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Maroc: Developpement. Les 12 travaux du royaume

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  • Maroc: Developpement. Les 12 travaux du royaume

    Plans, résolutions ou projets, le Maroc met des noms sur ses chantiers stratégiques. Des marques qui identifient des visions avec des objectifs quantifiables à des échéances précises. Abécédaire de la douzaine de programmes qui changeront le royaume.


    Artisanat du Maroc
    Objectif : 2015
    7 milliards de dirhams d’exportations

    Ce n’est pas seulement un label, mais surtout une vision stratégique pour ce secteur qui emploie (déjà) quelque 2 millions de personnes. Présentée en novembre 2006, elle ambitionne de porter la production de l’artisanat de 10 à 24 milliards de dirhams et multiplier par 10 la valeur des exportations. La vision 2015 pour le secteur prévoit ainsi des mécanismes pour favoriser l'émergence d'entreprises locomotives et développer un tissu de PME modernes et structurées. L’on table sur l’apparition de 15 à 20 grandes entreprises dans chacune des 6 filières identifiées (décoration, ameublement, bijouterie, habillement, accessoires et bâtiment), en plus du développement de 300 petites unités. Pour le financement de ce contrat, l'Etat a mobilisé un budget global de 2,8 milliards de dirhams sur 10 ans. Toutefois, 18 mois après la mise en place du programme, les premiers résultats tardent à tomber. Le secteur commence à peine à se structurer avec la création d’une Fédération des entreprises d’artisanat, adossée à la CGEM. Pis encore, les exportations du secteur sont en baisse en 2007. Et il ne faut pas compter sur le tagine, trop lourd en plomb, pour redorer le blason de l’artisanat du Maroc.


    Azur
    Objectif : 2010
    80 milliards de dirhams en devises

    Le Plan Azur est à l’origine de toute la vogue de création de programmes sectoriels. Tout est parti de l’identification de six sites à céder aux investisseurs, qui devront les transformer en stations balnéaires féeriques. Rapidement, ledit plan est devenu l’épine dorsale d’une vision qui concerne tout le secteur du tourisme. Une vision annoncée en 2002, et qui se résume en trois chiffres et une échéance : 10 millions de touristes, 170 000 lits et 80 milliards en devises à l'horizon 2010. Aujourd’hui, ces objectifs semblent être à la portée. Les statistiques font état de 7 millions de touristes qui ont visité le royaume en 2007. Côté rentrées de devises, le seuil des 100 milliards de dirhams a été dépassé, si l’on tient compte des recettes des MRE (puisque eux aussi sont comptabilisés parmi les touristes). Enfin côté lits, le Plan Azur a boosté l’investissement dans le secteur. On ne compte plus le nombre de chantiers touristiques lancés ces dernières années, ni les milliards de dirhams injectés par de grandes enseignes nationales et internationales. Des couacs sont néanmoins à pointer. Les livraisons des 5 stations Azur accusent du retard par rapport à l’échéancier initial. De son côté, le volet formation - qui préoccupe tant les professionnels - a du mal à suivre la cadence. N’empêche, l’optimisme reste de mise : on parle déjà d'une vision 2020 pour le tourisme.


    Bouregreg
    Objectif : 2012
    5.5 milliards de dirhams d’investissement

    (pour la première tranche)
    Sans doute le plus grand chantier jamais lancé dans l’histoire du Maroc. Le projet d’aménagement de la vallée de Bouregreg a été annoncé par le souverain dès 2004. Mais ce n’est qu’en 2006 que le premier coup de pioche officiel a été donné. Entre-temps, une agence spéciale (dotée des pleins pouvoirs) a été créée pour peaufiner le projet qui se répartit en six tranches. Les première et deuxième, appelées respectivement Bab Al Bahr et Amwaj, avancent plutôt bien. Dans un temps record, les Rbatis ont vu une marina de 350 anneaux sortir des rives du Bouregreg et d’autres constructions ne devraient pas tarder à suivre. Rien que pour ces deux premières phases, 7 milliards de dirhams seront investis par l’Etat et des opérateurs privés. L’aménagement de la vallée accorde aussi un intérêt particulier à la dépollution du fleuve puisque les deux décharges de Rabat et Salé seront transférées vers un nouveau site à Temara. Le projet prévoit aussi la réhabilitation de tous les lieux historiques de la capitale. La circulation n’est pas en reste : un tunnel au niveau des Oudayas, un nouveau pont sur le fleuve et même un tramway relieront les deux villes. Rien que pour ce chantier, prévu pour fin 2010, un investissement de quelque 2,6 milliards de dirhams est engagé. Ça ne rame pas trop pour l’exécution…


