Annonce

Réduire
Aucune annonce.

«Les certificats bidons de la viande halal

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • «Les certificats bidons de la viande halal

    VIANDE HALAL PETITES TRICHES ENTRE FRÈRES


    C'est un formidable business que celui de la viande déclarée 'licite', c'est-à-dire conforme au rite islamique. Hélas, il suscite des appétits 'illicites', et devrait éveiller la méfiance de consommateurs trop crédules. Enquête.




    Une manne céleste
    Cette taxe qui prend parfois des allures d'«impôt révolutionnaire»(certains bouchers affirment avoir subi des pressions pour faire certifier leur viande par telle où telle association) représente en moyenne 10 % du prix de la marchandise (en pratique, entre 5 % et 15 %). Bien moins, c'est l'argument souvent avancé, que dans la filière cacher... Sauf que les sommes enjeu sont colossales. Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (PGCCRF), chacun des 4,5 millions de Français et immigrés se référant à l'islam se régale chaque année de 147 kg de viande, soit 30 % de plus que la moyenne nationale. Un rapide calcul permet d'évaluer à 150 millions d'euros au bas mot la manne de la taxe religieuse islamique.

    Forcément, un tel magot attire la convoitise de ribambelles d'associations, organismes et sociétés commerciales qui se créent tous les jours pour proposer leurs services de contrôle rituel. Certaines dépendent d'institutions religieuses, d'autres d'industriels de la boucherie, d'autres encore... de personne. La concurrence est rude et, comme dans tous les business, sacrés ou pas, il faut savoir comparer, négocier et finalement choisir celui à qui on accepte de verser la taxe en fonction de critères qui n'ont plus rien d'économique. «J'ai calculé, par exemple, que, si je passais par l'association de la mosquée de Lyon, qui prend 0,06?/kg, cela me coûterait près de 200 000?par an !» s'exclame un responsable de Corico, qui fait un tiers de son chiffre d'affaires (10 millions d'euros) avec sa marque Medina hallal. Mais il ne dit pas combien il verse exactement à la mosquée d'Evry, dont il dépend. Tout juste concède-t-il un exemple : «Le surcoût halal est d'environ 0,15?pour un saucisson qui vaut 1?.» Autrement dit, 15 %, soit environ 5 % de plus que ce qu'il aurait versé à la mosquée de Lyon.

    «La concurrence commerciale engendre une surenchère dans la définition du halal», souligne Soheib Bencheikh. Certes, la loi française interdit de tromper le consommateur et de lui vendre un produit qui n'est pas conforme à l'étiquette. Mais tant que ladite loi ne définit pas un label«halal», le problème reste interne à la communauté. Et rien n'est plus facile que de s'engouffrer dans le vide juridique, puisque n'importe qui peut s'autoproclamer contrôleur de halal, se fabriquer un joli petit logo et coller ses étiquettes.

    En tout cas, s'il y a au moins un point sur lequel tous s'accordent, c'est qu'il y a quelque chose de haram au royaume du halal. «Les certificats bidons se négocient à tour de bras moyennant une centaine d'euros», souligne Jawad Abbas, contrôleur pour le compte d'une association basée à Londres.« Nombreux sont les prétendus contrôleurs qui ne se déplacent même pas», ajoute Kamel Kabtane, le recteur de la mosquée de Lyon. «Et nombreux sont les abattoirs prétendument contrôlés qui refusent d'ouvrir leurs portes», ajoute un responsable de la très stricte association de contrôle A votre service (AVS). «Le secteur est miné, renchérit Lhaj Thami Breze, président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Les enjeux économiques sont tellement considérables que trop de gens ferment les yeux.»

    Racket, mafia...
    Producteurs et distributeurs n'hésitent pas à parler de «racket» et d'une véritable« mafia »qui parasite la filière. Est-ce pour cela qu'ils sont aussi nombreux à vendre de la fausse viande halal ? «Le groupe Doux, qui produit la plupart des poulets consommés en France, et en particulier par les musulmans, ne reçoit pas de certification pour ses viandes», accuse Kamel Kabtane. Qui ajoute : «Les consommateurs ont aussi leur part de responsabilité, ils devraient se méfier davantage.»

    Les bouchers admettent qu'ils ne savent pas ce qu'ils vendent, les autorités religieuses avouent ne plus contrôler grand-chose, et la majorité des fidèles qui croient manger du vrai halal rituel se fait avoir. Une seule statistique officielle à ce jour: sur les 11 producteurs de produits halal contrôlés par la Répression des fraudes en 2000, six ont été poursuivis pour tromperie ou falsification et deux autres ont reçu un avertissement.

    «Il y a forcément des charges supplémentaires pour qu'un produit soit halal, et une perte de productivité puisqu'il faut sacrifier les bêtes à la main», souligne Ahmed Bakcan, secrétaire du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour l'Ile-de-France. Question: comment les bouchers parviennent-ils néanmoins à vendre leur viande si bon marché ? Car, c'est un fait, la viande halal reste en moyenne moins chère que la viande ordinaire.

    En réalité, le problème se pose surtout pour la volaille. En effet, un sacrificateur ne peut tuer«que»1000 bêtes à l'heure, contre 9 000 à la machine. Chérif Kriouche, patron de la Société française de contrôle de la viande hallal (SFCVH) a trouvé la solution: accepter l'électronarcose (étourdissement de l'animal par électrocution), considérée comme illicite par beaucoup de pratiquants musulmans et donc par nombre d'organismes de contrôle rituel. Apparemment pas par l'influent recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, dont Chérif Kriouche a obtenu la signature convoitée au bas d'un cahier des charges portant sur le contrôle de la traçabilité de la viande halal.

