Plans, résolutions ou projets, le Maroc met des noms sur ses chantiers stratégiques. Des marques qui identifient des visions avec des objectifs quantifiables à des échéances précises. Abécédaire de la douzaine de programmes qui changeront le royaume.
Artisanat du Maroc
Objectif : 2015
7 milliards de dirhams d’exportations
Azur
Objectif : 2010
80 milliards de dirhams en devises
Le Plan Azur est à l’origine de toute la vogue de création de programmes sectoriels. Tout est parti de l’identification de six sites à céder aux investisseurs, qui devront les transformer en stations balnéaires féeriques. Rapidement, ledit plan est devenu l’épine dorsale d’une vision qui concerne tout le secteur du tourisme. Une vision annoncée en 2002, et qui se résume en trois chiffres et une échéance : 10 millions de touristes, 170 000 lits et 80 milliards en devises à l'horizon 2010. Aujourd’hui, ces objectifs semblent être à la portée. Les statistiques font état de 7 millions de touristes qui ont visité le royaume en 2007. Côté rentrées de devises, le seuil des 100 milliards de dirhams a été dépassé, si l’on tient compte des recettes des MRE (puisque eux aussi sont comptabilisés parmi les touristes). Enfin côté lits, le Plan Azur a boosté l’investissement dans le secteur. On ne compte plus le nombre de chantiers touristiques lancés ces dernières années, ni les milliards de dirhams injectés par de grandes enseignes nationales et internationales. Des couacs sont néanmoins à pointer. Les livraisons des 5 stations Azur accusent du retard par rapport à l’échéancier initial. De son côté, le volet formation - qui préoccupe tant les professionnels - a du mal à suivre la cadence. N’empêche, l’optimisme reste de mise : on parle déjà d'une vision 2020 pour le tourisme.
Bouregreg
Objectif : 2012
5.5 milliards de dirhams d’investissement
(pour la première tranche)
Sans doute le plus grand chantier jamais lancé dans l’histoire du Maroc. Le projet d’aménagement de la vallée de Bouregreg a été annoncé par le souverain dès 2004. Mais ce n’est qu’en 2006 que le premier coup de pioche officiel a été donné. Entre-temps, une agence spéciale (dotée des pleins pouvoirs) a été créée pour peaufiner le projet qui se répartit en six tranches. Les première et deuxième, appelées respectivement Bab Al Bahr et Amwaj, avancent plutôt bien. Dans un temps record, les Rbatis ont vu une marina de 350 anneaux sortir des rives du Bouregreg et d’autres constructions ne devraient pas tarder à suivre. Rien que pour ces deux premières phases, 7 milliards de dirhams seront investis par l’Etat et des opérateurs privés. L’aménagement de la vallée accorde aussi un intérêt particulier à la dépollution du fleuve puisque les deux décharges de Rabat et Salé seront transférées vers un nouveau site à Temara. Le projet prévoit aussi la réhabilitation de tous les lieux historiques de la capitale. La circulation n’est pas en reste : un tunnel au niveau des Oudayas, un nouveau pont sur le fleuve et même un tramway relieront les deux villes. Rien que pour ce chantier, prévu pour fin 2010, un investissement de quelque 2,6 milliards de dirhams est engagé. Ça ne rame pas trop pour l’exécution…
Emergence
Objectif : 2015
90 milliards de dirhams de PIB additionnelle
Au terme d’une étude commandée au cabinet McKinsey, le programme Emergence a été présenté à Mohammed VI fin 2005. Il se veut comme une feuille de route de l’économie, en identifiant plusieurs secteurs d’activité sur lesquels le pays devrait miser pour générer de la croissance. Il s’agit surtout de métiers dans lesquels le Maroc pourra faire valoir ses atouts : proximité, main-d'œuvre qualifiée et rapidité d’accès aux marchés. Ce programme se focalise ainsi sur 8 secteurs orientés à l’export : offshoring, automobile et aéronautique, électronique, agroalimentaire, produits de la mer, textile et artisanat. Cette nouvelle stratégie industrielle permettra, à terme, d'assurer 1,6 point de croissance annuelle pour le Produit intérieur brut. Elle devrait réduire le déficit commercial de moitié et créer environ 440 000 postes d'emploi. Depuis l’annonce d’Emergence, le Maroc adopte une stratégie beaucoup plus agressive pour attirer les investisseurs étrangers dans ces secteurs cibles. Le lancement de parcs dédiés à l’offshoring à Casablanca et Rabat, et surtout le rush des investisseurs internationaux qui l’a accompagné, a inspiré d’autres villes, qui suivent le même modèle. Dans l’automobile ou dans l’aéronautique, de nouveaux noms s’ajoutent à la liste des équipementiers déjà présents. Seulement, pour d’autres secteurs, surtout le textile, l’on semble toujours manquer de vision claire.