    Emergence
    Objectif : 2015
    90 milliards de dirhams de PIB additionnelle

    Au terme d’une étude commandée au cabinet McKinsey, le programme Emergence a été présenté à Mohammed VI fin 2005. Il se veut comme une feuille de route de l’économie, en identifiant plusieurs secteurs d’activité sur lesquels le pays devrait miser pour générer de la croissance. Il s’agit surtout de métiers dans lesquels le Maroc pourra faire valoir ses atouts : proximité, main-d'œuvre qualifiée et rapidité d’accès aux marchés. Ce programme se focalise ainsi sur 8 secteurs orientés à l’export : offshoring, automobile et aéronautique, électronique, agroalimentaire, produits de la mer, textile et artisanat. Cette nouvelle stratégie industrielle permettra, à terme, d'assurer 1,6 point de croissance annuelle pour le Produit intérieur brut. Elle devrait réduire le déficit commercial de moitié et créer environ 440 000 postes d'emploi. Depuis l’annonce d’Emergence, le Maroc adopte une stratégie beaucoup plus agressive pour attirer les investisseurs étrangers dans ces secteurs cibles. Le lancement de parcs dédiés à l’offshoring à Casablanca et Rabat, et surtout le rush des investisseurs internationaux qui l’a accompagné, a inspiré d’autres villes, qui suivent le même modèle. Dans l’automobile ou dans l’aéronautique, de nouveaux noms s’ajoutent à la liste des équipementiers déjà présents. Seulement, pour d’autres secteurs, surtout le textile, l’on semble toujours manquer de vision claire.


    Génie
    Objectif : 2008
    8600 écoles à équiper

    Même le secteur de l’Education dispose d’un plan de développement spécifique. Celui-ci ne fixe pas d’objectifs quant au rythme de construction des écoles, mais concerne plutôt l’équipement des établissements en technologies d’information et de communication. Lancé en 2005, le programme Génie visait à connecter quelque 6,2 millions d’élèves en installant des salles multimédias dans 8600 écoles, collèges et lycées. Outre ce volet infrastructure, Génie a établi un programme spécifique pour l'alphabétisation numérique du corps pédagogique et le développement du contenu. On comptait ainsi initier à l'informatique 230 000 enseignants. Ce chantier devait être bouclé avant fin 2008. À quelques mois de cette échéance, force est de constater qu’il n’y a pas de véritable bilan à établir pour ce programme. Seul un premier appel d’offres a été lancé en 2006 pour l’équipement de 3000 établissements scolaires. Depuis, le programme ne fait quasiment plus parler de lui, si ce n’est lors des conventions portant sur des appels aux dons pour son financement. La prochaine rentrée scolaire sera peut-être l’occasion d’apporter des réglages à ce programme.


    Ibhar
    Objectif : 2012
    5 milliards de dirhams d’investissement

    Adoptant l’approche initiée par l’équipe gouvernementale précédente, Aziz Akhannouch a préféré, lui aussi, jouer la carte des programmes sectoriels. Ibhar est ainsi le nom générique du dernier plan du genre. Lancé en juin dernier, il concerne la modernisation de la flotte côtière et artisanale. Un chantier qui devrait nécessiter 5 milliards de dirhams, dont le cinquième sera injecté par l’Etat sous forme de subventions pour encourager le renouvellement de la flotte. Ibhar comprend plusieurs sous-programmes adaptés aux besoins de chaque unité de pêche. Il y a d'abord “Safin”, qui concerne l'amélioration de la productivité des unités de pêche. Le programme "Anbar" porte, de son côté, sur la préservation de la qualité des prises à travers, par exemple, le financement d’équipement en containers de réfrigération. “Albahara” et “Mawarid” s’ajoutent à cette liste de produits financiers dédiés au secteur de la pêche. Ce plan vient à peine d’être expliqué aux professionnels, il n’existe encore aucune statistique pour suivre son exécution.


