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Textile : la Tunisie veut passer au produit fini

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  • Textile : la Tunisie veut passer au produit fini

    Les industriels tunisiens opérant dans le secteur du textile-habillement vont enfin passer du statut de « sous-traitants anonymes » à celui plus valorisant de concepteurs-donneurs d’ordre.


    Crédits et aides financières

    Un ambitieux plan d’action triennal table sur la spécialisation de plusieurs centaines d’entreprises dans la co-traitance à partir de 2009 et de quelques dizaines d’autres unités, parmi les plus performantes, dans la production d’articles finis de marque locale dans le cadre d’un « programme pilote» à partir de 2010, indique-t-on au Ministère de l’industrie, de l’énergie et des PME.

    Une batterie de mesures a été prise pour faciliter cette transition réclamée depuis plusieurs années par les professionnels. Il s’agit notamment de l’augmentation du plafond des crédits destinés à la modernisation de l’outil de production. Le plafond de ces crédits devrait atteindre 250 000 dinars (1 dinar = 0,56 euro) contre 150 000 dinars actuellement. Un fond spécial dédié au développement de la compétitivité industrielle doit, de son côté, accorder des aides financières aux petites et moyennes entreprises du secteur.

    Ces financements doivent favoriser l’adhésion de 350 entreprises au programme national de mise à niveau, financé par l’Union européenne, de 750 unités à l’outil investissement technologique prioritaire (ITP), et de 135 autres au programme national de qualité, d’ici 2010, selon un communiqué du Centre technique du textile (CETTEX).

    Le plan d’action prévoit également la réalisation d’actions de « sourcing », financées par le Fonds d’accès aux marchés d’exportation (FAMEX) en Turquie, en Roumanie et en Chine, au profit de vingt entreprises chaque année.

    25 bourses d’études à l’étranger doivent être accordées chaque année en vue de former des stylistes et des modélistes compétents dans la perspective de développement de marques locales.

    Le développement des ressources humaines constitue aussi l’un des principaux axes de la nouvelle stratégie. 25 bourses d’études à l’étranger doivent être accordées chaque année en vue de former des stylistes et des modélistes compétents dans la perspective de développement de marques locales. Dans cette même optique, trois nouveaux centres de formation spécialisés dans les filières pointues telles le finissage et le stylisme et une école supérieure des métiers du textile rattachée au CETTEX doivent être lancés en 2009.

    La nouvelle feuille de route de la promotion du textile tunisien suscite beaucoup d’enthousiasme auprès des industriels. « Il s’agit d’une logique de performance et de créativité qui tombe à pic pour permettre aux industriels locaux de diversifier leurs marchés et de mieux résister à la déferlante chinoise », se félicite Abdelaâziz Dargouth, PDG de la société Filtiss et ancien président du Centre des jeunes dirigeants.



    Développment basé sur la sous-traitance

    Depuis le lancement de l’industrie textile, au début des années 60, l’écrasante majorité des confectionneurs nationaux travaillent pour le compte de quelque 700 entreprises étrangères. A la fin du siècle dernier, la Tunisie comptait 2100 entreprises textiles employant quelque 210 000 personnes, soit 47% des emplois dans le secteur des industries manufacturières. L’augmentation des entreprises a favorisé un développement fulgurant des exportations, qui avait permis au plus petit pays du Maghreb d’accéder au rang de cinquième fournisseur de l’Union européenne. Le secteur est, par ailleurs, devenu le deuxième pourvoyeur en devises du pays après le tourisme, avec des recettes de 4 milliards de dinars par an en moyenne sur les dix dernières années. Mais avec l’élargissement de l’Union européenne, l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le démantèlement, à partir du 1er janvier 2005, des accords multifibres (AMF), le textile tunisien a découvert les limites de la sous-traitance. Le salaire horaire minimal est de 0,7 euro en Tunisie, de 0,5 euro en Roumanie, 0,35 euro en Ukraine, 0,3 euro en Chine. Conséquence : les exportations tunisiennes ont connu une baisse de 3% en valeur et de 10,5% en volume en 2005. Du coup, le pays a reculé d’un rang dans le classement des fournisseurs de l’Union européenne. Il fallait réagir.

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