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Incitations a faires des bébés au Singapour!

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  • Incitations a faires des bébés au Singapour!

    Le gouvernement a déployé une série de mesures pour pousser ses citoyens à faire des enfants : campagnes de pub, incitations fiscales, financement du speed dating… Mais les Singapouriens restent toujours aussi peu sensibles aux joies parentales, explique Asia Sentinel.

    Le gouvernement singapourien vient de lancer l'énième phase d'une croisade vieille de plusieurs décennies pour convaincre ses citoyens récalcitrants de faire davantage d'enfants.

    Malgré une armada d'incitations financières et d'allégements fiscaux ou encore la généralisation des congés parentaux payés, les couples singapouriens refusent obstinément de stimuler la croissance démographique. C'est pourquoi le Premier ministre Lee Hsien Hoong a consacré une grande partie de son discours de la fête nationale, en août dernier, à l'annonce d'un train de mesures pour relancer la fécondité.

    "Je crois que nous devons avoir l'esprit pratique, a déclaré le Premier ministre. Nous allons faire notre possible pour aider davantage les célibataires à se marier. Nous avons la SDU [Social development unit, Unité de développement social] et le SDS [Social development service, Service de développement social]. Je crois qu'il nous faut être moins rigides et fusionner ces deux administrations. Grâce à cette fusion, nous pourrons davantage développer certaines activités et, nous l'espérons, ainsi augmenter le nombre de couples, de mariages et d'enfants."

    Le gouvernement singapourien se propose désormais de faire passer le congé de maternité de douze à seize semaines, avec six jours supplémentaires de congé parental rémunéré. Un "bonus bébé" d'un montant pour l'heure indéterminé sera versé dès le premier enfant.
    Mais les jeunes couples de Singapour ne voient pas d'un bon œil ces incitations gouvernementales à la procréation. La SDU fut créée en 1994 pour jouer les Big Brother (ou les Big Nanny) en encourageant gentiment les Singapouriens à l'amour, au sexe et à la reproduction. On se souvient que dans les années 1980, elle organisait le week-end des croisières "Love Boat" [du titre original de la série La Croisière s'amuse] pour favoriser les rencontres entre personnes timides des deux sexes.

    Pour la Saint-Valentin 2008, des amoureux ont pu débourser 140 dollars américains [102 euros] pour dîner dans le Singapore Flyer, la plus haute grande roue au monde, lors d'une manifestation baptisée "Love in a capsule". La campagne Romancing Singapore, lancée en 2002, est gérée par le secteur privé depuis 2005 ; elle a créé en 2006 un Partner Connection Fund [fonds pour les rencontres] de 1 million de dollars singapouriens [500 000 euros] destiné à soutenir les agences matrimoniales.

    La SDU a également son site Internet, Lovebyte ("Un monde de possibles. A portée de clic."), qui propose un service de rencontres par SMS ainsi que des brochures assurant que les soins pour la peau sont de bons investissements et que la mauvaise haleine rebute vos interlocuteurs. Le site organise aussi du speed dating.

    Reste à savoir si tout cela va trouver preneurs. Peut-être, comme l'a dit le Premier ministre dans son discours, les Singapouriens ne savent-ils pas s'y prendre pour faire des rencontres.
    Selon le CIA World Factbook, Singapour se classe 209e sur 222 en termes de taux de fécondité, derrière Taïwan mais devant Hong Kong et le Japon. Et la croissance démographique pâtit en plus d'un taux de mortalité en progression.

    "L'indice de fécondité [le nombre moyen d'enfants par femme] est depuis 1975 bien en dessous du seuil de renouvellement des générations, établi à 2,1 enfants par femme", déplorait le Strait Times, quotidien qui se fait le fidèle porte-voix du message gouvernemental. "L'année dernière, ce taux était, à Singapour, de 1,29, rapprochant ainsi la Cité-Etat de pays comme le Japon et la Corée, dont le taux de fécondité est aussi dangereusement bas."

    Dans les années 1960, il était courant d'avoir six enfants. Mais dès les années 1970, les autorités singapouriennes se sont mises à redouter que cette rapide croissance démographique n'épuise certains services sociaux, notamment de santé, et n'entraîne de graves problèmes de chômage. Elles ont alors lancé la politique "Stop at two" [A deux (enfants), arrêtez], qui a remporté un indéniable succès. A ceci près que les Singapouriens semblent s'être totalement arrêtés. Et malgré cela, le pays reste le plus densément peuplé au monde derrière Monaco.

    Repères
    La population d'origine chinoise représente 77 % des 4,6 millions d'habitants de Singapour, et les Malais 14 %. Ce sont ces derniers qui ont le taux de fécondité le plus élevé, avec 2,1 enfants par femme (soit exactement ce qu'il faut pour le renouvellement des générations), alors que les Chinois ont le plus faible taux, avec 1,07 enfant. La république insulaire compte environ 1 million de résidents étrangers. Si la plupart sont des employés de maison ou des ouvriers venus d'Inde, des Philippines et de Thaïlande, on recense environ 110 000 expatriés diplômés venus du monde entier, en particulier d'Inde et de Chine, mais aussi d'Europe, des Etats-Unis, du Canada et d'Australie ; il s'agit souvent de Singapouriens qui ont émigré, obtenu une autre nationalité puis sont revenus dans leur pays.
    - CourierInternational
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