UE : Le statut avancé accordé au Maroc !
Après huit ans de négociations, l'Union européenne a accordé le Statut Avancé au Maroc, ce lundi 13 octobre 2008.
Cela faisait huit ans que le Maroc demandait un statut avancé. Statut que le Roi Mohammed VI avait récemment résumé dans cette formule : « un peu plus que l’association, un peu moins que l’adhésion ».
Depuis toutes ces années, le Maroc, comme d’autres pays de la région (du pourtour de la Méditerranée) était en effet lié à l’Union Européenne par un accord d’association. Mais, sans aller jusqu’à réclamer l’adhésion à l’Europe comme l’a fait la Turquie, il demandait un statut « sui generis ».
En 2004, l’UE a entériné le principe, envisageant ce genre d’accord bilatéral, dans le cadre de ce qui est appelé « la politique européenne de voisinage ».
Le cadre institutionnel étant là, il ne restait plus qu’à s’atteler à la tâche.
Les négociations ont commencé et, parallèlement, le Maroc s’est lancé dans un vaste processus de modernisation et de transition démocratique, menant de front plusieurs chantiers de réformes sur le plan politique, économique et social.
Le Statut Avancé se veut donc aussi bien « un accélérateur du mouvement du partenariat Maroc-UE » qu’un appui à ce processus de modernisation engagé par le royaume.
A l’issue des travaux de la 7ème session du Conseil d'Association Maroc-UE qui s’est tenu à Luxembourg, ce lundi 13 octobre – session au cours de laquelle le statut avancé a été accordé au Maroc - Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des relations extérieures et de la politique de voisinage a résumé tout ceci : «le Maroc est engagé dans un vaste chantier de réformes dans tous les domaines. Il a souhaité un Statut Avancé dans notre Politique de Voisinage, un ancrage plus fort à l’Europe pour consolider les acquis et donner une nouvelle impulsion à son processus de modernisation et de transition démocratique. La Commission s’est fortement mobilisée pour répondre aux attentes du Maroc et nous avons fait de nombreuses propositions concrètes dans les domaines de notre compétence. Je me réjouis de leur adoption aujourd’hui par le Conseil d’Association».
En quoi consiste alors ce statut avancé et qu’apporte-t-il au Maroc ?
Ce statut n’apporte pas de nouveaux financements dans l’immédiat, le Maroc ayant déjà sa ‘quote part’ dans le cadre de l’accord d’association (il faudra attendre 2009 pour une éventuelle révision de l’appui financier européen). Il ne donne pas droit non plus à une participation aux institutions européennes (Commission européenne, parlement…), puisque le statut avancé c’est « tout sauf les institutions ».
Mais il consiste en une série de mesures qui marque un net rapprochement entre les deux partenaires leur permettant d’investir « des champs de coopération inédits ».
Sur le plan politique, le Maroc et l'Union européenne ont décidé de lancer un dialogue politique et stratégique ad-hoc et de doter le dialogue entre leurs parlements respectifs d'un cadre institutionnalisé et régulier. La possibilité que le Maroc a désormais d'adhérer aux conventions et structures du Conseil de l'Europe consacrera l'adhésion forte et irréversible du Maroc à la défense et à la promotion des droits de l'homme.
Sur le plan économique, l'objectif que se sont assignés les deux partenaires est de promouvoir une intégration progressive du Maroc au Marché Intérieur de l'UE. Le Statut Avancé est appelé à accélérer la dynamique dans laquelle s'inscrit actuellement l'économie marocaine. Et ce, au moyen d'une série de mesures et d'incitations. Le Statut Avancé permettra une plus grande connexion du Maroc aux réseaux transeuropéens (Energie, Transport..).
Sur le plan humain, l’accord devrait permettre de promouvoir la coopération en matière de formation et de recherche, l'encouragement de partenariats entre les institutions de recherche et la mise en place de plates-formes technologiques impliquant les entreprises.
Enfin, le Statut Avancé devrait conduire à une plus grande implication et plus grande synergie des acteurs économiques et partenaires sociaux, des deux côtés, pour concrétiser le nouveau partenariat.
Ainsi, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM = patronat marocain) pourrait intégrer le Business Europe (instance regroupant les patronats européens), le Comité des Régions de l'UE pourrait développer des actions de coopération et de partenariat avec les collectivités locales marocaines, et il devrait en être de même du Comité économique et social marocain, dès son installation, avec le CES européen.
D'ailleurs, le Maroc abrite cette semaine même le Sommet annuel des CESE euro-méditerranéens.
La Statut Avancé accordé au Maroc est une première en ce sens que l'Union Européenne n'a accordé un tel statut à aucun pays non-européen. Mais l’expérience pourrait ultérieurement être étendue à d’autres pays comme la Jordanie ou l’Egypte..
En attendant, le Maroc devrait poursuivre son objectif de devenir un pilier de développement dans la région et sera aidé en cela par l’Union Européenne.
