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Paradis fiscaux : la Suisse et le Luxembourg dans l'oeil du cyclone

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  • Paradis fiscaux : la Suisse et le Luxembourg dans l'oeil du cyclone

    Les 17 pays réunis à Paris à l'initiative de l'Allemagne et de la France ont demandé à l'OCDE de "réactualiser" d'ici à mi-2009 sa "liste noire" des paradis fiscaux non coopératifs, à laquelle Berlin souhaite ajouter la Suisse.

    "Nous voulons parvenir à une liste noire des paradis fiscaux, officielle, partagée par la communauté internationale, d'ici l'été ou la fin du printemps 2009", a déclaré le ministre français du Budget Eric Woerth, à l'issue de cette réunion consacrée à la lutte contre les paradis fiscaux, à laquelle la Suisse et le Luxembourg ont renoncé à participer in extremis. "Nous avons demandé à l'OCDE de compléter, de réactualiser, de totalement faire le ménage sur la liste" actuelle qui ne contient que trois noms, a ajouté M. Woerth lors d'une conférence de presse. "Nous aurons une réunion à l'invitation de Peer Steinbrück (le ministre allemand des Finances) en mai ou juin, avant le G8 à Berlin sur ce sujet", a-t--il précisé. "Nous avons évoqué un certain nombre de pays, les Bahamas, îles Caïmans, îles vierges britanniques, Samoa, des centre financiers offshore comme Singapour pour, au fur et à mesure du temps, mettre la pression sur ces Etats en attendant d'avoir bâti cette liste", a encore expliqué M. Woerth.

    A Strasbourg, le président de l'UE Nicolas Sarkozy a de son côté espéré mardi que la réforme de l'architecture financière mondiale qu'il prône concerne aussi les pays européens, y compris le Luxembourg. Il répondait à une question du député européen socialiste luxembourgeois Robert Goebbels. "Ce n'est pas une critique, encore moins une attaque, c'est une simple remarque", s'est-il empressé d'ajouter. "On ne peut pas se battre à l'extérieur de notre continent contre certaines pratiques et les tolérer sur notre continent, c'est tout", a insisté le chef de l'Etat français.

    Au fil des ans, de nombreux Etats ont été rayés de la liste des paradis fiscaux non coopératifs de l'OCDE après avoir pris des engagements de transparence, au point que n'y figurent plus que Monaco, Andorre et le Liechtenstein. Mais certains n'ont pas respecté leurs engagements et l'OCDE est maintenant chargée de faire la distinction entre ceux qui ont mis en oeuvre leurs engagements concernant les échanges de renseignements avec les pays tiers et ceux qui ne l'ont pas fait.

    M. Steinbrück a estimé pour sa part que la Suisse méritait d'être inscrite sur la "liste noire", lui reprochant d'offrir à ses compatriotes des placements leur permettant d'échapper à l'impôt et de ne pas coopérer suffisamment en matière fiscale. "La Suisse devrait être sur la liste noire et non sur la liste verte" (des bonnes pratiques en matière de coopération fiscale, ndlr), a déclaré M. Steinbrück lors de la conférence de presse. "Je ne remets pas en cause la souveraineté de la Suisse ou du Liechtenstein. C'est la souveraineté de la République fédérale d'Allemagne qui est mise à mal par les conditions offertes par certains pays", a-t--il ajouté. "Le secret bancaire a trouvé ses limites. La Suisse a fait des progrès (...) mais nous devons aller beaucoup plus loin", a déclaré de son côté le ministre français du Budget. Interrogé sur l'absence de la Suisse à cette réunion, M. Woerth a estimé que c'était "significatif".

    Evoquant par ailleurs le plan de soutien de Paris aux banques françaises (360 milliards d'euros) dévoilé la semaine dernière, M. Woerth a souligné qu'une "banque française qui bénéficie du soutien national devra être totalement claire sur ses relations avec les paradis fiscaux". Dix pays, dont la France et l'Allemagne, étaient représentés à la réunion par un ministre: le Royaume Uni, la Belgique, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, le Danemark, l'Irlande, l'Australie. Y participaient également la Finlande, l'Islande, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, le Mexique, l'Espagne, ainsi que le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria. L'Autriche, critiquée pour son application restrictive de la directive européenne sur l'épargne, avait décliné l'invitation, comme les Etats-Unis, en campagne électorale.

    Par AFP
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