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Maroc: Mohammed VI. L’état, c’est lui

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  • Maroc: Mohammed VI. L’état, c’est lui

    En 9 ans, le Maroc a bougé comme jamais. Mais uniquement grâce à Mohammed VI – qui exerce, malgré les apparences, un pouvoir absolu et étroitement personnel. Est-ce normal ? Est-ce sain ? Est-ce acceptable ?


    “Le régime voulu par nous est celui d'une monarchie agissante qui ne saurait être cantonnée dans un concept forcément réducteur, ni dans des prérogatives exécutives, législatives ou judiciaires”. Ainsi s’exprimait Mohammed VI le 30 juillet 2007, dans un discours du trône
    dont le ton autoritaire est resté dans toutes les mémoires. Le roi du Maroc, c’est lui-même qui le dit, se voit donc comme une force agissante multiforme. A voir ses formidables prérogatives institutionnelles, il en a très largement les moyens. Au point qu’on se demande, aujourd’hui, ce qu’il laisse aux autres. Force est de le constater : quasiment tout ce qui a “bougé” au Maroc, après 9 ans de règne de Mohammed VI, a été directement inspiré par le roi. Au prix d’une personnalisation extrême du pouvoir, qui n’a qu’un rapport lointain avec les aspirations démocratiques du nouveau règne…

    La révolution El Himma
    Commençons par la politique. Interrogé sur sa spectaculaire démission du poste de ministre délégué à l’Intérieur pour se présenter à la députation des Rhamna, Fouad Ali El Himma a ingénument déclaré au magazine Jeune Afrique : “J’en ai parlé à Sa Majesté qui m’a répondu : j’ai eu la même idée que toi, vas-y !”. Voilà donc la confirmation qu’on cherchait : le redéploiement politique d’El Himma est une stratégie signée (au minimum cosignée) Mohammed VI. Une stratégie qui, moins d’un an après son lancement, a déjà bouleversé de fond en comble le spectre politique du royaume. L’ami du roi est en train de monter un parti dont la future et inévitable puissance va redistribuer toutes les cartes. Déjà, les élites (les vraies, celles qui avaient déserté les partis depuis 30 ans) accourent ventre à terre. Alors que les autres partis sont désespérément en quête d’adhérents de qualité, Si Fouad se permet de filtrer sévèrement leur adhésion. Etrange situation : un parti n’est même pas encore né que chacun est convaincu de sa possible victoire aux législatives suivantes… Et pourquoi tout cela ? Parce que Si Fouad est un “ami de 30 ans” de Mohammed VI, pardi ! Cette étiquette lui aura suffi pour réaliser, aux Rhamna en 2007, un score triomphant, sans aucune mesure avec celui de tous les autres candidats du royaume.

    Lui, évidemment, creuse le sillon sans complexe. Non content de s’afficher à la sortie du Parlement dans la décapotable du roi (conduite par Mohammed VI lui-même), il déclare à qui veut l’entendre que son programme politique est construit sur le développement des plus “historiques” des initiatives royales : la Moudawana, l’Instance équité et réconciliation et le rapport du cinquantenaire. Message d’El Himma : “La seule politique qui vaille la peine d’être suivie est celle de Sa Majesté ; élites, ralliez-vous à mon panache makhzénien et ensemble, nous referons la révolution du roi et du peuple… par les urnes !”. Et voilà comment la scène politique, censée être indépendante de la royauté, est en train de se reconfigurer autour d’elle. Chapeau l’artiste !

    Miraculeuses impulsions royales
    Sur le plan économique, la prééminence royale est encore plus limpide. Bien sûr, il y a au Maroc un secteur privé florissant, et bon nombre de groupes industriels qui font du très bon travail. Mais le premier d’entre eux, l’ONA/SNI, appartient à qui vous savez. Et il n’est pas exempt de critiques, notamment sur les situations de monopole ou de contrôle absolu qu’il exerce sur diverses filières stratégiques (sucre, acier, lait, huiles…). Il y a aussi la finance, où certains “tycoons” marocains se débrouillent bien. Mais gare à ceux, comme Othman Benjelloun, qui prétendraient disputer le leadership à Sa Majesté ! Ils se verraient, comme lui, contraints de ployer l’échine, voire de lutter pour leur survie… En matière de business comme en matière politique, Mohammed VI entend donc conserver sa souveraineté (dans le sens que le philosophe Carré de Malberg donnait à la souveraineté, à savoir “un pouvoir qui n’en admet aucun au-dessus de lui, ni en concurrence avec lui”). L’Etat, c’est lui ? Eh bien l’économie aussi !

