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Abu Dhabi, le nouvel eldorado du sport

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    Grand Prix de F1, Open de golf, Coupe du monde des clubs de football, rachat de l'équipe de Manchester City : l'émirat investit massivement pour assurer son rayonnement.

    Dôme de l'ostentation où feuille d'or, marbre et Cristal Swarovski génèrent un halo éblouissant. Un établissement «7 étoiles» aux proportions monumentales et au coût exorbitant de 3 milliards de dollars… Le munificent Emirates Palace éclaire sur les moyens astronomiques des investisseurs abu-dhabiens. Quatre-vingt-dix pour cent des 2,6 millions de barils jaillissant quotidiennement du sous-sol émirien (10 % des réserves pétrolières mondiales) sont en effet produits dans le plus prospère des sept émirats arabes unis (EAU). Mise en scène dans cet invraisemblable palais des mille et une nuits, la divulgation, mardi soir, des plans du nouveau circuit de Yas Marina, qui terminera la saison 2009 de Formule 1, a naturellement été précédée par une procession de Dishdasha, le vêtement blanc traditionnel.

    Accompagné des membres les plus influents de la famille régnante, Cheikh Mohammed Ben Zayed al-Nahyan, prince héritier d'Abu Dhabi, s'est délecté du surgissement de son «pays de l'or noir» dans l'univers du sport-spectacle. Étape du Circuit européen de golf depuis 2006, Grand Prix de F1 pour les sept prochaines années, Coupe du monde des clubs de la Fifa en 2009 et 2010, la capitale des EAU, ville la plus riche du monde, se rêve comme un nouvel eldorado. Ainsi, l'Inter de Milan a passé un accord avec le Conseil des sports d'Abu Dhabi pour y créer une académie. Parmi les grues surchauffées par le ciel d'Arabie, poussant comme des champignons au cœur de la ville, certaines façonnent un nouveau complexe sportif ultramoderne.

    «Faire preuve d'inventivité»

    Président d'Abu Dhabi Motorsport Management, Son Excellence Khaldoun al-Mubarak affiche d'illustres ambitions : «Chacune de nos réalisations se doit d'être unique, d'établir de nouveaux standards et de s'inscrire sur le long terme. Notre intention est de faire d'Abu Dhabi une véritable capitale arabe de la région. Le Grand Prix de F1 nous assure une audience mondiale et nous permet de montrer nos capacités à organiser de grands événements internationaux.» À quand une Coupe du monde ou les Jeux olympiques ? «Vous devez toujours poursuivre des rêves», s'aventure-t-il.

    À l'évocation moins hypothétique de l'accueil d'un match délocalisé du championnat de football anglais, il se referme : «Aucun commentaire». Placé à la présidence du club de Manchester City par Cheikh Mansour Ben Zayed al-Nahyan, son nouveau propriétaire pour une transaction de 290 millions d'euros, Khaldoun al-Mubarak esquive la question polémique. Le transfert record de Robinho à Manchester City (42 M€) et les rumeurs incessantes de pourparlers avec les Henry, Kaka ou Ronaldo, le détournent suffisamment de ses responsabilités. Éminence grise des héritiers de Cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyan, fondateur des EAU (1971) décédé en 2004, dont le portrait fleurit toujours en ville, ce «golden boy», formé à la Tufts University de Boston, collectionne les fonctions stratégiques. À 31 ans, il pilote en premier lieu Mudabala Development Company, un fonds d'investissements détenant entre autres 10 % des parts de la General Electric, 7,5 % de Carlyle et 5 % de Ferrari. Mudabala contrôle aussi Aldar Properties, société immobilière en charge de la mise en valeur des 2 500 hectares de l'île de Yas.

    Un projet pharaonique promettant de faire surgir du sable, outre un circuit révolutionnaire de F1, vingt hôtels de luxe, des villas et appartements, deux golfs de prestige - «un incroyable vecteur de développement du tourisme de haut rang», selon Mohammed al-Mubarak, directeur commercial d'Aldar -, un terrain de polo, un centre équestre, une surface commerciale de 300 000 m², une marina, un centre nautique, un parc aquatique, un parc d'attraction Warner Brothers et, première mondiale, un parc à thème Ferrari dont la note est évaluée à 600 millions de dollars. Sans oublier la construction d'une autoroute à douze voies reliant l'aéroport à la corniche d'Abu Dhabi via les îles de Yas et Saadiyat. «Nous développons toutes ces infrastructures afin de faire de ce site une destination de loisirs d'exception à l'horizon 2014. Le coût global de l'aménagement de l'île de Yas est estimé à 40 milliards de dollars», révèle Mohammed al-Mubarak. Un investissement à long terme en parfaite adéquation avec le plan de rayonnement international élaboré par les hautes autorités d'Abu Dhabi.

