S'exprimer dans un stade, c'est inquiétant, à moins que nous soyons dans une démocratie de façade.
------------------------------------------------------------------------------------
L’incident du Stade de France donne lieu à des décisions incroyables, mais aussi à des commentaires extrêmement douteux sur les “origines” des siffleurs. Retour sur une affaire qui sent très mauvais… Et témoignage par téléphone de Christiane Taubira, députée de Guyane, très en colère contre la “classe politique de l’entre-soi”.
Allons enfants de l’infamie, le jour de la sanction est arrivé… A la prochaine Marseillaise sifflée, c’est entendu, les matchs seront arrêtés, les stades vidés, les tribunes karchérisées. Quant à la ministre Roselyne Bachelot et son secrétaire d’Etat Laporte, on ne doute pas que, dans le cadre de leur campagne de moralisation, ils prendront les mêmes mesures dès que des supporters pousseront des cris de singe à l’adresse de joueurs noirs…
Le rappel au drapeau pour ressouder l’unité nationale en temps de crise ? La recette n’est pas toute neuve, on vous l’accorde. Mais elle marche toujours. Et voici le délicat député des Alpes-Maritimes Lionel Luca qui propose aux siffleurs (pardon, aux « petits merdeux », dit son collègue sémiologue des Yvelines Jacques Myard) de « faire leur valise pour réintégrer le pays de leurs origines ». Petit cours de rattrapage à l’attention de M. Luca : les « d’origine », beurs et beurettes, noirs et noirettes, qu’il croise en centre-ville chez lui à Toulon, rue Saint-Ferréol à Marseille ou au Forum des Halles à Paris sont d’ici. Ils sont fran-çais. Il faudra s’y faire. Quant au pays « d’origine » de leurs parents, M. Luca risque de retomber, plus d’une fois sur deux, sur… la France.
Mauvaise pioche. Comme dans les films d’Hitchcock, l’assassin est à l’intérieur. Faudra-t-il remonter à la deuxième ou troisième génération pour traquer l’étranger qui sommeille en chaque siffleur ? De la même façon, la chanteuse Lââm, qui a entonné cette Marseillaise au Stade de France n’est pas « franco-tunisienne », comme l’a répété la presse. Ou bien Nicolas Sarkozy est un président « franco-hongrois ». Pourquoi pas ? Mais alors il faudra accepter que ces demi, ou trois quarts, ou quatre cinquième de Français ont tous, peu ou prou, ce « sang impur » qui abreuva, naguère, les sillons des Français de souche.
Alors que ces siffleurs se soient tirés une balle dans la chaussure à crampons, on vous l’accorde, M. Luca. On ne leur cherche pas d’excuses. Le sifflet est le degré zéro de la politique. Mais vous êtes-vous demandé si dans cette « identité nationale » dont vous vous gargarisez et que vous érigez en ministère, il y a de la place pour les bronzés ?
La question des quartiers populaires (on appelle ça aussi les banlieues) n’est pas le problème ni de la Tunisie, ni du Maroc, ni de l’Algérie. Cette question est franco-française. Et si le Stade de France, le bien-nommé, n’était rien d’autre qu’un miroir – déformant, peut-être – de cette France qui piaffe d’en être.
D’en être quoi ? Française. Tout simplement.
Ecoutez le coup de colère de la députée de Guyane, Christiane Taubira contre « la classe politique de l’entre-soi » :
Cliquer Ici
------------------------------------------------------------------------------------
L’incident du Stade de France donne lieu à des décisions incroyables, mais aussi à des commentaires extrêmement douteux sur les “origines” des siffleurs. Retour sur une affaire qui sent très mauvais… Et témoignage par téléphone de Christiane Taubira, députée de Guyane, très en colère contre la “classe politique de l’entre-soi”.
Allons enfants de l’infamie, le jour de la sanction est arrivé… A la prochaine Marseillaise sifflée, c’est entendu, les matchs seront arrêtés, les stades vidés, les tribunes karchérisées. Quant à la ministre Roselyne Bachelot et son secrétaire d’Etat Laporte, on ne doute pas que, dans le cadre de leur campagne de moralisation, ils prendront les mêmes mesures dès que des supporters pousseront des cris de singe à l’adresse de joueurs noirs…
Le rappel au drapeau pour ressouder l’unité nationale en temps de crise ? La recette n’est pas toute neuve, on vous l’accorde. Mais elle marche toujours. Et voici le délicat député des Alpes-Maritimes Lionel Luca qui propose aux siffleurs (pardon, aux « petits merdeux », dit son collègue sémiologue des Yvelines Jacques Myard) de « faire leur valise pour réintégrer le pays de leurs origines ». Petit cours de rattrapage à l’attention de M. Luca : les « d’origine », beurs et beurettes, noirs et noirettes, qu’il croise en centre-ville chez lui à Toulon, rue Saint-Ferréol à Marseille ou au Forum des Halles à Paris sont d’ici. Ils sont fran-çais. Il faudra s’y faire. Quant au pays « d’origine » de leurs parents, M. Luca risque de retomber, plus d’une fois sur deux, sur… la France.
Mauvaise pioche. Comme dans les films d’Hitchcock, l’assassin est à l’intérieur. Faudra-t-il remonter à la deuxième ou troisième génération pour traquer l’étranger qui sommeille en chaque siffleur ? De la même façon, la chanteuse Lââm, qui a entonné cette Marseillaise au Stade de France n’est pas « franco-tunisienne », comme l’a répété la presse. Ou bien Nicolas Sarkozy est un président « franco-hongrois ». Pourquoi pas ? Mais alors il faudra accepter que ces demi, ou trois quarts, ou quatre cinquième de Français ont tous, peu ou prou, ce « sang impur » qui abreuva, naguère, les sillons des Français de souche.
Alors que ces siffleurs se soient tirés une balle dans la chaussure à crampons, on vous l’accorde, M. Luca. On ne leur cherche pas d’excuses. Le sifflet est le degré zéro de la politique. Mais vous êtes-vous demandé si dans cette « identité nationale » dont vous vous gargarisez et que vous érigez en ministère, il y a de la place pour les bronzés ?
La question des quartiers populaires (on appelle ça aussi les banlieues) n’est pas le problème ni de la Tunisie, ni du Maroc, ni de l’Algérie. Cette question est franco-française. Et si le Stade de France, le bien-nommé, n’était rien d’autre qu’un miroir – déformant, peut-être – de cette France qui piaffe d’en être.
D’en être quoi ? Française. Tout simplement.
Ecoutez le coup de colère de la députée de Guyane, Christiane Taubira contre « la classe politique de l’entre-soi » :
Cliquer Ici
Commentaire