    Et ça fonctionne pareil pour tous les champs d’activité, pour peu que le roi s’y intéresse. Après des décennies de pataugeage, le football marocain est ainsi aux portes d’une révolution… parce que le roi a décidé de créer une ambitieuse “Académie Mohammed VI” dédiée à son développement – académie à laquelle les plus gros investisseurs publics et privés du pays se sont, bien entendu, greffés séance tenante. Même des secteurs qui fonctionnent très bien sans impulsion royale peuvent voir leurs règles bouleversées pour peu que Mohammed VI s’en mêle. Ainsi des festivals musicaux. Culturellement, leur foisonnement et leur incontestable réussite, depuis une dizaine d’années, sont à mettre au crédit d’une poignée de courageuses sociétés privées d’événementiel. Mais en 2008, le festival Mawazine de Rabat s’est retrouvé coiffé par Mounir Majidi, secrétaire particulier de Sa Majesté et gérant de sa fortune. Instantanément, le budget a flambé comme jamais dans l’histoire des festivals. Depuis, se désolent mezzo voce les opérateurs culturels, “la barre a été fixée tellement haut que nous allons avoir un mal fou à suivre”.

    Gouvernement technocrate ? Non, royal !
    Sur le plan des infrastructures, les plus grands succès des 9 dernières années sont tous, là encore, des chantiers directement lancés par Mohammed VI, gérés par des structures managériales créées et coiffées sans intermédiaire par Mohammed VI. Avec des résultats indéniablement remarquables (voir “Le boom de la technostructure”, p.63). Mais tout de même… N’y a-t-il vraiment personne d’autre que Sa Majesté pour initier des méga-chantiers de la sorte ? Le gouvernement, notamment ?

    Soyons justes : l’équipe ministérielle en place depuis octobre 2007 compte plusieurs profils compétents et dynamiques qui jouent un certain rôle dans le décollage économique du royaume. Mais tous ces profils ont été choisis, voire imposés par le roi. Au grand mépris de la “méthodologie démocratique” qui veut que le gouvernement soit constitué par les partis majoritaires au Parlement. Ou, histoire de donner le change, au prix d’“adhésions partisanes”… suspectes. Ainsi de la grotesque séquence Akhannouch-Benkhadra, ministres MP un jour, puis ministres RNI le lendemain (c’était pendant les deux jours précédant la formation du gouvernement) qui restera pour longtemps le summum du non-sens politique. Benkhadra est une spécialiste de l’énergie et Akhennouch un puissant opérateur économique, c’est ce qui les qualifiait pour devenir ministres. Le reste n’était que décorum peu crédible… Autre cas, celui de Karim Ghellab. Malgré son bilan indéniablement flatteur de ministre des Transports et de l’Equipement, il est toujours considéré avec suspicion et défiance par ses “frères” de l’Istiqlal, qu’il a rejoint “sur ordre” en 2002. Tant pis pour eux : il a la confiance du roi, et c’est la seule explication valable à son maintien au gouvernement en 2007.

    En général, c’est simple : à chaque fois qu’un organe a un rôle important à jouer dans le développement économique, il est retiré aux ministres issus du monde politique et confié aux “technocrates” – déguisés en politiques ou pas. C’était le cas, par exemple, de la puissante Agence de l’investissement, retirée au Premier ministre istiqlalien Abbas El Fassi pour être confiée au faux Usfpéiste et vrai technocrate Ahmed Chami…

    Finalement, même le gouvernement Jettou n’aura pas été une expérience heureuse… selon les critères royaux. Tout apolitique ait-il été, l’ancien Premier ministre avait fini par se faire apprécier par les partis, grâce à son talent de conciliateur. De plus, il a coordonné pendant 5 ans, et avec brio, le travail de ceux qui “bougeaient” parmi ses ministres, toutes étiquettes confondues. Cela n’a pas empêché d’incessantes cabales montées contre lui par l’entourage royal, qui lui reprochait… son excessive popularité ! Finalement, la configuration El Fassi (un Premier ministre de façade issu du monde politique, mais le “travail sérieux” directement coiffé par le roi et ses hommes) semble mieux convenir au Palais. Quitte à imposer au pays un chef de gouvernement ridicule à force d’être inopérant…

