Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les raison du retard français en R & D

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les raison du retard français en R & D

    Plus de 373 milliards d'euros dépensés en R&D dans le monde
    [ 23/10/08 ]

    Trois grands zones.

    L'enquête de la Commission européenne prend en compte les données de 2.000 entreprises mondiales dont les dépenses de recherche sont significatives et mesurables. L'an passé, ces activités ont représenté un total de 373 milliards d'euros, dont près de 90 % sont assurés par les trois grandes zones : Etats-Unis, Europe et Japon. Selon ces données, les Etats-Unis demeurent la première puissance avec 38,4 % du total devant l'Europe (32,2 %) et le Japon (18,4 %). Au sein du Vieux Continent, l'Allemagne est en tête avec 10,9 % du total mondial, devant la France (6,7 %), le Royaume-Uni (5,2 %), les Pays-Bas (2,3 %), la Suède (1,9 %), la Finlande (1,7 %) et l'Italie (1,4 %).

    Les raisons du retard français

    Selon les dernières données de Futuris (*), le financement privé de la recherche hexagonale a chuté de 1,21 % à 1,12 % du PIB entre 2000 et 2008. Ce ratio atteint 1,68 % du PIB en Allemagne et aux Etats-Unis et 2,53 % au Japon (chiffres 2005). Résultat de ce déséquilibre persistant : la France ne réussit toujours pas à appliquer la recette magique : 2/3 privé, 1/3 public nécessaires pour atteindre l'objectif de Lisbonne (3 % du PIB investis dans la R&D en 2010). Les raisons de ce retard sont essentiellement dues à la composition du tissus industriel hexagonal, largement occupé par des activités dont l'intensité technologique est faible ou moyenne. Deux exemples montrent l'impact de ce paramètre. Le laboratoire pharmaceutique Ipsen (environ 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires) a dépensé l'an passé près de 174 millions d'euros dans ce poste. Ce montant est sensiblement identique à celui d'un groupe dix fois plus gros, comme Air Liquide (11,8 milliards de chiffre d'affaires). De même, un géant industriel comme ArcelorMittal (71 milliards d'euros de CA) est un nain en terme de R&D (146 millions d'euros, 0,2 % du chiffre d'affaires). Le leader mondial de la sidérurgie fait pratiquement jeu égal avec Essilor (137 millions d'euros) pourtant vingt fois plus petit.

    Le secteur d'activité

    C'est donc le secteur d'activité qui fixe le niveau de R&D d'une entreprise et non pas les incantations ministérielles. Un groupe emblématique comme Danone est un acteur modeste en matière de R&D (au 115e rang européen avec un total de 142 millions d'euros), sans pour autant se mettre en danger par rapport à ses concurrents. De même, pour Veolia Environnement (177e) et Lafarge (280e). Le total des budgets de R&D de ces trois grands noms de l'industrie hexagonale avoisine 275 millions d'euros. C'est deux fois moins que celui d'un seul industriel des semi-conducteurs comme l'américain Micron Technology (550 millions d'euros). Et quatre fois moins que des poids moyens de l'électronique comme l'américain Honeywell ou le japonais Sharp (environ 1 milliard d'euros chacun).

    Le problème de la France n'est donc pas la faiblesse, voire les réticences des entreprises à investir dans l'avenir. Les 113 entreprises françaises classées dans le Top 1.000 européen sont en ligne avec les standards en vigueur. Mais Renault (6,2 % du chiffre d'affaires dans la R&D) ne deviendra pas Sanofi-Aventis (16,3 %) et Saint-Gobain (0,9 %) ne peut être comparé à Nokia (10,3 %). Ces différences structurelles confortent les opposants au crédit d'impôt recherche. Selon eux, cet avantage fiscal attribué aux entreprises est, dans sa forme actuelle, un effet d'aubaine accordé aux poids lourds existants. Il ne permet pas de renouveler le cheptel en faisant croître et embellir les futurs champions de l'intensité technologique qui naissent dans les biotechnologies, les industries de la santé, ou les technologies de l'information.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
Chargement...
X