    Une approche prospective dans laquelle les investissements sportifs et culturels se voient assigner la mission d'«incarner» la cité-émirat à l'étranger. «Abu Dhabi n'est pas encore aussi connue que Dubaï. Le sponsoring sportif est un outil extraordinaire d'expansion. Les partenariats prestigieux accélèrent notre reconnaissance internationale. En captant des milliards de téléspectateurs, le Grand Prix va contribuer efficacement à la promotion d'Abu Dhabi comme une destination haut de gamme de vacances et un hub fantastique pour les voyages d'affaires», analyse Peter Baumgartner, vice-président marketing d'Etihad Airways, compagnie d'aviation nationale partenaire de Chelsea, de Ferrari et du Yas Marina Grand Prix. «Nous étudions des pistes pour nous associer à un stade en Australie, en Amérique du Nord et peut-être en Europe. Nous considérons également le sponsoring d'événements culturels ou artistiques comme un vecteur de développement», poursuit Peter Baumgartner.

    Ce dynamisme commercial fait écho à l'action des bureaux internationaux (Londres, Francfort, Paris) de l'Autorité du tourisme d'Abu Dhabi. Afin d'attirer trois millions de visiteurs annuels d'ici à 2015, le gouvernement a planifié un schéma original combinant forte visibilité dans le monde du sport, promotion de la valeur éducation - installation d'antennes de la Sorbonne, de la New York University et du MIT -, projets novateurs dans les domaines de la recherche - création d'une ville alimentée uniquement par des énergies renouvelables à Masdar en 2015 -, de l'art et de la culture. «Il ne suffit pas d'avoir des moyens, faut-il encore faire preuve d'inventivité dans les investissements», insiste Philippe Gurdjian, le directeur français du Yas Marina circuit.

    Modernisation en profondeur de la société

    Le projet de développement de l'île de Saadiyat ne souffre pas d'un manque d'imagination. Mirage au milieu des eaux turquoise du golfe Persique, quatre œuvres architecturales exceptionnelles - le Louvre Abu Dhabi de Jean Nouvel, le Guggenheim de Frank Gehry, le Performing Arts Center de Zaha Hadid, le Musée maritime de Tadao Ando - devraient faire d'Abu Dhabi une plate-forme incontournable dans les domaines culturelle et artistique à l'horizon 2012. Comme pour Yas Marina, ce projet urbanistique colossal procède d'un dessein global de diversification de l'économie de l'émirat d'ici à 2030. Avec la promesse d'injecter 200 milliards de dollars lors des dix prochaines années. Une modernisation en profondeur de la société dans laquelle, le sport, au même titre que l'art et la culture, agit comme un vecteur «pour éduquer les jeunes au siècle et à la tolérance. Un élément d'une stratégie globale de mise en valeur dans un contexte international où les pays du Golfe sont souvent mal vus», précise un haut fonctionnaire émirien.

    Conscient de l'inéluctable tarissement de la source de son incommensurable prospérité, l'émirat d'Abu Dhabi, via de puissants fonds souverains, prépare l'après-pétrole en acquérant de nombreux actifs à l'étranger - selon les estimations 1 000 milliards de dollars - dans des secteurs aussi variés que la banque, l'immobilier, le luxe, les télécommunications, l'énergie, l'industrie lourde, l'aéronautique, le cinéma ou le sport. Une capacité d'investissement qui ne laisse pas insensibles les autorités françaises. La reprise d'un club de football - Charles Villeneuve, le président du PSG, a été dernièrement aperçu dans la capitale des EAU - donnerait à coup sûr une indication quant à l'attractivité de la France auprès des «rois du pétrole» d'Abu Dhabi.

    Le Figaro
    Dernière modification par zek, 17 octobre 2008, 17h23.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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