    Abbas ou le masochisme politique
    Tout cela étant dit, il faut reconnaître deux choses. Primo : même anti-démocratiques, les choix du roi sont généralement judicieux et justifiés par les compétences de ses “poulains”. Secundo : la classe politique s’est tellement habituée aux couleuvres qu’elle les avale désormais sans s’en rendre compte, voire… en redemande ! Abbas El Fassi, à cet égard, est un cas sans précédent de masochisme politique. Avant les législatives 2007, qui ont vu son parti triompher, il déclarait : “Je soutiens Sa Majesté le roi, quoi qu’il décide”. Pendant, il déclarait : “Mon seul programme, c’est le discours du trône”. Et après, il déclarait : “Sa Majesté m’a prodigué des conseils et des orientations que je respecterai à la lettre”. Plaignons-nous, dans ces conditions, que Mohammed VI double l’Etat et les institutions… Ce sont elles qui le réclament !! Quand le roi s’est offert deux mois de vacances pendant le premier semestre 2008, et que le gouvernement et l’activité législative se sont retrouvés suspendus pendant 6 mois faute d’intérêt royal, aucun membre du gouvernement n’a protesté, même à mots couverts ! Mieux (ou pire) : finalement tenu le 8 juillet (à Oujda, ce qui a obligé plusieurs ministres à modifier leurs agendas en catastrophe), le premier Conseil des ministres de l’année a expédié 60 projets de loi… en 60 minutes chrono. Soit une moyenne d’un projet de loi par minute !

  • #2
    … et le peuple en redemande !
    Et le peuple, que pense-t-il de cet absolutisme royal sans fard ? Eh bien… il en redemande !! Lors d’une enquête menée par un pool de sociologues, 95% des Marocains interrogés ont estimé que le roi devrait avoir… plus de pouvoir ! Au vu de la Constitution, c’est tout bonnement impossible. Depuis son accession au trône, Mohammed VI n’a pas encore eu l’occasion de consulter son peuple par référendum. Son père l’avait fait 8 fois, et le score du “oui” avait toujours été compris entre 96 et 100% ! Qu’adviendra-t-il quand Mohammed VI demandera à son peuple de valider une de ses réformes ? Aurons-nous droit aux mêmes scores crypto-staliniens ? C’est hélas à redouter - et la démocratie risque de s’en trouver orpheline.

    C’est un fait : à part le trône, les Marocains ne croient plus en rien. Et notamment pas à la politique (37% de participation aux dernières législatives !!), ni à la justice, ni à l’administration territoriale – dont c’est le rôle de régler les problèmes de la population. Pas étonnant qu’à chaque fois que des Marocains protestent publiquement contre quelque chose, le roi est présent en force : encensé dans des slogans, son portrait brandi à bout de bras, etc. Pas étonnant non plus qu’à chaque fois que Mohammed VI s’offre un petit bain de foule, lors de ses nombreux déplacements dans les provinces, il reçoive une pluie d’enveloppes sur la tête, contenant toutes sortes de doléances. “N’est-ce pas la preuve que le peuple aime son roi ?”, disent les plus zélés des courtisans. Non, c’est la preuve que la royauté est la seule institution crédible aux yeux des Marocains, à l’exclusion de toutes les autres. Si c’est un motif de fierté pour le Palais royal, ce n’en est pas un pour un Maroc qui aspire à la démocratie.

    Avec tout cela, évidemment, les espaces de contestation (nécessaires au fonctionnement de toute démocratie) se sont réduits comme peau de chagrin. La presse joue plus ou moins son rôle – et encore, elle ne cesse de déjouer les chausse-trappes. Mais le peuple ? Avec une telle unanimité autour de l’omnipotence royale, on pourrait croire que les très rares voix discordantes seraient tolérées, puisque condamnées de toute façon à la marginalité. Même pas ! Les procès pour “atteinte à la sacralité du roi” se sont multipliés ces dernières années, au point où des ONG des droits de l’homme en ont fait un thème de campagne qui a transcendé les frontières du royaume. La presse finit toujours par s’en sortir, avec plus ou moins de casse, et la plupart des “détenus des sacralités” ont fini par être relâchés. Le “système” de Mohammed VI est indéniablement plus souple que celui de feu Hassan II. De la dictature, on est passé à l’autocratie. Mais ce n’est pas parce que cette dernière est éclairée, ni parce qu’elle est productive, qu’on devrait s’en contenter…


    Par Ahmed R. Benchemsi tel quel

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    • #3
      vive le roi

      personnelement ,j'aime beaucoup sa majesté , honnetement , il bouge partout et il bosse , il na pas besoin de voler , comme les autres dictateurs arabes , puisqu'il est déjà né riche , à la mort de boumadiene , son ministre des affaires etrangers a l'epoque abdel aziz boutaflika est partit avec des milliards de budjet de l'etat vers l'UAE , les généraux de ANP a l'epoque ont tou fai meme chose , par peur de changement , il faillait mettre qlq chose a coté, apres les manifs des années 80 , boutaflika revien et dit sa phrase tres connue (billahi latatahadato an almohasaba.)
      donc , moi je suis favorable a 100% a la monarchie , et c'est toute l'histoire de notre etat qui depasse les 12 siecles , le roi est un partimoine national d'apres moi , rien a dire , allah yanssar sidna

