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interview. Avec Cyril Vermeil, directeur d'Ubisoft Maroc.
Ubisoft est l'un des plus grands éditeurs de jeux-vidéo au monde. Il annonce son plan d'expansion dans son campus de Casablanca. Cyril Vermeil, directeur d'Ubisoft Maroc, ancien directeur marketing de la maison- mère, est installé dans le Royaume depuis avril 2007. Il a inauguré, le 20 octobre, l'ouverture du centre de formation à Casanearshore où nous l'avons rencontré.
Il explique dans cet entretien les atouts du Maroc et des jeunes Marocains qui permettent à l'industrie marocaine du jeu vidéo à monter en puissance
LE MATIN-ÉCO : Quel est votre ressenti par rapport au projet de Casanearshore où nous nous trouvons ?
CYRIL VERMEIL : Pour nous, c'est un projet important et nous avons été parmi les premières entreprises à rejoindre le parc de Casanearshore car nous avons des plans d'extension et l'intérêt pour nous est de pouvoir croître sans avoir à déménager. Nous sommes une entreprise de jeux-vidéo de haute technologie.
A Casanearshore, nous avons un câblage informatique puissant qui nous permet de travailler dans de bonnes conditions. Il y a aussi la proximité d'une grande ville comme Casablanca, d'un aéroport et le site des plus confortables avec beaucoup d'espaces paysagers qui constituent un vrai plus pour nous car nous sommes dans une activité de création.
Les artistes apprécient d'avoir cette ambiance, cette atmosphère à la fois paisible, décontractée et propice au travail.
Que représente l'industrie des jeux-vidéo et qu'en est-il de votre société Ubisoft ?
C'est une industrie de divertissement assez proche de celle du cinéma qui est dominée depuis des décennies par les Américains. Le numéro 1 mondial est représenté par le groupe français Vivendi, le second est américain Electronic cartes. Ubisoft est un groupe français, leader en production, édition et distribution de jeux interactifs dans le monde. C'est le numéro 3 mondial des jeux-vidéo avec un chiffre d'affaires d'1 milliard d'euros et 3 500 personnes réparties dans 20 sites de création. Cela fait dix ans que nous sommes présent au Maroc et nous créons des jeux localement vendus en Europe et aux Etats-Unis. C'est un travail de pure création et d'export. Ce qui explique notre présence parmi les entreprises qui font de l'offshoring.
Dans votre secteur, trouvez-vous les ressources humaines qu'il faut ?
Nous sommes passés de 50 à 80 personnes. Le plan Emergence nous a permis de lancer une première étape qui devrait intégrer 200 personnes concepteurs de jeux-vidéo en 2010. Je dois dire qu'il est difficile de trouver les bonnes ressources. Nous avons créé un centre de formation (le Campus Ubisoft) qui est le premier centre de formation aux métiers de jeux-vidéo, d'animation dans toute l'Afrique et le pourtour méditerranéen. Nous avons mis les moyens pour cela.
Quelles sont les perspectives de développement de ce secteur dans le monde ?
Le marché mondial d'aujourd'hui réalise 42 milliards de dollars, c'est plus que la musique et les salles de cinéma dans le monde. Pour donner un ordre de grandeur, je dirai que c'est plus que le produit intérieur brut du Maroc. C'est en même temps un marché qui se développe à toute vitesse avec 38% l'année dernière et 32% cette année.
Tout le monde joue aux jeux-vidéo : les jeunes mais aussi les adultes qui leur consacrent près de dix heures par semaine aux Etats-Unis et en Europe. En termes de nouveaux types de jeu, le marché a aujourd'hui une tendance de grand public notamment des femmes pour ce qui est du sport, de la musculation du cerveau. Un autre jeu sera lancé prochainement «Mon journal intime», jeu interactif destiné aux préados.
L'évolution technologique explique également le développement de ce secteur, les graphismes ont changé, l'apparition de la 3D dans les jeux de combat notamment et aujourd'hui les photos réalistes sont proches du cinéma, ce qui étend notre public. Prince of Persia réalisé pour la PS2 et une des marques les plus connues des jeux-vidéo est une création marocaine. C'est un personnage inspiré des mille et une nuits et on reconnaît la patte d'un graphisme marocain et l'environnement marocain avec les ryads notamment. Prince of Persia a inspiré Disney qui vient de terminer le tournage d'un énorme film à gros budget, le premier film à gros budget de l'histoire des jeux-vidéo. C'est donc symbolique que Disney qui choisit des décors naturels choisisse le Maroc et un personnage créé au Maroc ! Les Marocains qui ont créé ce jeu sont partis au Canada et ont créé un autre succès mondial Assasin ‘s Creed, jeu pour adulte où un assassin tue des méchants pour empêcher qu'un grand nombre d'innocents perdent la vie.
Qu'est-ce qui explique le succès de ces productions ?
