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Tous les moteurs de la croissance s'éteignent les uns après les autres

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  • Tous les moteurs de la croissance s'éteignent les uns après les autres

    Une rafale de mauvaises nouvelles continuait jeudi de nourrir les craintes d'une récession sévère dans les grands pays industrialisés, enfonçant dans la déprime les marchés financiers qui ont accéléré leur chute.

    Vers 11H00 GMT, Francfort perdait 4,28%, Paris 3,31% et Londres 2,38%, alors que les trois principaux marchés européens avaient déjà chuté d'environ 5% la veille.

    Les Bourses asiatiques avaient donné la tendance dans la matinée. En clôture, Tokyo a cédé 2,46%, Hong Kong 3,54%, Shanghai 1,07% et Bombay 3,92%.

    "On est passé d'une crise de liquidité à un effet de contagion à l'économie à partir de la semaine dernière", selon Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.

    Alors que les risques de récession se précisent en Europe, les marchés émergents, de l'Argentine à la Thaïlande, suscitent aussi l'inquiétude. "Tous les moteurs de la croissance s'éteignent les uns après les autres", s'est-il alarmé.

    L'Allemagne, première économie européenne, a reconnu jeudi que le ralentissement mondial affecte durement ses exportations, le pilier de sa croissance.

    Constat similaire au Japon, qui a annoncé un plongeon de 94% de son excédent commercial en septembre, avec une baisse marquée de la demande venue d'Amérique du Nord et d'Europe.

    Signe supplémentaire d'un ralentissement du commerce, toujours étroitement lié à la santé de l'économie: le trafic maritime mondial ralentit nettement, et le coût moyen du transport en vrac de matières sèches a plongé de 85% depuis son pic de mai.

    Les commandes industrielles de la zone euro ont d'ailleurs baissé de 6,6% sur un an en août. Mesure la plus large des échanges avec l'extérieur, le déficit des comptes courants de la zone s'est fortement creusé à -8,4 milliards d'euros en août, après -1,8 milliard en juillet.

    En France, le moral des industriels a chuté à son plus bas depuis décembre 1993.

    Sans surprise, les résultats des entreprises ont reflété ces mauvaises nouvelles, démontrant que la crise n'était pas cantonnée à la sphère financière.

    Coup sur coup, les marchés ont encaissé une baisse du bénéfice trimestriel de Sony (-72% sur un an), une chute des perspectives de croissance d'Air-France-KLM et des inquiétudes du groupe automobile italien Fiat qui attend cette année des résultats dans le bas de sa fourchette de prévisions.

    Dans ce contexte morose, les quelque groupes qui arrivent à maintenir ou renforcer leur activité voient leur titre rebondir, à l'image du fabricant de verres ophtalmiques Essilor et du groupe de gaz industriels Air Liquide à la Bourse de Paris, ou bien de Nestlé à Zürich.

    Au moment où la crise financière se propage à toute l'économie, les banques ne voient toujours pas le bout du tunnel.
    L'américaine Goldman Sachs s'apprête à supprimer 10% de ses effectifs, soit plus de 3.000 emplois, selon le Wall Street Journal.

    La deuxième banque helvétique, Credit Suisse, a annoncé une perte nette de 1,26 milliard de francs suisses au troisième trimestre. Les résultats de la banque d'affaires du groupe ont été plombés par une nouvelle dépréciation d'actifs de 2,4 milliards de francs suisses.

    D'une façon générale, les activités bancaires internationales ont enregistré au deuxième trimestre leur plus forte chute depuis dix ans, a souligné jeudi la Banque des règlements internationaux, donnant la mesure de la crise.
    Dans ce contexte, la belle unité dont a fait preuve l'Europe dans l'urgence face à la crise financière semble se fissurer face à l'idée d'un plan de relance économique qui divise Paris et Berlin.

    Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi la création d'un "fonds public d'intervention", un fonds souverain à la française qui pourra "intervenir massivement" en faveur des "entreprises stratégiques" en difficulté.

    Mais l'Allemagne a déjà catégoriquement rejeté un tel dispositif au niveau européen, proposé mardi par le président français. Elle a également accueilli avec scepticisme l'idée française d'un "gouvernement économique" de la zone euro.

    La monnaie européenne, pénalisée par les craintes de récession en Europe, évoluait jeudi autour de 1,28 dollar, très loin de son record de 1,60 dollar atteint en juillet.

    Les pays émergents sur lesquels certains analystes comptaient pour soutenir la croissance mondiale, sont ébranlés eux-aussi. Plusieurs pays en manque de liquidités commencent à appeler le FMI à l'aide, comme le Pakistan, le Bélarus, l'Ukraine et la Hongrie.

    Les marchés de Sao Paulo et Buenos Aires se sont effondrés de plus de 10% mercredi réagissant négativement à l'annonce du plan argentin de nationalisation du système privé de retraites.

    La réunion des principaux pays exportateurs de pétrole (Opep) vendredi à Vienne, qui doivent décider d'une baisse de leur production pour stabiliser les cours du brut, ne fait qu'ajouter à la nervosité des opérateurs boursiers.

    L'or noir a chuté de moitié depuis ses sommets à 147 dollars en juillet.
    L'annonce mercredi d'un sommet international sur la crise le 15 novembre à Washington n'a apparemment pas pesé lourd face aux inquiétudes des investisseurs.

    Cette réunion est "une condition nécessaire mais pas suffisante" pour permettre le retour de la confiance sur les marchés financiers, a relativisé Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI.

    Symbole de la mobilisation mondiale, la Chine a souligné jeudi "l'importance" de cette proposition de sommet, sans cependant confirmer sa participation.

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a de son côté appelé jeudi au soutien de la Chine et du reste de l'Asie, pour répondre à la situation "sans précédent" créée par la crise financière. "Nous avons besoin de l'Asie et plus particulièrement de pays comme la Chine, l'Inde et le Japon", a déclaré M. Barroso à Pékin, à la veille de l'ouverture du sommet Asie-Europe (Asem).

    AFP
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