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17 octobre 1961 : les flics d’hier sont les flics d’aujourd’hui

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  • 17 octobre 1961 : les flics d’hier sont les flics d’aujourd’hui

    Le 17 octobre 1961, une manifestation pacifique d’Algériens protestant contre le couvre-feu imposé à ceux que l’on appelait alors des «  musulmans  », citoyens depuis 1958, a été sauvagement réprimée dans le sang par la police de la République, placée sous les ordres du préfet, Maurice Papon. Celui-ci put mettre en application en plein Paris ses méthodes coloniales de répression élaborées à Constantine.
    Un bilan effroyable : des centaines de manifestants noyés dans la Seine, fusillés, pendus au bois de Vincennes. Auquel il faut ajouter 3 000 blessés et 11 500 internés au Palais des sports de la porte de Versailles, transformé pendant plus d’une semaine en un gigantesque centre de torture. Rappelons 3 circonstances aggravantes :

    — Cette vague de terreur, véritable Saint-Barthélemy, n’est ni due à un coup de folie dudit Papon, ni spontanée, mais a été avalisée si ce n’est planifiée au plus haut sommet de l’État. Elle a duré des semaines et s’est étendue à tout le territoire.

    — Cela ne se passait ni sous l’occupation allemande, ni dans le Chili de Pinochet mais dans la très républicaine et démocratique patrie des droits de l’homme.

    — La France refuse toujours de reconnaître ce crime 47 ans après les faits mais, dans le même temps, a procédé à la réhabilitation des fascistes de l’OAS tandis qu’elle refuse toute indemnisation des victimes «  musulmanes  ».

    «  Allez-y, on vous couvre  !  » C’est ce que la présidence et le gouvernement français firent comprendre à Papon le 17 octobre. C’est par cette même formule que les différents gouvernements et particulièrement l’actuel ont toujours couvert les agissements de leur police. La terreur d’État d’octobre 1961 à l’encontre des descendants de colonisés n’a jamais réellement pris fin. Elle s’est tout juste mise en sourdine et reste tapie, prête à éclater à tout instant. En 47 ans, les meurtres, provocations et humiliations à l’encontre des descendants de colonisés n’ont jamais cessé. Sans-papiers, jeunes, résidents de foyers… les cibles sont connues. En 1961, cette terreur avait une fonction : faire accepter par les indigènes d’Algérie leur condition de sous-hommes. Elle poursuit le même objectif aujourd’hui : faire accepter par la force aux nouveaux indigènes que nous sommes notre statut de sous-citoyenneté.

    Des bidonvilles de 1961 aux cités ghettos d’aujourd’hui, l’ordre policier est la seule réponse offerte à nos exigences de dignité et d’égalité. Si la classe politique de ce pays fait encore silence autour du massacre du 17 octobre, c’est pour les mêmes raisons qu’elle a justifié la mort des Malik Oussékine, Youcef Kaïf, Zyed et Bouna et des dizaines d’autres abattus ces dernières années. Parce que pour elle, la vie d’un arabe ou d’un noir demeure une vie sans valeur.

  • #2
    "Parce que pour elle, la vie d’un arabe ou d’un noir demeure une vie sans valeur".

    En ce qui concerne cette phrase, je pense qu'on ne peu que s'en prendre à nous même...

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