  • #2
    INDH
    Objectif : 2010
    10 milliards de dirhams de budget
    Une colère royale lors d’une visite à l’orphelinat de Aïn Chock à Casablanca, suivie d’un discours spécial prononcé et c’est l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) qui voit le jour. Depuis, toutes les actions de lutte contre la pauvreté et la précarité se conjuguent à l’INDH. Une liste de 360 communes rurales et 250 quartiers les plus défavorisés est jugée prioritaire pour une population estimée à 3 millions de personnes en situation de précarité économique et sociale. Un compte d’affectation spécial, doté de 10 milliards de dirhams sur 5 ans, a été dédié à cette initiative. Le bilan au bout de trois ans reste plutôt encourageant. L’INDH a permis de programmer 12 000 projets pour un coût global de 6,6 milliards de dirhams. A cela s’ajoutent 5 200 autres projets lancés cette année, pour un montant de 3,3 milliards de dirhams. Le hic : l’impact direct sur la population tarde à se faire ressentir. Pour les responsables de ce programme, il faut attendre l’arrivée à terme des projets amorcés pour mesurer les premiers résultats. Promis juré, l’année prochaine sera celle des comptes.


    Maroc Vert
    Objectif : 2020
    100 milliards de dirhams de PIB agricole supplémentaire
    Une nouvelle étude commandée à McKinsey a permis au ministère de l’Agriculture de disposer d’une vision stratégique pour ce secteur. Présenté en avril dernier, le plan Maroc Vert a l’ambition de faire de l’agriculture le fer de lance de l’économie marocaine, avec un PIB additionnel de 100 milliards de dirhams dans 10 ans. Le programme prévoit la création d’un million d’entreprises agricoles à cette échéance. Côté ressources, on lui réserve 50 milliards de dirhams sur le budget de l’Etat, en plus de l’appoint du Fonds Hassan II et les investissements privés espérés. Cette stratégie agricole consiste, d’une part, à doter les grandes exploitations de complexes agroalimentaires pour doper l’industrialisation. D’autre part, il s’agit de favoriser le regroupement des petites et moyennes exploitations, de manière à améliorer leur productivité. Des axes qui, jusque-là, sont connus pour la difficulté de leur mise en œuvre. Les mesures incitatives qui devraient convaincre les grands exploitants agricoles d’investir ne sont pas encore clairement dévoilées. Quant au système des coopératives, lancé dès les années 70, il a déjà connu un fiasco phénoménal (à quelques exceptions près). Toutefois, le plan en est à peine à ses déclinaisons régionales. Il faut attendre au moins 18 mois pour avoir sa version définitive.

    Moukawalati
    Objectif : 2008
    30 000 entreprises à créer
    “Sortir du chômage pour devenir son propre patron”. Voilà le rêve du programme Moukawalati, lancé en grande pompe en 2006. Un programme d’encouragement de l’auto-emploi, à travers l’appui à la création de très petites entreprises : des projets d’un montant d’investissement allant de 50 000 à 250 000 dirhams, portés par de jeunes entrepreneurs âgés entre 20 et 45 ans. L’objectif a été la création de 30 000 PME, générant 90 000 postes de travail. Moukawalati comprend tout un volet d’accompagnement qui va de la réalisation de l’étude du marché au suivi post-création, en passant par la formation au management et l’aide à la présentation du projet à la banque. L’Etat se voulait rassurant et a tout prévu : il s’engage à prendre en charge les frais d’accompagnement à hauteur de 10 000 dirhams par projet et une avance sans intérêts dans la limite de 15 000 dirhams. Une garantie à hauteur de 85% du crédit bancaire est également accordée. Le programme Moukawalati a redonné espoir à des milliers de jeunes. Près de 13 000 porteurs de projets ont défilé devant les guichets dédiés à cette initiative auprès des Centres régionaux d’investissement. Toutefois, près d’un an après son lancement, seuls 200 dossiers ont été effectivement débloqués. Le programme a le tort d’être adossé au financement bancaire, peu réputé pour son goût du risque. Autant dire que le programme Moukawalati est un échec annoncé.


