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L’automédication pourrait favoriser une infection bactérienne

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  • L’automédication pourrait favoriser une infection bactérienne

    Une maladie ORL méconnue, grave et mortelle dans 7% des cas, la cellulite cervico faciale, serait due à la prise d’anti-inflammatoires à la sauvette.

    Attention, c’est une maladie parfois mortelle mais qui peut être évitée.

    Réunis pour le 115e congrès de la Société française d’ORL à Paris (du 12 au 14 octobre), les oto-rhino-laryngologistes viennent en effet de tirer le signal d’alarme au sujet d’une maladie méconnue, la cellulite cervico faciale (CCF). Bien que la cause exacte de cette infection bactérienne ne soit pas encore connue, la maladie semble favorisée par l’automédication, tout particulièrement par une prise à la sauvette d’anti-inflammatoires.

    «En Ile de France, nous avons 1 à 2 cas par semaine, soit environ 100 personnes par an, détaille le professeur Tan Ba Huy, responsable du service d’ORL de l’hôpital Lariboisière à Paris, président du congrès 2008 et référent des urgences ORL pour la région Ile de France. De plus, cette pathologie est d’évolution foudroyante car mortelle dans 7% des cas ».

    Egalement appelée fasciite nécrosante, la CCF est une infection de la graisse et des muscles du cou dont le point de départ est le plus souvent soit pharyngé, soit dentaire.

    Tout commence avec une angine ou un abcès dentaire mal soignés. En quelques heures ou jours, un tableau infectieux sévère s’installe. Le cou est douloureux, gonflé, la fièvre monte. Le diagnostic doit être posé rapidement, dans l’heure, grâce à un scanner réalisé en urgence.

    Car seule une intervention chirurgicale, lourde et pas toujours exempte de séquelles esthétiques, peut sauver le malade. En l’absence de traitement adapté, l’infection s’étend inexorablement et le pronostic vital est engagé.

    Il s’agit alors d’aller inciser largement le cou pour évacuer les abcès et éliminer les tissus nécrosés. Sans compter les pansements chirurgicaux qui doivent ensuite être réalisés quotidiennement et sous anesthésie pendant plusieurs jours tout comme l’administration massive d’antibiotiques.

    «La gravité de la CCF est en fait directement liée à l’anatomie de la tête et du cou, explique le spécialiste. Car les enveloppes des muscles du cou délimitent entre elles des espaces qui forment des voies de diffusion de l’infection pharyngée ou dentaire vers la région du cou et du thorax ».

    Deux agents infectieux, le streptocoque et les germes anaérobies, ont été identifiés. En revanche, aucune prédisposition particulière, comme l’immunodépression ou la consommation de tabac et d’alcool, n’a été retrouvée. Seule particularité dans l’étude menée par l’équipe de Lariboisière sur 150 cas, les patients ont tous pris, de leur propre gré ou sur recommandation du dentiste, des anti-inflammatoires par voie orale et ce de manière brève dans les jours qui ont précédé leur hospitalisation.

    « Il faudrait modifier ces mauvais réflexes thérapeutiques qui semblent être un facteur de dissémination», insiste le Pr Tran Ba Huy. Un programme hospitalier de recherche clinique ( PHRC) devrait démarrer afin de collecter des données nationales et tenter de mieux comprendre cette maladie.

    -NVLOBS
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