme l’Iran, cela laisse perplexe et suscite l’interrogation.
Mais c’est un tout autre Téhéran qui va s’offrir à nous. Sous les klaxons des voitures et le bruit provoqué par la ville, la capitale iranienne s’éveille. La ville montre alors son dynamisme. Les grands boulevards sont encombrés de files interminables de voitures. Les magasins et les grandes surfaces lèvent les rideaux. Les Iraniens vaquent à leurs occupations et les étrangers se baladent au centre-ville et dans les jardins publics, sans doute en quête d’exotisme. Et voilà! Le comble du paradoxe ne vient que de commencer dans un pays aux mille secrets. Bras dessus, bras dessous, les jeunes Iraniennes et les jeunes Iraniens profitent de leur temps libre pour s’amuser. Ils se divertissent agréablement, comme ils le peuvent et comme ils le veulent. La main dans la main, les couples ne sont dérangés ni par les citoyens ni par la police et encore moins par cette fameuse «police de moeurs» qui a fait les choux gras des médias occidentaux. «Ici personne n’a le droit de demander quoi que ce soit à quiconque. La police n’osera pas même demander leurs papiers. Ils sont libres, dans les limites de la charia et le respect d’un Etat islamique, de rester autant qu’ils veulent ensemble et à toute heure», a précisé notre traducteur, Réda, 25 ans. Dans les rues, le tchador se fait de plus en plus rare. Les filles portent beaucoup plus le jeans, baskets et manteaux que le tchador. Attention! Le foulard est obligatoire. Mais, il s’agit plutôt d’un foulard à la mode, souvent chic et «in». Les mèches de cheveux folâtrent librement, hors d’un foulard porté plus par coquetterie que comme symbole de l’interdit. Mieux, ces foulards colorés égayent leur visage. Les Iraniennes, comme toutes les femmes dans le monde, prennent soin de leur chevelure et l’on distingue les cheveux noirs, blonds, comme la chevelure naturelle de celle colorée. Nombreuses sont celles qui sortent de chez elles la tête à moitié nue, un pull serré et un pantalon assorti d’une liquette au-dessus des genoux. «Les femmes ne sont pas soumises au tchador. Le gouvernement les oblige à porter le foulard, des vêtements à manches longues et, au minimum, de se couvrir d’un manteau», explique encore Réda.
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