L’ALGÉRIE FACE À LA CHUTE BRUTALE DU BARIL DE PÉTROLE
Le saut dans l’inconnu
Le Fonds de régulation mis en place par le gouvernement ne pourrait faire face à une conjoncture pétrolière défavorable et à un secteur hors hydrocarbures toujours déficient.
«Si une nouvelle décision doit être prise, elle le sera et nous n’attendrons pas forcément la réunion d’Oran», a annoncé à l’issue de la réunion extraordinaire de l’Opep M.Chakib Khelil, président en exercice de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. La réduction de 1,5 million de barils par jour décidée, hier, à Vienne en Autriche n’a pas réussi dans l’immédiat à stopper l’hémorragie que subissent les cours des prix du pétrole.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, coté sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, affichait 61 dollars vers la mi-journée d’hier. C’est son niveau le plus bas depuis le mois de mars 2007. Pratiquement à la même heure, le baril de «Light Sweet Crude» subissait une très nette dégringolade à New York où il pointait à 62,85 dollars, un niveau qu’il avait affiché il y a près d’un an et demi, en mai 2007 très exactement.
La réunion extraordinaire des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui était prévue pour le 18 novembre a dû être reprogrammée en urgence pour le 24 octobre dans le but d’enrayer la spectaculaire chute des prix de l’or noir qui venaient de perdre pas moins de la moitié de leur valeur après avoir franchi la barre des 147 dollars au mois de juillet dernier. La saignée que continue de subir le prix du baril de l’or noir pourrait très probablement obliger les pays membres de l’Opep à procéder à d’autres réductions de leur production.
Répartition de la baisse des quotas de production de l’Opep
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a réduit vendredi de 1,5 million de barils par jour sa production à partir du 1er novembre, lors d’une réunion extraordinaire à Vienne.
Voici la baisse de production de brut pour chacun des 11 pays membres soumis aux quotas, l’Irak étant exclu du système de quotas.
- Algérie 71.000
- Angola 99.000
- Equateur 27.000
- Iran 199.000
- Koweït 132.000
- Libye 89.000
- Nigeria 113.000
- Qatar 43.000
- Arabie Saoudite 466.000
- Emirats arabes unis 134.000
- Venezuela 129.000
C’est en tous les cas ce qu’a laissé entendre le ministre algérien de l’Energie et des Mines, au cours de la conférence de presse qu’il a tenue, hier, à sa sortie de la réunion extraordinaire des pays de l’Opep qu’il venait de présider. M.Chakib Khelil a même fait savoir que la baisse était supérieure à 1,5 million de barils par jour décidée vendredi. Elle atteindra 1,8 million de barils par jour d’ici la fin de l’année, a ajouté M.Khelil. «300.000 barils par jour sont déjà en train d’être retirés du marché», a assuré le président de l’Opep. Après que les spéculations sont allées bon train sur le volume de pétrole qui sera retiré du marché par les pays membres de l’Opep, finalement, le consensus se sera fait sur une réduction de 1,5 million par jour. Les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole n’ont pas mis longtemps pour rendre publique leur décision. La réunion a été très brève. Le communiqué presque laconique: «L’Opep va réduire sa production de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre» a annoncé Ali Al Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole. La production des pays membres de l’Opep, qui ne s’élève qu’à 40% de la production mondiale, doit donc passer en principe de 28,8 millions de barils par jour à 27,3 millions de barils par jour. L’impact de cette réduction aussi notoire soit-elle, n’a pas provoqué l’effet escompté: le baril de pétrole est en chute libre. Les conséquences pourraient s’avérer désastreuses pour les pays producteurs dont les économies ne sont basées que sur des recettes générées par leurs exportations en hydrocarbures, à l’instar de l’économie nationale. La phase critique du marché du pétrole semble être atteinte et les risques représentent un danger réel pour l’économie mondiale qui est frappée par une sévère crise financière. «L’Opep a assisté à un effondrement spectaculaire des prix sans précédent... qui met en danger l’existence de nombreux projets pétroliers et amène à en annuler d’autres, ce qui pourrait causer des pénuries d’offre à moyen terme», a prévenu Chakib Khelil. Ce constat demeure valable pour l’Algérie dont l’économie dépend des exportations en hydrocarbures. En effet, une baisse de la demande mondiale conjuguée à la hausse des prix de biens et services importés ainsi que la hausse des taux des crédits à l’importation, ne feraient que détériorer le montant des recettes et de la balance commerciale. En outre, la persistance de la crise financière et une récession de l’économie mondiale feront que les investissements étrangers ne se bousculeront pas au portillon. Aussi, il est à craindre de fortes conséquences sociales, notamment avec la déstructuration du secteur public et le démantèlement des protections douanières de la production nationale. Sur un autre plan, une chute continue du prix du baril de pétrole aura nécessairement des répercussions sur les budgets de fonctionnement et de l’équipement d’autant que la loi de finances a été élaborée sur la base d’un prix du baril à 37 dollars. Encore faut-il continuer à alimenter le Fonds de régulation, ce qui est loin d’être assuré dans une conjoncture pétrolière défavorable et avec un secteur hors hydrocarbures toujours déficient. Devant cet état de fait, les pouvoirs publics, et pour éviter toute grogne sociale, sont appelés à revoir leur stratégie.
