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En Allemagne, la croissance devrait être quasi nulle en 2009
Directement menacée par la crise économique mondiale, l'Allemagne "se trouve au bord de la récession" : dans leur rapport d'automne présenté mardi 14 octobre, les principaux instituts de conjoncture ont sévèrement corrigé à la baisse leur pronostic de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2009, à seulement 0,2 %, contre 1,8 % cette année. Il s'agirait de la croissance la plus faible depuis 2003 pour la première économie de la zone euro.
Au diapason de ces inquiétudes, le moral des investisseurs allemands est au plus bas : l'indice ZEW du mois d'octobre, qui mesure les attentes des milieux financiers pour la conjoncture, a dégringolé brutalement mardi. Une lueur d'espoir toutefois : "Le paquet de secours du gouvernement qui vient d'être décidé devrait aider à stabiliser la situation", a estimé le directeur de l'institut ZEW, Wolfgang Franz. Berlin a adopté lundi un plan de sauvetage de son système bancaire, d'un volume de 480 milliards d'euros.
Mais dans le sillage de la tourmente financière, l'incertitude est de mise. En sus de leur projection initiale, les instituts de conjoncture ont d'ailleurs choisi de proposer un deuxième scénario dit "de crise". Telle hypothèse sous-entend une récession mondiale, une augmentation des coûts de refinancement et une retenue dans les dépenses de consommation privée.
Sous l'effet conjugué de ces trois facteurs, la croissance allemande décrocherait de 0,8 % l'an prochain. Le pays plongerait dans "une récession prononcée, comparable à celle qui a suivi le choc pétrolier", décrit le rapport des économistes. Si ce pronostic se réalise, quelque 400 000 emplois seront détruits et le taux de chômage remontera à 8,3 %. Il était de 7,4 % en septembre.
RALENTISSEMENT DES COMMANDES
Ce scénario du pire est plutôt "improbable", jugent toutefois les instituts. En outre, les entreprises ne semblent pas encore confrontées à un assèchement du crédit. Mais l'économie outre-Rhin "est particulièrement concernée par le ralentissement de la conjoncture mondiale, avant tout parce que la demande en biens d'investissement recule".
Championne mondiale des exportations, l'Allemagne a tout à redouter d'une dégradation de la conjoncture aux Etats-Unis et chez ses partenaires de la zone euro. Déjà en août, les ventes à l'étranger ont reculé de 2,5 % en rythme annuel, soit la baisse la plus marquée depuis 2003. En début d'année, les exportateurs allemands, notamment industriels, ont su défier le niveau élevé de l'euro face au dollar grâce à des carnets de commandes bien remplis. Mais dans presque toutes les branches, le rythme des commandes ralentit.
Exemple : le secteur des machines-outils est affecté depuis plusieurs mois par une baisse des ordres en provenance de l'étranger. Or, ce pilier de l'économie allemande destine deux tiers de sa production à l'export. La situation est également critique dans le secteur automobile. La semaine dernière, plusieurs constructeurs, dont BMW et Opel, filiale allemande de l'américain General Motors, ont annoncé des réductions de production.
Jeudi, Berlin doit annoncer ses prévisions de croissance actualisées pour 2009, établies officiellement à 1,2 %. Elles devraient être fortement révisées à la baisse : selon le quotidien Handelsblatt de mercredi, le ministre des finances, Peer Steinbrück, mise sur une croissance nulle. Ce dernier a reconnu que le ralentissement de la conjoncture allait mettre à mal l'objectif d'équilibre du budget fédéral en 2011.
Marie de Vergès (Le Monde)
Directement menacée par la crise économique mondiale, l'Allemagne "se trouve au bord de la récession" : dans leur rapport d'automne présenté mardi 14 octobre, les principaux instituts de conjoncture ont sévèrement corrigé à la baisse leur pronostic de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2009, à seulement 0,2 %, contre 1,8 % cette année. Il s'agirait de la croissance la plus faible depuis 2003 pour la première économie de la zone euro.
Au diapason de ces inquiétudes, le moral des investisseurs allemands est au plus bas : l'indice ZEW du mois d'octobre, qui mesure les attentes des milieux financiers pour la conjoncture, a dégringolé brutalement mardi. Une lueur d'espoir toutefois : "Le paquet de secours du gouvernement qui vient d'être décidé devrait aider à stabiliser la situation", a estimé le directeur de l'institut ZEW, Wolfgang Franz. Berlin a adopté lundi un plan de sauvetage de son système bancaire, d'un volume de 480 milliards d'euros.
Mais dans le sillage de la tourmente financière, l'incertitude est de mise. En sus de leur projection initiale, les instituts de conjoncture ont d'ailleurs choisi de proposer un deuxième scénario dit "de crise". Telle hypothèse sous-entend une récession mondiale, une augmentation des coûts de refinancement et une retenue dans les dépenses de consommation privée.
Sous l'effet conjugué de ces trois facteurs, la croissance allemande décrocherait de 0,8 % l'an prochain. Le pays plongerait dans "une récession prononcée, comparable à celle qui a suivi le choc pétrolier", décrit le rapport des économistes. Si ce pronostic se réalise, quelque 400 000 emplois seront détruits et le taux de chômage remontera à 8,3 %. Il était de 7,4 % en septembre.
RALENTISSEMENT DES COMMANDES
Ce scénario du pire est plutôt "improbable", jugent toutefois les instituts. En outre, les entreprises ne semblent pas encore confrontées à un assèchement du crédit. Mais l'économie outre-Rhin "est particulièrement concernée par le ralentissement de la conjoncture mondiale, avant tout parce que la demande en biens d'investissement recule".
Championne mondiale des exportations, l'Allemagne a tout à redouter d'une dégradation de la conjoncture aux Etats-Unis et chez ses partenaires de la zone euro. Déjà en août, les ventes à l'étranger ont reculé de 2,5 % en rythme annuel, soit la baisse la plus marquée depuis 2003. En début d'année, les exportateurs allemands, notamment industriels, ont su défier le niveau élevé de l'euro face au dollar grâce à des carnets de commandes bien remplis. Mais dans presque toutes les branches, le rythme des commandes ralentit.
Exemple : le secteur des machines-outils est affecté depuis plusieurs mois par une baisse des ordres en provenance de l'étranger. Or, ce pilier de l'économie allemande destine deux tiers de sa production à l'export. La situation est également critique dans le secteur automobile. La semaine dernière, plusieurs constructeurs, dont BMW et Opel, filiale allemande de l'américain General Motors, ont annoncé des réductions de production.
Jeudi, Berlin doit annoncer ses prévisions de croissance actualisées pour 2009, établies officiellement à 1,2 %. Elles devraient être fortement révisées à la baisse : selon le quotidien Handelsblatt de mercredi, le ministre des finances, Peer Steinbrück, mise sur une croissance nulle. Ce dernier a reconnu que le ralentissement de la conjoncture allait mettre à mal l'objectif d'équilibre du budget fédéral en 2011.
Marie de Vergès (Le Monde)