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Conjoncture: Léger recul de la croissance marocaine en 2009

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  • Conjoncture: Léger recul de la croissance marocaine en 2009

    Le Maroc pourrait être affecté de "manière relativement limitée" par le ralentissement de l'économie mondiale, issu de la crise qui secoue le système financier international et dont l'impact sur l'économie nationale devrait "au maximum réduire le taux de croissance du PIB de moins d'un point de pourcentage en 2009", estime le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri.
    Dans un entretien accordé à la MAP, M. Jouahri précise que les dernières prévisions révisées du gouvernement pour l'année 2009, confirmées par le Fonds monétaire international (FMI), montrent que la croissance économique devrait continuer à se situer autour de son potentiel (5 à 6%).

    La gestion du choc sur le prix des matières premières a illustré la forte résilience de l'économie marocaine et la flexibilité des politiques macroéconomiques suivies, précise le gouverneur de la Banque centrale, qui rappelle que l'inflation au Maroc reste en deçà des rythmes de progression observés dans les autres économies émergentes et que les dernières prévisions d'inflation de Bank Al-Maghrib indiquent en effet que l'inflation devrait se situer à 3,9% en 2008 et 3,6% en 2009, contre une moyenne de 9,5% et 8% pour l'ensemble des pays émergents et en développement (dernières prévisions du FMI).

    Fin septembre dernier, l'organisme financier international avait indiqué qu'à moyen terme, la croissance devrait rester soutenue et la position extérieure saine. La croissance du PIB réel devrait atteindre 6,5 % en 2008, reflétant en partie le rebond de l'agriculture, avant de reculer légèrement en 2009 lorsque le secteur de l'agriculture reviendra à sa tendance et que les effets limités du ralentissement en Europe commenceront à se faire sentir. Quant à l'inflation, les projections du FMI l'avaient situé aux environs de 3 % en 2008 et 2009 et entre 2,5% et 3 % à moyen terme, ce qui traduit l'impact de l'inflation importée et la réduction progressive de l'écart entre les prix mondiaux et intérieurs des produits subventionnés.

    Exposant récemment le cadre économique et financier national et international du projet de Loi de finances 2009, le ministre de l'Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar avait souligné qu'en dépit d'une conjoncture internationale défavorable, marquée notamment par la hausse vertigineuse des prix des matières premières et la crise financière qui aura inéluctablement des retombées négatives sur la croissance mondiale, "les perspectives économiques nationales demeurent solides grâce à un cadre macroéconomique sain et aux réformes structurelles qui ont permis l'émergence de secteurs productifs prometteurs ayant contribué à l'accélération du rythme de la croissance, de l'emploi et des exportations".

    M. Mezouar a souligné que les prévisions pour l'année 2009 tiennent compte des contraintes de l'environnement économique international, qui prévoit un taux de croissance de 5,8% en raison notamment du renforcement de la demande intérieure et de l'amélioration de l'investissement étranger. Il a également prévu des taux d'inflation et de déficit budgétaire de 2,9% sur la base d'un prix du baril de pétrole estimé à 100 dollars. L'argentier du Royaume avait tenu à mettre en exergue la démarche volontariste du projet de Loi de finances 2009 qui a pris en compte la conjoncture économique mondiale, à travers l'augmentation de 24,3% de l'investissement par rapport à 2008, l'appui aux nouvelles stratégies sectorielles dans les domaines de l'agriculture, l'énergie, l'industrie, les nouvelles technologies de l'information (NTIC) et le phosphate, ce qui permettra de promouvoir de nouveaux secteurs à même de promouvoir le rythme de croissance.

    Il reste que l'environnement extérieur du Maroc risque de s'avérer relativement plus difficile qu'il ne l'était en 2007. Bien que les répercussions des turbulences des marchés mondiaux du crédit n'aient pas eu d'impact visible, les risques extérieurs ont été transmis principalement par le biais du secteur réel. En premier lieu, il ne faut pas perdre de vue que le renchérissement des produits pétroliers et alimentaires dans le monde a dégradé le solde de la balance commerciale et, en raison du système de compensation, s'est soldé par des coûts budgétaires élevés. Secundo, il est fort probable que le tassement de la croissance en Europe, principal partenaire commercial du Maroc, affecte la croissance des exportations et potentiellement des recettes touristiques. Les flux des envois de fonds des MRE, qui ne sont pas très sensibles à la conjoncture, devraient rester globalement stables. Ceci dit, il y a toutefois des moteurs de l'activité économique qui pourraient maintenir leur vitesse de croisière.

    Certes, le solde des transactions courantes devrait demeurer légèrement négatif à moyen terme, mais le maintien des flux d'IDE devrait permettre de continuer le renforcement des réserves extérieures. Le Maroc continuerait, sans doute, à exercer un attrait croissant sur les Investissements directs étrangers (IDE). Les flux nets canalisés vers le Royaume sont peu élevés par rapport aux autres marchés émergents, cependant les flux bruts des États du Golfe ont accéléré et le Maroc peut continuer de compter sur les IDE venant d'Europe.

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    Des IDE de plus de 4,6 milliards de dollars

    L'Office des changes vient de publier la balance des paiements qui reprend les données définitives des échanges extérieurs du Maroc avec l'étranger pour l'année 2007. Cette balance fait état d'un montant total des recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers de 41.379,1 MDH contre seulement 29.954,4 MDH une année auparavant, réalisant ainsi un accroissement de 38,1% ou+11.424,7 MDH.

    En 2007, les investissements directs étrangers (IDE), qui constituent la principale composante du poste « investissements et prêts privés étrangers au Maroc», ont connu une forte augmentation, passant à 37.959 MDH contre 26.070,2 MDH en 2006, soit+45,6% ou +11.888,8 MDH. Exprimées en dollars américains, les recettes au titre des IDE au Maroc ont atteint 4,633 milliards de dollars, et ce, contrairement au chiffre diffusé récemment par les organes de presse, soit 2,577 milliards de dollars, chiffre qui ressort de l'édition 2008 du Rapport sur l'Investissement dans le Monde, publié par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED).

    Il convient de préciser, à cet égard, que le chiffre diffusé par la CNUCED est déterminé sur une base nette, c'est-à-dire les recettes au titre des IDE diminuées des dépenses correspondant aux opérations d'investissement, dont le montant s'est élevé à 14.983,6 MDH en 2007, soit des recettes nettes de l'ordre de 23 milliards de dirhams ou 2,804 milliards de dollars. Par ailleurs, les dépenses au titre des investissements directs marocains à l'étranger ont porté en 2007 sur 5.185,4 MDH contre 4.234,7 MDH en 2006. Quant aux recettes provenant de ces investissements, elles se sont établies à 93 MDH contre 332,1 MDH en 2006.
    Par Abdelali Boukhalef | LE MATIN
    Dernière modification par Bennis, 22 octobre 2008, 22h19.
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