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Les PME françaises souffrent de la crise

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    "Je me sens comme un chef de tribu touareg qui va traverser le désert": à la tête d'une PME dans l'automobile héritée de son grand-père, Jérôme Frantz craint l'avenir, doutant que le plan d'aide annoncé jeudi ait un effet "immédiat" sur la crise.


    Etablie au coeur de la zone industrielle de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), Frantz Electrolyse, créée en 1924 par Joseph Frantz, est spécialisée dans la protection des métaux pour l'industrieautomobile.
    Une photo datant de janvier avec Christine Lagarde trône dans la salle de réunion, souvenir du passage de la ministre de l'Economie venue parler des heures supplémentaires aux employés, mais c'est un dossier plus urgent qui préoccupe aujourd'hui ce chef d'entreprise: comment ne pas boire la tasse.

    "En octobre, notre chiffre d'affaires a brutalement chuté de 30% par rapport aux six premiers mois de l'année, après déjà avoir baissé sur un an de 20% en juin, juillet et septembre. On a arrêté des chaînes, les ouvriers sont aux 2x8", résume Jérôme Frantz, patron de 167 salariés, contre 270 en 2001.

    Le premier dépôt de bilan de l'un de ses clients est tombé il y a quelques jours, lui laissant une ardoise de 73.000 euros. Ses principaux clients, PSA et Renault, ont annoncé du chômage technique pour la fin d'année. "Je n'ai jamais vu ça, même pas en 1968", lui a dit son père, qui lui a cédé les rênes voici quatre ans.

    Après avoir réuni la semaine dernière ses "collaborateurs" --22 nationalités, peu de qualifications-- pour leur dire de "se serrer les coudes", Jérôme Frantz a étudié jeudi les mesures annoncées par le chef d'Etat pour aider les PME, craignant d'entrer dans une "zone de turbulence" d'ici 2 mois.

    "Je ne vois pas en quoi l'exonération de la taxe professionnelle sur les investissements réalisés jusqu'en 2010 va avoir un effet immédiat sur nos difficultés", regrette-t-il, accordant seulement dans cette annonce un "effet psychologique positif" pour les entrepreneurs.

    "Dans mon métier, je ne fais des investissements que s'il y a un marché en face", souligne cet ancien avocat.

    Quant au fond public d'intervention pour aider les "entreprises stratégiques", il doute que cette mesure réponde au problème urgent de trésorie des PME. "J'espère au moins que la filière automobile est considérée comme stratégique ! Quoiqu'on peut se poser la question quand on voit toutes les délocalisations...", lâche-t-il.

    Selon lui, "il suffirait de dire aux banques d'arrêter de supprimer des facilités de crédit, parce que dès qu'une entreprise va mal, on nous supprime nos lignes d'escompte. Il faut surtout rappeler les banquiers à leur devoir", assène M. Frantz.

    Il souhaiterait aussi la création d'un fonds de garantie se substituant aux clients défaillants et des délais de paiement réduits à 30 jours pour "diminuer la masse monétaire bloquée dans les tuyaux".
    Dans l'un des ateliers de l'entreprise, les employés sont inquiets. Taty Lianza, employé depuis un an dans la logistique, sait que "l'industrieautomobile souffre" et il craint les conséquences. Sur une autre chaîne de production, Laurent Mundela, salarié "depuis 7 ans et 7 mois" dit ne pas savoir ce qui l'attend. "On verra l'an prochain".

    AFP
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