Génie
Objectif : 2008
8600 écoles à équiper
Même le secteur de l’Education dispose d’un plan de développement spécifique. Celui-ci ne fixe pas d’objectifs quant au rythme de construction des écoles, mais concerne plutôt l’équipement des établissements en technologies d’information et de communication. Lancé en 2005, le programme Génie visait à connecter quelque 6,2 millions d’élèves en installant des salles multimédias dans 8600 écoles, collèges et lycées. Outre ce volet infrastructure, Génie a établi un programme spécifique pour l'alphabétisation numérique du corps pédagogique et le développement du contenu. On comptait ainsi initier à l'informatique 230 000 enseignants. Ce chantier devait être bouclé avant fin 2008. À quelques mois de cette échéance, force est de constater qu’il n’y a pas de véritable bilan à établir pour ce programme. Seul un premier appel d’offres a été lancé en 2006 pour l’équipement de 3000 établissements scolaires. Depuis, le programme ne fait quasiment plus parler de lui, si ce n’est lors des conventions portant sur des appels aux dons pour son financement. La prochaine rentrée scolaire sera peut-être l’occasion d’apporter des réglages à ce programme.
Ibhar
Objectif : 2012
5 milliards de dirhams d’investissement
Adoptant l’approche initiée par l’équipe gouvernementale précédente, Aziz Akhannouch a préféré, lui aussi, jouer la carte des programmes sectoriels. Ibhar est ainsi le nom générique du dernier plan du genre. Lancé en juin dernier, il concerne la modernisation de la flotte côtière et artisanale. Un chantier qui devrait nécessiter 5 milliards de dirhams, dont le cinquième sera injecté par l’Etat sous forme de subventions pour encourager le renouvellement de la flotte. Ibhar comprend plusieurs sous-programmes adaptés aux besoins de chaque unité de pêche. Il y a d'abord “Safin”, qui concerne l'amélioration de la productivité des unités de pêche. Le programme "Anbar" porte, de son côté, sur la préservation de la qualité des prises à travers, par exemple, le financement d’équipement en containers de réfrigération. “Albahara” et “Mawarid” s’ajoutent à cette liste de produits financiers dédiés au secteur de la pêche. Ce plan vient à peine d’être expliqué aux professionnels, il n’existe encore aucune statistique pour suivre son exécution.
Artisanat du Maroc
Objectif : 2015
7 milliards de dirhams d’exportations
Ce n’est pas seulement un label, mais surtout une vision stratégique pour ce secteur qui emploie (déjà) quelque 2 millions de personnes. Présentée en novembre 2006, elle ambitionne de porter la production de l’artisanat de 10 à 24 milliards de dirhams et multiplier par 10 la valeur des exportations. La vision 2015 pour le secteur prévoit ainsi des mécanismes pour favoriser l'émergence d'entreprises locomotives et développer un tissu de PME modernes et structurées. L’on table sur l’apparition de 15 à 20 grandes entreprises dans chacune des 6 filières identifiées (décoration, ameublement, bijouterie, habillement, accessoires et bâtiment), en plus du développement de 300 petites unités. Pour le financement de ce contrat, l'Etat a mobilisé un budget global de 2,8 milliards de dirhams sur 10 ans. Toutefois, 18 mois après la mise en place du programme, les premiers résultats tardent à tomber. Le secteur commence à peine à se structurer avec la création d’une Fédération des entreprises d’artisanat, adossée à la CGEM. Pis encore, les exportations du secteur sont en baisse en 2007. Et il ne faut pas compter sur le tagine, trop lourd en plomb, pour redorer le blason de l’artisanat du Maroc.
Azur
Objectif : 2010
80 milliards de dirhams en devises
Le Plan Azur est à l’origine de toute la vogue de création de programmes sectoriels. Tout est parti de l’identification de six sites à céder aux investisseurs, qui devront les transformer en stations balnéaires féeriques. Rapidement, ledit plan est devenu l’épine dorsale d’une vision qui concerne tout le secteur du tourisme. Une vision annoncée en 2002, et qui se résume en trois chiffres et une échéance : 10 millions de touristes, 170 000 lits et 80 milliards en devises à l'horizon 2010. Aujourd’hui, ces objectifs semblent être à la portée. Les statistiques font état de 7 millions de touristes qui ont visité le royaume en 2007. Côté rentrées de devises, le seuil des 100 milliards de dirhams a été dépassé, si l’on tient compte des recettes des MRE (puisque eux aussi sont comptabilisés parmi les touristes). Enfin côté lits, le Plan Azur a boosté l’investissement dans le secteur. On ne compte plus le nombre de chantiers touristiques lancés ces dernières années, ni les milliards de dirhams injectés par de grandes enseignes nationales et internationales. Des couacs sont néanmoins à pointer. Les livraisons des 5 stations Azur accusent du retard par rapport à l’échéancier initial. De son côté, le volet formation - qui préoccupe tant les professionnels - a du mal à suivre la cadence. N’empêche, l’optimisme reste de mise : on parle déjà d'une vision 2020 pour le tourisme.