Le Reporter
Après huit ans de négociations, l'Union européenne a accordé le Statut Avancé au Maroc, ce lundi 13 octobre 2008.
Cela faisait huit ans que le Maroc demandait un statut avancé. Statut que le Roi Mohammed VI avait récemment résumé dans cette formule : « un peu plus que l’association, un peu moins que l’adhésion ».
Depuis toutes ces années, le Maroc, comme d’autres pays de la région (du pourtour de la Méditerranée) était en effet lié à l’Union Européenne par un accord d’association. Mais, sans aller jusqu’à réclamer l’adhésion à l’Europe comme l’a fait la Turquie, il demandait un statut « sui generis ».
En 2004, l’UE a entériné le principe, envisageant ce genre d’accord bilatéral, dans le cadre de ce qui est appelé « la politique européenne de voisinage ».
Le cadre institutionnel étant là, il ne restait plus qu’à s’atteler à la tâche.
Les négociations ont commencé et, parallèlement, le Maroc s’est lancé dans un vaste processus de modernisation et de transition démocratique, menant de front plusieurs chantiers de réformes sur le plan politique, économique et social.
Le Statut Avancé se veut donc aussi bien « un accélérateur du mouvement du partenariat Maroc-UE » qu’un appui à ce processus de modernisation engagé par le royaume.
A l’issue des travaux de la 7ème session du Conseil d'Association Maroc-UE qui s’est tenu à Luxembourg, ce lundi 13 octobre – session au cours de laquelle le statut avancé a été accordé au Maroc - Mme Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne chargée des relations extérieures et de la politique de voisinage a résumé tout ceci : «le Maroc est engagé dans un vaste chantier de réformes dans tous les domaines. Il a souhaité un Statut Avancé dans notre Politique de Voisinage, un ancrage plus fort à l’Europe pour consolider les acquis et donner une nouvelle impulsion à son processus de modernisation et de transition démocratique. La Commission s’est fortement mobilisée pour répondre aux attentes du Maroc et nous avons fait de nombreuses propositions concrètes dans les domaines de notre compétence. Je me réjouis de leur adoption aujourd’hui par le Conseil d’Association».
En quoi consiste alors ce statut avancé et qu’apporte-t-il au Maroc ?
Ce statut n’apporte pas de nouveaux financements dans l’immédiat, le Maroc ayant déjà sa ‘quote part’ dans le cadre de l’accord d’association (il faudra attendre 2009 pour une éventuelle révision de l’appui financier européen). Il ne donne pas droit non plus à une participation aux institutions européennes (Commission européenne, parlement…), puisque le statut avancé c’est « tout sauf les institutions ».
Mais il consiste en une série de mesures qui marque un net rapprochement entre les deux partenaires leur permettant d’investir « des champs de coopération inédits ».
Sur le plan politique, le Maroc et l'Union européenne ont décidé de lancer un dialogue politique et stratégique ad-hoc et de doter le dialogue entre leurs parlements respectifs d'un cadre institutionnalisé et régulier. La possibilité que le Maroc a désormais d'adhérer aux conventions et structures du Conseil de l'Europe consacrera l'adhésion forte et irréversible du Maroc à la défense et à la promotion des droits de l'homme.
Sur le plan économique, l'objectif que se sont assignés les deux partenaires est de promouvoir une intégration progressive du Maroc au Marché Intérieur de l'UE. Le Statut Avancé est appelé à accélérer la dynamique dans laquelle s'inscrit actuellement l'économie marocaine. Et ce, au moyen d'une série de mesures et d'incitations. Le Statut Avancé permettra une plus grande connexion du Maroc aux réseaux transeuropéens (Energie, Transport..).
Sur le plan humain, l’accord devrait permettre de promouvoir la coopération en matière de formation et de recherche, l'encouragement de partenariats entre les institutions de recherche et la mise en place de plates-formes technologiques impliquant les entreprises.
Enfin, le Statut Avancé devrait conduire à une plus grande implication et plus grande synergie des acteurs économiques et partenaires sociaux, des deux côtés, pour concrétiser le nouveau partenariat.
Ainsi, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM = patronat marocain) pourrait intégrer le Business Europe (instance regroupant les patronats européens), le Comité des Régions de l'UE pourrait développer des actions de coopération et de partenariat avec les collectivités locales marocaines, et il devrait en être de même du Comité économique et social marocain, dès son installation, avec le CES européen.
D'ailleurs, le Maroc abrite cette semaine même le Sommet annuel des CESE euro-méditerranéens.
La Statut Avancé accordé au Maroc est une première en ce sens que l'Union Européenne n'a accordé un tel statut à aucun pays non-européen. Mais l’expérience pourrait ultérieurement être étendue à d’autres pays comme la Jordanie ou l’Egypte..
En attendant, le Maroc devrait poursuivre son objectif de devenir un pilier de développement dans la région et sera aidé en cela par l’Union Européenne.
Le Reporter
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