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Vers des images choc sur les paquets de cigarettes vendus en France

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  • Vers des images choc sur les paquets de cigarettes vendus en France

    La ministre de la Santé Roselyne Bachelot y est "favorable", ses services y travaillent, les cigarettiers et les buralistes semblent résignés, des images de poumons cancéreux devraient bientôt être obligatoires sur les paquets de cigarettes.

    Poumons malades, dents pourries, lésion impressionnante à la gorge remplaceraient ou s'ajouteraient au "fumer tue" qui figure déjà sur les emballages des cigarettes ou du tabac à rouler.

    Récemment interrogée, Roselyne Bachelot s'est déclarée "absolument favorable" à ce que ces images dissuasives soient apposées sur les paquets vendus en France, comme c'est le cas en Belgique ou en Grande-Bretagne depuis le 1er octobre.

    A sa demande, le bureau des pratiques addictives de la Direction générale de la santé (DGS) travaille, selon son chef Pascal Mehilan-Cheinin, à "sélectionner des images", "définir la superficie des encadrés" et "déterminer le délai de mise en oeuvre" en concertation avec les fabricants et les distributeurs.

    Les services du ministère s'appuient également sur les expériences des pays où la mesure est déjà en vigueur, pour établir les propositions qu'ils soumettront à la ministre.

    Techniquement, il faudra "plusieurs mois", selon les industriels, pour faire imprimer ces nouveaux emballages, les acheminer dans les bureaux de tabac et aussi écouler tous les anciens paquets.

    René Le Pape, qui présidait jusqu'à vendredi la confédération des buralistes, sait que les débitants de tabac "ne pourront pas y couper" mais souhaite que cette mesure, "qui va encore faire baisser les ventes et fragiliser des commerces", intervienne "le plus tard possible".

    Vice-président des buralistes d'Ille-et-Vilaine, Michel Delamare s'interroge face à "un Etat qui se tire une balle dans le pied" en voulant encore "faire baisser la consommation d'un produit qui rapporte 80% de taxes".

    Pour le leader mondial du secteur, Philip Morris (Marlboro), l'important est "de discuter des modalités de mise en oeuvre" d'une telle mesure. Le fabriquant ne veut pas se prononcer sur l'opportunité de ces images, jugeant primordial "que les consommateurs soient informés", a expliqué à l'AFP sa porte-parole Valérie Renoux.

    Par la voix de son porte-parole Denis Fichot, Japan Tobacco International (Camel) "s'étonne qu'une telle mesure puisse être prise sans aucune étude d'impact préalable", sans qu'on ait "mesuré la valeur ajoutée de ces photos" par rapport aux messages imprimés sur les paquets depuis 2003.

    Cependant une chercheuse en marketing social de l'Université de Rennes a remis au printemps une étude à l'Institut national du cancer (INCa) démontrant que les avertissements sanitaires sur les paquets de cigarettes gagneraient à être renouvelés au moyen d'images choc.

    Selon Karine Gallopel-Morvan, plusieurs études internationales, menées au Canada, en Nouvelle-Zélande ou en Australie, et ses propres travaux concordent: "la taille des avertissements doit être supérieure à ce qu'elle est actuellement et il faut que ce soient plutôt des visuels, qui plus est des visuels plutôt choc".

    "Les images choc attirent l'attention, cassent le marketing des industriels du tabac, incitent les fumeurs à se poser des questions", expliquait-elle alors à l'AFP.

    "Ces images choc sur les paquets vendus en Belgique n'empêchent pas les Français d'aller acheter leurs cigarettes là-bas", relève Jacques Maurier, buraliste dans la Pas-de-Calais. Et pour cause, ajoute-t-il, "le paquet de Marlboro (le paquet le plus vendu en France, ndlr) y est à 4,60 euros (19 cigarettes) contre 5,30 (les 20) en France".

    - afp
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