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Face à la crise l'unité de l'Europe se fissure

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  • Face à la crise l'unité de l'Europe se fissure

    La belle unité dont a fait preuve l'Europe dans l'urgence face à la crise financière se fissure à présent sur les leçons à en tirer pour la suite, l'activisme du président français suscitant bien des irritations chez ses partenaires.


    En cause, les propositions faites cette semaine devant le Parlement européen par le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, visant à donner un profil politique plus affirmé à la zone euro, et à protéger les grandes entreprises de l'Europe face aux appétits étrangers.

    "Un grand problème se profile. Sarkozy veut jouer un rôle au-delà de sa présidence" de l'Union européenne qui s'achève fin décembre, s'inquiète un diplomate européen, en reprochant au président de chercher surtout par ce biais à promouvoir ses propres intérêts en Europe.

    "Un président (de l'UE) doit montrer du leadership mais il doit faire preuve de retenue en ce qui concerne son rôle national", ajoute-t-il.
    Une autre source gouvernementale européenne regrette que "le président Sarkozy ait un peu tendance à penser à voix haute" en lançant des propositions sans en avoir discuté avec ses partenaires.

    "Est-ce que cela renforce sa crédibilité européenne? Je n'en suis pas sûre", morigène Katynka Barysch, co-directrice du Center for European Reform, un institut de réflexion basé à Londres.

    Ce procédé risqué avait déjà été expérimenté par la France en début d'année, à ses dépens, sur l'Union pour la Méditerranée (UPM), obligeant Paris à revoir finalement ses ambitions à la baisse face au mécontentement de Berlin. Avec les dernières propositions économiques de M. Sarkozy, "on a une situation similaire", met en garde le diplomate européen.

    L'Allemagne, en particulier, a été irritée par l'idée lancée mardi par Nicolas Sarkozy de créer des fonds souverains en Europe pour protéger les industries menacées par la chute des Bourses. Projet mis en pratique dès jeudi en France par le chef de l'Etat.

    "Le gouvernement allemand estime qu'en dehors des domaines de la sécurité intérieure (..) les mesures de protection plus poussées en Allemagne ne sont pas nécessaires", a commenté dans la foulée le porte-parole de la chancelière Angela Merkel.

    L'idée de doter la zone euro d'un "gouvernement économique", en pérennisant les réunions de ses chefs d'Etat, ne s'annonce pas non plus facile à vendre. "Je ne vois pas l'utilité de se réunir tous les ans. L'Union fonctionne toujours à 27" pays et pas seulement avec les 15 utilisant la monnaie unique, met en garde la source gouvernementale européenne.
    L'Allemagne a toujours perçu ce projet comme une menace pour l'indépendance de la Banque centrale européenne chargée du pilotage de l'euro. Et elle voit d'un mauvais oeil l'intention prêtée à la France de briguer, après la présidence de l'UE, celle de la zone euro.

    "Le président naturel" de ce genre d'instance serait le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui dirige déjà l'Eurogroupe des ministres des Finances de la zone, a averti le porte-parole de Mme Merkel.
    La Commission européenne, qui tient à la cohésion de toute l'UE, a aussi exprimé son scepticisme.

    Sur la réforme du système financier international, la France a pris résolument la tête de la croisade européenne en vue du sommet mondial du 15 novembre.
    Mais Nicolas Sarkozy va devoir composer avec le Premier ministre britannique Gordon Brown, sorti renforcé des turbulences récentes après avoir inspiré les plans de sauvetage des banques au plus fort de la crise. Ce dernier a présenté ses propres propositions en vue d'un nouveau "Bretton Woods" mondial.

    AFP
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