    Pour Chérif Kriouche, c'est la faute des bouchers qui osent mélanger viande licite et non licite. Mais comment savoir ce qui est vraiment halal ? C'est la question que posent les détaillants. A Rungis, 40 % de la volaille porte des tampons émanant de différents organismes de contrôle, même si dans la moitié des cas il est impossible d'identifier l'organisme en question. «Rien de tout ça n'est halal, affirme M. Rahmouni, qui commercialise pourtant cette marchandise. Ça fait vingt-cinq ans que je cherche, et je peux vous assurer qu'il n'y a pas moyen de trouver du vrai halal. Les abattoirs et les fabricants considèrent que, puisque les musulmans achètent quand même, ils n'ont aucune raison de faire des efforts.»

    Passions, appétits et dérives
    La motivation essentielle des fraudeurs, c'est la course effrénée au plus bas prix pour séduire une clientèle considérée -en partie à juste titre - comme ayant un faible pouvoir d'achat. Comme dans le reste de la filière agroalimentaire, les professionnels ont recours aux viandes transformées pour écraser les prix. Souvent sans aucun scrupule. Comme pour le responsable de la société Zaphir, Jean Daniel Hertzog, mis en cause par la DGCCRF pour«tromperie sur la marchandise»: «Les différences se situent au niveau de la mise en oeuvre d'amidon, de certains colorants et de certaines matières premières (viande arrachée mécaniquement sur carcasse d'animaux, peau de volaille), permettant d'adapter le prix de ces marchandises aux possibilités financières de la population concernée. »Et tant pis pour la «population concernée» si ces pratiques la mènent à consommer des produits non conformes à ce que leur promet l'étiquette.

    Tant pis pour elle, surtout, si ces méthodes lui font courir des risques sanitaires : viande avariée à Argenteuil, listériose et, récemment en Rhône-Alpes, botulisme... De regrettables accidents sanitaires laissent imaginer le pire. Dans les services vétérinaires de l'État, le problème halal n'est pas traité distinctement du reste et rien ne prouve que la situation sanitaire soit pire que dans les autres filières. Pourtant, à la Direction générale de l'alimentation, on souligne à quel point,« dans ce marché, la pression économique pour tirer les prix vers le bas provoque des manquements à l'hygiène».

    Tout le monde commente en douce les petits dérapages et les grosses magouilles de la filière. Mais il ne fait pas bon en parler sur la place publique.

    En 2002, durant le ramadan, une radio communautaire de Marseille, Radio Gazelle, a lancé un grand débat sur la viande halal. Les langues se sont déliées, et les émissions ont vite tourné au déballage. A la valse des témoignages et des confessions en tout genre a succédé celle des pressions, procès en série et même menaces de mort. L'avocate de Radio Gazelle, Malika Yebdri, a été agressée dans une boucherie dont le propriétaire avait été mis en cause à l'antenne.

    Pour calmer les passions et les appétits financiers, l'État, sous la houlette de son ministre de l'intérieur, a décidé de s'en mêler. Au sein du CFCM, une commission spéciale a été constituée en octobre 2003 afin d'organiser cette filière halal, considérée comme la première source de revenus de l'islam français.

    Les musulmans d'en bas rigolent doucement, et ils ont bien raison. Car, avant de mettre tout le monde d'accord, le CFCM devra d'abord gérer ses dissensions internes, et en particulier les guerres fratricides entre Algériens et Marocains, qui s'accusent mutuellement de vouloir contrôler le mythique«islam de France». Pendant ce temps-là, les consommateurs; n'ont qu'à manger du poisson qui, lui, n'a pas besoin de passer au crible de la certification halal.

  • #2
    Le mieux est de pouvoir tout controler.
    J'ai des amis qui ont une ferme. Ils ont toujours quelques agneaux et moutons et poules, nourris au grains qu'ils me gardent. J'en fais profiter quelques amis. Ensuite, quand je suis prêt à acquerrir un mouton par exemple, on va ensemble à l'abattoir musulman. Le jour après, je le récupère découpé.

    Le boucher chez qui je vais achète lui-même les bêtes et les égorgent lui-mêmes...
    La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

    Commentaire


    • #3
      Un voisin qui jouxte notre résidence secondaire possède un élevage de moutons, il nous luvre de temps en temps un agneau et on l'abat nous-même.
      Ala aɣyul i yenekren lasel-is...

      Commentaire


      • #4
        «Il y a forcément des charges supplémentaires pour qu'un produit soit halal, et une perte de productivité puisqu'il faut sacrifier les bêtes à la main», souligne Ahmed Bakcan, secrétaire du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour l'Ile-de-France.
        Euh, curieux je suis allée dans des abattoirs de pays musulmans, et ce n était pas tjrs fait á la main.

        La solution faire comme les juifs : une institution qui fixe le montant á reverser, des professionnels qui verifient que le rite est bien suivit et appose son tampon !
        Je ne comprends pas comment en 2008, les organisations/associations ne sont toujours pas organisées !C est souvent une sorte de concurrence entre x y et z.....n'importe quoi !!!

        Commentaire

        Chargement...
        X