Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le tourisme de la mémoire ou du souvenir.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le tourisme de la mémoire ou du souvenir.

    Les métamorphoses du tourisme: Il est désormais culturel, religieux, spatial…

    Un curieux tourisme a vu le jour ces vingt dernières années un peu partout dans le monde : le tourisme de la mémoire ou du souvenir.

    Ce tourisme très spécifique est généralement lié aux grandes guerres qui ont décimé l’Europe. Tous les vétérans de la Seconde Guerre mondiale ou presque ont exprimé, un jour ou l’autre, le vœu de visiter, avant de s’éteindre, les lieux de leur combat. C’est humain.

    Certains franchissent le pas et s’arrachent à leur confortable retraite du fond du Kansas ou de l’Oklahoma pour venir prier en France sur la tombe d’un compagnon tombé sous les balles des Boches.


    D’autres, qui n’ont pas perdu à l’évidence la sève de leurs vingt ans, traversent tout le Canada pour remercier la petite Française aujourd’hui âgée de 80 ans de les avoir hébergés et soustraits à la gestapo un soir de grande alerte. Quelques-uns quittent le cocon familial de Sydney ou de Vancouver pour voir, une dernière fois, leur fiancée d’une nuit et l’enfant qu’elle porte alors et régulariser, cinquante ans plus tard, une reconnaissance de paternité plutôt tardive. Parfois, ce sont des familles entières en provenance du bout du monde qui parcourent toute la planète pour atterrir dans un petit bocage de Normandie, là où sous les cyprès, repose le grand-père que les petits enfants n’ont jamais connu. Les juifs grâce à leur shoah (la solution finale préconisée par Hitler) ont énormément exploité la filière. D’abord pour des raisons politiques et ensuite pour des raisons bassement commerciales.


    Pour donner plus de solennité à leur «industrie» du souvenir, ils ont investi dans la préservation des religions, réalisé et montré des musées de toutes sortes et surtout gardé presque en l’état les principaux camps d’internement tels que Dachau et Auschwitz que des millions de curieux s’empresseront de visiter. Pour rentabiliser ou mieux ce business, des agences spécialisées organisent, plusieurs fois par an, des voyages par charters ou par trains à l’intention de toutes les bourses, de tous les âges jusque et y compris les enfants des écoles primaires. Outre les dividendes qu’elle rapporte, l’opérateur permet de maintenir la flamme du souvenir afin que personne n’oublie. Toujours à l’affût de bonnes affaires, des agenciers français, après avoir minutieusement tâté le terrain, ont réalisé il y a une dizaine d’années que le pèlerinage des pieds-noirs en Algérie pouvait constituer un excellent segment à leur entreprise.


    Un peu timides au départ, les pieds-noirs viendront par centaines, par milliers même en charters ou en navires, visiter le pays où ils sont nés et où leurs parents, leurs grands-parents et parfois même leurs grands-parents sont enterrés.


    Les uns voudront saluer leurs voisins, d’autres voir l’école de leur enfance, quelques-uns rafraîchiront les tombes de leurs aïeux par de nouvelles fleurs et tous assiégeront leurs mairies d’origine pour réclamer un ou plusieurs extraits de naissance originaux. Le phénomène est assez nouveau. Il s’est même trouvé que des pieds-noirs organisent des rencontres amicales de football avec leurs anciens camarades de classe.


    Pour la petite histoire, un pied-noir de Béni Saf était tellement heureux de jouer au foot comme «avant» dans le quartier, que son cœur a lâché. Cela s’est passé en 2006.

    - InfoSoir
Chargement...
X