    Rawaj
    Objectif : 2012
    15 milliards de dirhams d’investissement
    Cette fois-ci, c’est le cabinet Ernst & Young qui a été à l’origine de la nouvelle stratégie pour la modernisation du commerce intérieur. Le programme Rawaj s’articule autour de trois piliers : le commerce de proximité, la distribution moderne et les marchés de gros. Les objectifs à l'horizon 2020 sont des plus ambitieux. Pour le commerce de proximité (qui pèse aujourd'hui un chiffre d'affaires de 110 milliards de dirhams), le programme table sur un chiffre d'affaires global de l'ordre de 350 milliards de dirhams pour 1,5 millions de points de vente et 2 millions d’emplois. Pour la distribution moderne, les concepteurs de la stratégie Rawaj pensent que le nombre de magasins pourra être multiplié par 20 avec la création de 900 nouveaux grands magasins, pour un investissement estimé à 2 milliards de dirhams et un chiffre d’affaires de 175 milliards de dirhams. Pour ce volet, les chantiers des grands centres commerciaux à travers le royaume et les projets d’extension des enseignes de grande distribution sont plus qu’encourageants. Néanmoins, Rawaj prévoit aussi la modernisation des marchés de gros. Il a même budgétisé 9 milliards de dirhams et identifié un besoin foncier de 850 hectares pour mener à bien cette réforme. Et sur ce front, le programme n’a pas vraiment avancé…


    Tanger Med
    Objectif : 2020
    550 milliards de dirhams de chiffre d’affaires
    Le nouveau complexe portuaire de Tanger, l’un des plus grands ports de la Méditerranée, est déjà opérationnel. Les premiers bateaux ont accosté en 2007 et les chantiers des autres terminaux du port maintiennent le cap. Tanger Med voit même de plus en plus grand. Avec le projet d’extension, il devrait atteindre à terme une capacité annuelle de 8 millions de conteneurs, 1,7 million de passagers et 700 000 camions. L’Etat avait signé en 2003 un gros chèque de plus de 15 milliards de dirhams pour ce port sur lequel se greffent 60 km d’autoroutes (aujourd’hui achevées), 45 km de voies ferrées et des rocades à quatre voies en plus de 900 ha de zones franches. Pour la gestion de celles-ci, Tanger Med s’est appuyé sur un partenaire prestigieux, Dubaï, passé maître dans le pilotage de ce type de projets, notamment avec sa célèbre zone franche Jbel Ali. Tanger a d’ailleurs déjà attiré de grandes multinationales, pour ne citer que le groupe Renault - Nissan, qui s’est engagé à investir un milliard d’euros dans
    une usine automobile.

    Villes sans bidonvilles
    Objectif : 2010
    20 milliards de dirhams d’investissement
    Lancé en juillet 2004, le programme “Villes sans bidonvilles” (VSB) concerne 83 agglomérations et 280 000 ménages résidant dans près de 1000 bidonvilles. S’étalant sur la période 2004-2010, il devra mobiliser un investissement d’environ 20,4 milliards de dirhams, dont une subvention du Fonds solidarité habitat, estimée à près de 8 milliards de dirhams. La cadence des travaux de ce projet a atteint sa vitesse de croisière dans plusieurs villes et pas moins de 9 agglomérations ont été déclarées “villes sans bidonvilles” à fin 2007. Pour 2008, le ministère de l’Habitat veut accélérer le rythme de destruction de baraques (en passant à 50 000 démolitions par an) et arriver à éradiquer les bidonvilles de 25 centres urbains. Cependant, ce programme national a une lacune d’envergure : Casablanca est écartée de ce plan, alors que la métropole abrite, à elle seule, le tiers des baraques du Maroc. Comme alternative, la ville blanche s’est dotée d’un programme de lutte contre l’habitat insalubre pour 86 000 ménages résidant dans 400 bidonvilles de Casablanca et de Mohammedia. Un autre méga-chantier qui nécessite un investissement de 7,5 milliards de dirhams, dont plus d'un tiers financé par le ministère de l’Habitat.

    Par Fahd Iraqi tel quel.

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