Bouregreg
Objectif : 2012
5.5 milliards de dirhams d’investissement
(pour la première tranche)
Sans doute le plus grand chantier jamais lancé dans l’histoire du Maroc. Le projet d’aménagement de la vallée de Bouregreg a été annoncé par le souverain dès 2004. Mais ce n’est qu’en 2006 que le premier coup de pioche officiel a été donné. Entre-temps, une agence spéciale (dotée des pleins pouvoirs) a été créée pour peaufiner le projet qui se répartit en six tranches. Les première et deuxième, appelées respectivement Bab Al Bahr et Amwaj, avancent plutôt bien. Dans un temps record, les Rbatis ont vu une marina de 350 anneaux sortir des rives du Bouregreg et d’autres constructions ne devraient pas tarder à suivre. Rien que pour ces deux premières phases, 7 milliards de dirhams seront investis par l’Etat et des opérateurs privés. L’aménagement de la vallée accorde aussi un intérêt particulier à la dépollution du fleuve puisque les deux décharges de Rabat et Salé seront transférées vers un nouveau site à Temara. Le projet prévoit aussi la réhabilitation de tous les lieux historiques de la capitale. La circulation n’est pas en reste : un tunnel au niveau des Oudayas, un nouveau pont sur le fleuve et même un tramway relieront les deux villes. Rien que pour ce chantier, prévu pour fin 2010, un investissement de quelque 2,6 milliards de dirhams est engagé. Ça ne rame pas trop pour l’exécution…
Emergence
Objectif : 2015
90 milliards de dirhams de PIB additionnelle
Au terme d’une étude commandée au cabinet McKinsey, le programme Emergence a été présenté à Mohammed VI fin 2005. Il se veut comme une feuille de route de l’économie, en identifiant plusieurs secteurs d’activité sur lesquels le pays devrait miser pour générer de la croissance. Il s’agit surtout de métiers dans lesquels le Maroc pourra faire valoir ses atouts : proximité, main-d'œuvre qualifiée et rapidité d’accès aux marchés. Ce programme se focalise ainsi sur 8 secteurs orientés à l’export : offshoring, automobile et aéronautique, électronique, agroalimentaire, produits de la mer, textile et artisanat. Cette nouvelle stratégie industrielle permettra, à terme, d'assurer 1,6 point de croissance annuelle pour le Produit intérieur brut. Elle devrait réduire le déficit commercial de moitié et créer environ 440 000 postes d'emploi. Depuis l’annonce d’Emergence, le Maroc adopte une stratégie beaucoup plus agressive pour attirer les investisseurs étrangers dans ces secteurs cibles. Le lancement de parcs dédiés à l’offshoring à Casablanca et Rabat, et surtout le rush des investisseurs internationaux qui l’a accompagné, a inspiré d’autres villes, qui suivent le même modèle. Dans l’automobile ou dans l’aéronautique, de nouveaux noms s’ajoutent à la liste des équipementiers déjà présents. Seulement, pour d’autres secteurs, surtout le textile, l’on semble toujours manquer de vision claire.
Génie
Objectif : 2008
8600 écoles à équiper
Même le secteur de l’Education dispose d’un plan de développement spécifique. Celui-ci ne fixe pas d’objectifs quant au rythme de construction des écoles, mais concerne plutôt l’équipement des établissements en technologies d’information et de communication. Lancé en 2005, le programme Génie visait à connecter quelque 6,2 millions d’élèves en installant des salles multimédias dans 8600 écoles, collèges et lycées. Outre ce volet infrastructure, Génie a établi un programme spécifique pour l'alphabétisation numérique du corps pédagogique et le développement du contenu. On comptait ainsi initier à l'informatique 230 000 enseignants. Ce chantier devait être bouclé avant fin 2008. À quelques mois de cette échéance, force est de constater qu’il n’y a pas de véritable bilan à établir pour ce programme. Seul un premier appel d’offres a été lancé en 2006 pour l’équipement de 3000 établissements scolaires. Depuis, le programme ne fait quasiment plus parler de lui, si ce n’est lors des conventions portant sur des appels aux dons pour son financement. La prochaine rentrée scolaire sera peut-être l’occasion d’apporter des réglages à ce programme.
Ibhar
Objectif : 2012
5 milliards de dirhams d’investissement
Adoptant l’approche initiée par l’équipe gouvernementale précédente, Aziz Akhannouch a préféré, lui aussi, jouer la carte des programmes sectoriels. Ibhar est ainsi le nom générique du dernier plan du genre. Lancé en juin dernier, il concerne la modernisation de la flotte côtière et artisanale. Un chantier qui devrait nécessiter 5 milliards de dirhams, dont le cinquième sera injecté par l’Etat sous forme de subventions pour encourager le renouvellement de la flotte. Ibhar comprend plusieurs sous-programmes adaptés aux besoins de chaque unité de pêche. Il y a d'abord “Safin”, qui concerne l'amélioration de la productivité des unités de pêche. Le programme "Anbar" porte, de son côté, sur la préservation de la qualité des prises à travers, par exemple, le financement d’équipement en containers de réfrigération. “Albahara” et “Mawarid” s’ajoutent à cette liste de produits financiers dédiés au secteur de la pêche. Ce plan vient à peine d’être expliqué aux professionnels, il n’existe encore aucune statistique pour suivre son exécution.
Commentaire