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Les géants de la banque suisse en quête urgente de cash

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  • Les géants de la banque suisse en quête urgente de cash

    A leur tour emportés par la tourmente financière, UBS et Credit Suisse ont un besoin urgent de liquidités : le premier s’est tourné vers le guichet monté par l’Etat fédéral ; le second a préféré lever des fonds auprès d’investisseurs privés. « Fortis et UBS étaient les deux dossiers qui me faisaient particulièrement peur, tant on savait leur degré d’exposition aux subprimes. Et forcément, dans ce climat, la rafale de dépréciations massives annoncées par UBS a achevé de saper la confiance » confie à L’Expansion.com Nathalie Pelras, gérant chez Richelieu Finance. Le fait est qu’après le sauvetage-dépeçage de la banque belgo-néerlandaise il y a quelques jours, c’est au tour du n°1 suisse de défrayer la chronique.

    L’Etat helvétique, pourtant peu suspect d’interventionnisme, a en effet été obligé de renflouer en urgence son fleuron. Tandis que le n°2 bancaire, Credit Suisse, optait dans le même temps pour une levée d’argent frais massive auprès d’investisseurs privés. A Zurich, les actions des deux poids-lourds plongeaient de près de 5,5%.

    Le capital d’UBS sera ainsi augmenté de 3,9 milliards d’euros, via une émission d’obligations convertibles intégralement souscrite par l’Etat fédéral, qui détiendra à terme 9% du capital. Surtout, le premier établissement de la confédération nettoie son bilan au kärcher. « UBS se déleste de ses actifs pourris grâce à une sorte de structure de défaisance dédiée », commente pour L’Expansion.com Benoît de Broissia, analyste bancaire chez Richelieu Finance. Concrètement, le groupe pourra y transférer ses titres toxiques pour la bagatelle de 45 milliards d’euros. Or, depuis le début de la crise en août 2007, UBS a déjà déprécié pour 42 milliards.

    Pour le président, Peter Kurer, il s’agit là « de mesures pragmatiques pour éliminer les risques liés à des positions acquises dans le passé ». De l’avis de Bernard Lambert, analyste chez Pictet, la procédure consiste en fait à « mettre au frais les titres pourris en attendant que la tourmente financière mondiale se calme ». Pour son troisième trimestre, le groupe reste dans le vert avec un résultat net de 195 millions. L’an dernier, à pareille époque, les profits étaient 18 fois plus élevés !

    Chez Credit Suisse, le n°2 local, la situation est légèrement plus brillante. Ce qui a pu le dispenser de recourir à la solution publique. Le groupe, qui escompte toutefois une perte nette de quelque 850 millions d’euros au 3ème trimestre, n’a pas voulu souscrire au plan fédéral et a préféré récolter des milliards de son propre chef. Pour ce faire, le groupe dirigé par Brad Dougan s’est tourné vers le fonds souverain du Qatar qui injectera à lui seul 6,5 milliards, mais aussi Morgan Stanley et l’israélien Koor Industries. « Les deux groupes ont été piégés par leur banque d’investissement et notamment leur activité de dérivés de crédits, explique Benoît de Broissia. UBS a surtout souffert de sa titrisation des crédits immobiliers américains, tandis que Credit Suisse a été piégé par le retournement complet des prêts LBO ».
    La crise comme tremplin ?

    Au final, cependant, la crise des deux principales banques suisses devrait rebattre les cartes en leur faveur à l’échelle européenne. « Elles pourraient en effet devenir plus compétititives dès lors que l’Etat a décidé de relever ses exigences en matière de fonds propres. Or, traditionnellement, les banques suisses ont toujours assis leur réputation sur leur ratio de solvabilité et sur un rating élevé auprès des agences de notation » anticipe Benoît de Broissia. Même son de cloche chez Janwillem Ackett de Julius Baer, le spécialiste de la gestion de fortune : « L’intervention des autorités est nettement moins draconienne qu’ailleurs en Europe où les montants sont gigantesques (…) La situation en Suisse est beaucoup plus stable qu’ailleurs. Même le secteur bancaire pourrait en ressortir grandi ».

    On rejoint au fond la préoccupation de Christine Lagarde, qui déclarait lundi dernier que le guichet français permettrait aux banques de se replacer face à la concurrence : « Nous voulons qu’elles [les banques] soient mises en capacité d’atteindre un ratio de solvabilité de 9% » comme au Royaume-Uni.

    source : l'Expansion
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