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L'Inde admet que sa croissance économique va pâtir de la crise financière

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  • L'Inde admet que sa croissance économique va pâtir de la crise financière

    L'Inde a admis lundi que sa phénoménale croissance économique allait pâtir de la crise financière mondiale, le jour où la banque centrale a baissé l'un de ses taux d'intérêt pour relancer la machine de la dixième puissance mondiale.


    "Nous devons nous préparer à un ralentissement temporaire de l'économie indienne", a prévenu le Premier ministre Manmohan Singh devant le Parlement, dans un discours en direct à la télévision.

    Jusqu'à présent, les autorités se plaisaient à affirmer que la troisième économie d'Asie était à "l'abri" de la bourrasque financière mondiale grâce à "des fondamentaux macroéconomiques et un système bancaire solides".
    Il n'y a "aucune raison d'avoir peur", a martelé M. Singh, tout en reconnaissant pour la première fois que "la crise financière et le ralentissement économique dans les pays en développement devraient avoir un impact indirect sur l'économie indienne" par "l'effet dominos" de la pire tempête mondiale depuis la crise de 1929.

    "L'impact exact est difficile à évaluer compte tenu des incertitudes sur l'ampleur et la durée du ralentissement mondial", a-t-il expliqué, relayant "les prévisions les plus pessimistes" d'un taux de croissance en Inde "d'au moins 7%" pour l'année budgétaire 2008-2009 (achevée fin mars 2009).
    "Nous ferons tous les efforts pour minimiser les effets négatifs de la crise financière et dès que la situation internationale se stabilisera, nous reprendrons notre trajectoire vers un taux de croissance de 9%", a assuré le chef du gouvernement.

    Mais pour la plupart des analystes, le "miracle" indien --bâti sur une croissance moyenne de 8,5% depuis quatre ans-- avait pris fin il y a quelques mois sous l'effet de l'essoufflement mondial.

    Le géant asiatique, fier de son deuxième plus fort taux de croissance au monde derrière la Chine, accuse en effet une baisse de régime depuis le printemps avec 7,9% de croissance pour le trimestre allant d'avril à juin, sa plus mauvaise performance depuis 2005.

    Le gouvernement et la banque centrale prévoient un taux de 7,5% pour l'année 2008-2009 contre 9% en 2007-2008 et 9,6% l'année précédente.
    Dans l'espoir de relancer l'activité en facilitant l'accès au crédit, la banque centrale a d'ailleurs annoncé lundi la baisse "immédiate" de 9% à 8% de son taux d'intérêt à court terme, le "repo", auquel les banques commerciales empruntent auprès de l'institut monétaire.

    Cette réduction --une première depuis 2004 et plus importante que prévu-- fait suite à une série de mesures prises ces derniers jours pour juguler une grave crise des liquidités sur le marché bancaire indien.

    Ce mois-ci, les autorités monétaires ont déjà injecté 30 milliards de dollars dans le système financier, notamment en abaissant à 6,5% le taux de réserves obligatoires des banques commerciales.

    "L'Inde est indirectement confrontée aux effets de la crise mondiale des liquidités, comme le montrent les tensions sur notre marché du crédit", s'est justifiée la banque centrale à Bombay (ouest).

    Il faut dire qu'une pénurie de liquidités inquiète les économistes, lesquels constatent que des banques indiennes rechignent à se prêter de l'argent entre elles et à accorder des crédits aux entreprises et aux particuliers. La crise n'a apparemment pas encore meurtri l'économie réelle, mais plus de la moitié des sociétés indiennes se disent "pessimistes", en particulier dans l'informatique et le transport aérien.
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