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La chute des Bourses atteint l'économie réelle

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  • La chute des Bourses atteint l'économie réelle

    Les marchés ont enregistré, jeudi 16 octobre, de nouvelles pertes, affolés par la menace d'une récession mondiale. Réunis en Conseil européen, les 27 ont endossé le plan de soutien au secteur bancaire élaboré par l'Eurogroupe. Cela n'a pas suffit. Toutes les places européennes ont chuté à la clôture. A Paris, le CAC 40 a cédé 5,92 % à 3 181 points. A Francfort, le DAX a reculé de 4,91 % à 4 622 points, après avoir déjà perdu 6,49 % la veille. A Londres, le Footsie-100 a dégringolé de 5,35 % à 3 861 points. Cette nouvelle journée noire s'inscrit dans le sillage de celle de mercredi, où les principales Bourses européennes avaient déjà perdu de 5 à plus de 8 % pour certaines, et Wall Street 7,87 %. Jeudi, Tokyo a poursuivi dans la même veine, le Nikkei s'effondrant de 11,41 %.

    Les indicateurs américains dans le rouge.
    "On a eu quelques bons chiffres économiques : les prix à la consommation étaient du bon côté, signes de désinflation [ralentissement de la hausse des prix] et non d'inflation, et aussi les demandes d'allocations chômage", dont le nombre a baissé pour la deuxième semaine d'affilée, a estimé Peter Cardillo, d'Avalon Partners. Ces indicateurs avaient d'ailleurs fait remonter temporairement les places européennes. Mais de nouvelles données économiques les ont fait replonger, les valeurs financières étant les plus touchées. Ainsi la production industrielle américaine a enregistré son plus fort recul en septembre depuis fin 1974, une chute de 2,8 % qui a enfoncé les prévisions des analystes. Et l'activité industrielle de la région de Philadelphie s'est fortement contractée en octobre, donnant ainsi une indication pour le mois en cours.

    Pas de plan de relance européen. Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a rejeté l'idée d'un "programme de relance généralisé" de l'économie en Europe malgré les risques de récession. "Lancer un plan de relance à échelle européenne nous conduirait très automatiquement dans certains pays à prendre congé par rapport aux règles saines du pacte de stabilité", qui prévoit des limites à ne pas dépasser en termes de déficit et de dette, a souligné M. Juncker. A l'issue du sommet de Bruxelles, qui a aussi mis en place une cellule de crise financière, les Vingt-Sept ont demandé à la Commission européenne de leur présenter, d'ici la fin de l'année, des propositions pour soutenir l'activité économique, la compétitivité et l'emploi. Il ne s'agit plus de se placer au chevet des marchés, c'est l'économie réelle qui est menacée. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs défendu l'idée d'un gouvernement économique européen.

    L'économie réelle gagnée par la crise. L'Allemagne a révisé ses prévisions de croissance à la baisse en 2009. Le ministère de l'économie ne s'attend plus qu'à une progression de 0,2 % du PIB, une réduction radicale puisque la projection était jusqu'ici de 1,2 % pour 2009. Certaines entreprises commencent à prendre acte du ralentissement : le groupe de travail temporaire Adecco a annoncé, jeudi, vouloir supprimer 600 emplois en France d'ici le mois de juin 2009, en "privilégiant les départs volontaires", en raison d'un "retournement de conjoncture". Le même jour, le géant de l'hôtellerie Accor a revu à la baisse ses ambitions de bénéfice courant pour 2008. Il s'attend à une année 2009 difficile "compte tenu du ralentissement économique mondial". Il table désormais sur un bénéfice avant impôts et éléments non récurrents situé "entre 870 et 890 millions d'euros", alors qu'il visait jusqu'ici un bénéfice de 930 millions d'euros.
    Les banques toujours touchées. Outre ses retombées sur l'économie réelle, la crise du crédit continue de peser sur la situation des banques. UBS et Credit Suisse, les deux principales banques suisses, ont annoncé de nouvelles injections de capitaux. Aux Etats-Unis, les banques Merril Lynch et Citigroup ont publié des résultats de troisième trimestre négatifs, accusant des déficits de 5,2 et 2,8 milliards de dollars au troisième trimestre. Plusieurs PDG ont aussi émis des diagnostics pessimistes, comme celui de JPMorgan, Jamie Dimon, qui affirme que "nous devons être préparés à ce que l'environnement empire". "La réduction du périmètre d'activité des banques va avoir un impact sur les résultats à venir. A cela s'ajoute la contamination de la crise financière à l'économie réelle, qui va affecter" la banque de détail et la clientèle entreprises, fait valoir un analyste de Meeschaert. Certains observateurs soulignent que puisque le plan de soutien ne donne pas de directives aux banques sur l'utilisation des fonds alloués, il n'est pas sûr que ceux-ci soient utilisés pour relancer le marché du crédit, vital pour l'économie réelle.

    Les cours du pétrole s'effondrent. Autre symptôme de la crise, l'anticipation d'une baisse marquée de la demande pétrolière a lourdement pesée sur les cours du brut. Le baril, qui avait culminé à 147 dollars en juillet, valait moins de 67 dollars jeudi soir à Londres et aux alentours de 70 dollars à New-York, pour une livraison en novembre. L'OPEP a décidé d'avancer au 24 octobre sa réunion extraordinaire pour examiner la situation du marché pétrolier à la lumière de la crise financière.

    Le Monde
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