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      • #4
        le roi, des fois, il fait dans le despotisme éclairé, ce qui présente une étape transitoire essentielle, c'est tout a fait le même modèle japonais

        ps: tbarkellah 3La benchemsi, il mesure ses mots, il vise l'essentiel et le juste, il écrit pour informer, pour lancer des vérités.
        Dernière modification par Bennis, 20 octobre 2008, 17h37.

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        • #5
          oceon

          et si tu parlais plutôt de ton roi, car c'est le sujet.

          PS: ton roitelet et toute sa famille, ont dilapidés le maroc et ce depuis de générations et ils le font toujours, mais bon puisque ca te plait je te dis allah y3aounek

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          • #6
            Quand un simple maire au maroc devient au dessus des lois et apparait
            comme un dieu ,...alors quand on est roi

            Commentaire


            • #7
              Oceon
              moi je suis favorable a 100% a la monarchie , et c'est toute l'histoire de notre etat qui depasse les 12 siecles , le roi est un partimoine national d'apres moi , rien a dire , allah yanssar sidna
              Personne ne vous interdit les baise mains et les courbettes. Et puis lâche nous les basquettes avec tes comparaisons avec l'Algérie

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              • #8
                les plus grands révolutionnaire ici c'est les algérien, ils ne sont malheureusement pas marocains.
                Si il dit que le roi a dilapidé les richesses, le petrole fourni 10 fois plus de richesses que celles du Maroc, ou sont elles dit-donc?

                Vive la démocratie marocaine, la constitution, et allah alwatan almalik.

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                • #9
                  C'est trop

                  Une armada de makhnezistes sur un forum algérien qui font de la propagande pour leur rois, mais je rêve ...
                  Si vous veinerez tant sidkoum mohammed 6, allez le crier sur des forum marocains et ne venez pas nous faire ch... avec ça sur FA.

                  Il y a trop de sujets de propagande sur maroc.


                  Ahchmou

                  Commentaire


                  • #10
                    moi je suis favorable a 100% a la monarchie , et c'est toute l'histoire de notre etat qui depasse les 12 siecles , le roi est un partimoine national d'apres moi , rien a dire , allah yanssar sidna
                    Merci de nous rappeler que l'histoire du Maroc commence avec un Béni-Saoud venu de l'Arabie lointaine pour vous imposer le baise main et courbette.
                    Mais nous retiendrons une seule date: Mars 1956 indépendance du Maroc.
                    enfin presque, il reste encore 11 localités sous tutelles;
                    allez encore quelques siècles de patience.
                    Mr NOUBAT

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                    • #11
                      l'indépendance du Maroc c'est le 18 novembre 1955, c'est ce jour qui est célébré et férié au Maroc. Le 02 mars 1956 c'est l'indépendance dans les papiers, signé par le premier chef de gouvernement marocain, M'Bark El-Bekkaï, nommé par le Roi le 03 décembre 1955.

                      Sinon pourquoi retenir que cette date de 1955??

                      Commentaire


                      • #12
                        Une armada de makhnezistes sur un forum algérien qui font de la propagande pour leur rois, mais je rêve ...
                        Si vous veinerez tant sidkoum mohammed 6, allez le crier sur des forum marocains et ne venez pas nous faire ch... avec ça sur FA.
                        Il y a trop de sujets de propagande sur maroc.
                        Ahchmou
                        je ne te partage pas l'avis , tiens lis ça:
                        La propagande désigne l'ensemble des actions menées dans le cadre d'une stratégie de communication par un pouvoir politique ou militaire pour influencer la population dans sa perception des événements, des personnes ou des enjeux de façon à l'endoctriner ou l'embrigader.
                        ceci est un noble écrit de reda benchemci de tel quel, lis le d'abord

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                        • #13
                          Ce n'est pas seulement au Roi qu'on doit les réussites du Maroc. C'est d'abord grâce à notre travail, et à nos élites, dont le Roi fait parti.
                          Il a su par contre diriger les ressources vers la bonne direction. Et de ça on peut le remercier.
                          La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                          • #14
                            Désolé mais à l'évocation de monarchie

                            Commentaire


                            • #15
                              Sinon pourquoi retenir que cette date de 1955??
                              1956
                              départ du Maroc Marocain.
                              Mr NOUBAT

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