L'expression
Le saut dans l’inconnu
Le Fonds de régulation mis en place par le gouvernement ne pourrait faire face à une conjoncture pétrolière défavorable et à un secteur hors hydrocarbures toujours déficient.
«Si une nouvelle décision doit être prise, elle le sera et nous n’attendrons pas forcément la réunion d’Oran», a annoncé à l’issue de la réunion extraordinaire de l’Opep M.Chakib Khelil, président en exercice de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. La réduction de 1,5 million de barils par jour décidée, hier, à Vienne en Autriche n’a pas réussi dans l’immédiat à stopper l’hémorragie que subissent les cours des prix du pétrole.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, coté sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, affichait 61 dollars vers la mi-journée d’hier. C’est son niveau le plus bas depuis le mois de mars 2007. Pratiquement à la même heure, le baril de «Light Sweet Crude» subissait une très nette dégringolade à New York où il pointait à 62,85 dollars, un niveau qu’il avait affiché il y a près d’un an et demi, en mai 2007 très exactement.
La réunion extraordinaire des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui était prévue pour le 18 novembre a dû être reprogrammée en urgence pour le 24 octobre dans le but d’enrayer la spectaculaire chute des prix de l’or noir qui venaient de perdre pas moins de la moitié de leur valeur après avoir franchi la barre des 147 dollars au mois de juillet dernier. La saignée que continue de subir le prix du baril de l’or noir pourrait très probablement obliger les pays membres de l’Opep à procéder à d’autres réductions de leur production.
Répartition de la baisse des quotas de production de l’Opep
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a réduit vendredi de 1,5 million de barils par jour sa production à partir du 1er novembre, lors d’une réunion extraordinaire à Vienne.
Voici la baisse de production de brut pour chacun des 11 pays membres soumis aux quotas, l’Irak étant exclu du système de quotas.
- Algérie 71.000
- Angola 99.000
- Equateur 27.000
- Iran 199.000
- Koweït 132.000
- Libye 89.000
- Nigeria 113.000
- Qatar 43.000
- Arabie Saoudite 466.000
- Emirats arabes unis 134.000
- Venezuela 129.000
C’est en tous les cas ce qu’a laissé entendre le ministre algérien de l’Energie et des Mines, au cours de la conférence de presse qu’il a tenue, hier, à sa sortie de la réunion extraordinaire des pays de l’Opep qu’il venait de présider. M.Chakib Khelil a même fait savoir que la baisse était supérieure à 1,5 million de barils par jour décidée vendredi. Elle atteindra 1,8 million de barils par jour d’ici la fin de l’année, a ajouté M.Khelil. «300.000 barils par jour sont déjà en train d’être retirés du marché», a assuré le président de l’Opep. Après que les spéculations sont allées bon train sur le volume de pétrole qui sera retiré du marché par les pays membres de l’Opep, finalement, le consensus se sera fait sur une réduction de 1,5 million par jour. Les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole n’ont pas mis longtemps pour rendre publique leur décision. La réunion a été très brève. Le communiqué presque laconique: «L’Opep va réduire sa production de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre» a annoncé Ali Al Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole. La production des pays membres de l’Opep, qui ne s’élève qu’à 40% de la production mondiale, doit donc passer en principe de 28,8 millions de barils par jour à 27,3 millions de barils par jour. L’impact de cette réduction aussi notoire soit-elle, n’a pas provoqué l’effet escompté: le baril de pétrole est en chute libre. Les conséquences pourraient s’avérer désastreuses pour les pays producteurs dont les économies ne sont basées que sur des recettes générées par leurs exportations en hydrocarbures, à l’instar de l’économie nationale. La phase critique du marché du pétrole semble être atteinte et les risques représentent un danger réel pour l’économie mondiale qui est frappée par une sévère crise financière. «L’Opep a assisté à un effondrement spectaculaire des prix sans précédent... qui met en danger l’existence de nombreux projets pétroliers et amène à en annuler d’autres, ce qui pourrait causer des pénuries d’offre à moyen terme», a prévenu Chakib Khelil. Ce constat demeure valable pour l’Algérie dont l’économie dépend des exportations en hydrocarbures. En effet, une baisse de la demande mondiale conjuguée à la hausse des prix de biens et services importés ainsi que la hausse des taux des crédits à l’importation, ne feraient que détériorer le montant des recettes et de la balance commerciale. En outre, la persistance de la crise financière et une récession de l’économie mondiale feront que les investissements étrangers ne se bousculeront pas au portillon. Aussi, il est à craindre de fortes conséquences sociales, notamment avec la déstructuration du secteur public et le démantèlement des protections douanières de la production nationale. Sur un autre plan, une chute continue du prix du baril de pétrole aura nécessairement des répercussions sur les budgets de fonctionnement et de l’équipement d’autant que la loi de finances a été élaborée sur la base d’un prix du baril à 37 dollars. Encore faut-il continuer à alimenter le Fonds de régulation, ce qui est loin d’être assuré dans une conjoncture pétrolière défavorable et avec un secteur hors hydrocarbures toujours déficient. Devant cet état de fait, les pouvoirs publics, et pour éviter toute grogne sociale, sont appelés à revoir leur stratégie.
L'expression
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