Les créatifs marocains qui jouent sur Internet et regardent les chaînes satellitaires ont quelque chose de plus que leurs homologues asiatiques par exemple, c'est l'ouverture culturelle. Ils sont très créatifs, ils ont une passion pour la technologie et ils sont ouverts sur l'Occident. Nous, filiale marocaine, sommes plus forts que nos concurrents internes du groupe Ubisoft en Asie, en Europe de l'Est qui deviennent plus cher.
En fait, il y a une véritable guerre des talents et notre stratégie est d'aller chercher les meilleurs. Aujourd'hui, ils sont au Maroc. Il y a d'autre part beaucoup de potentiels, jeux-vidéo, création pour la télévision arabe. Il y a d'autre part deux nouvelles chaînes marocaines qui vont enrichir le paysage médiatique. Il y a également un potentiel de sous-traitance des agences de pub qui vont faire leurs effets spéciaux en France alors qu'on pourrait le faire ici au Maroc. L'enseignement à distance et l'architecture sont également demandeurs de production 3D interactif. Aujourd'hui, 500 personnes travaillent dans ce secteur, mais il y a un fort potentiel0, jusqu'à 7 000 personnes pourraient y travailler d'ici six ou sept ans !
Comment accélérer le développement de ce secteur qui, on l'a vu, dispose de beaucoup d'atouts ?
Il faut aller plus loin que le plan Emergence, essayer de baisser les coûts de production car il y a une concurrence avec le reste du monde. C'est ce que l'on fait avec le Québec et Singapour. Le deuxième point tout aussi important, c'est la formation.
Nous avons ouvert ce 20 octobre le Campus Ubisoft à Casablanca au Maroc, en partenariat avec Sigma Technologies, leader marocain de l'audiovisuel.
Le campus proposera l'ensemble des formations nécessaires aux principaux métiers de la production de jeux-vidéo et de films d'animation, de la programmation à l'animation 3D en passant par la modélisation 3D, le gamme design et le level design ainsi que la gestion de projets.
Nous avons 70 étudiants dont la majorité a bac+2 qui vont se former ici sur le parc Casanearshore durant un an. C'est une formation opérationnelle où l'on apprend le graphisme, l'animation et la conception des jeux-vidéo. Avec un diplôme, ces jeunes auront la certitude d'être recrutés chez nous ou chez Sigma. La formation est gratuite pour aider les jeunes à convaincre leurs parents.
Ubisoft est l'un des plus grands éditeurs de jeux-vidéo au monde. Il annonce son plan d'expansion dans son campus de Casablanca. Cyril Vermeil, directeur d'Ubisoft Maroc, ancien directeur marketing de la maison- mère, est installé dans le Royaume depuis avril 2007. Il a inauguré, le 20 octobre, l'ouverture du centre de formation à Casanearshore où nous l'avons rencontré.
Il explique dans cet entretien les atouts du Maroc et des jeunes Marocains qui permettent à l'industrie marocaine du jeu vidéo à monter en puissance
LE MATIN-ÉCO : Quel est votre ressenti par rapport au projet de Casanearshore où nous nous trouvons ?
CYRIL VERMEIL : Pour nous, c'est un projet important et nous avons été parmi les premières entreprises à rejoindre le parc de Casanearshore car nous avons des plans d'extension et l'intérêt pour nous est de pouvoir croître sans avoir à déménager. Nous sommes une entreprise de jeux-vidéo de haute technologie.
A Casanearshore, nous avons un câblage informatique puissant qui nous permet de travailler dans de bonnes conditions. Il y a aussi la proximité d'une grande ville comme Casablanca, d'un aéroport et le site des plus confortables avec beaucoup d'espaces paysagers qui constituent un vrai plus pour nous car nous sommes dans une activité de création.
Les artistes apprécient d'avoir cette ambiance, cette atmosphère à la fois paisible, décontractée et propice au travail.
Que représente l'industrie des jeux-vidéo et qu'en est-il de votre société Ubisoft ?
C'est une industrie de divertissement assez proche de celle du cinéma qui est dominée depuis des décennies par les Américains. Le numéro 1 mondial est représenté par le groupe français Vivendi, le second est américain Electronic cartes. Ubisoft est un groupe français, leader en production, édition et distribution de jeux interactifs dans le monde. C'est le numéro 3 mondial des jeux-vidéo avec un chiffre d'affaires d'1 milliard d'euros et 3 500 personnes réparties dans 20 sites de création. Cela fait dix ans que nous sommes présent au Maroc et nous créons des jeux localement vendus en Europe et aux Etats-Unis. C'est un travail de pure création et d'export. Ce qui explique notre présence parmi les entreprises qui font de l'offshoring.
Dans votre secteur, trouvez-vous les ressources humaines qu'il faut ?
Nous sommes passés de 50 à 80 personnes. Le plan Emergence nous a permis de lancer une première étape qui devrait intégrer 200 personnes concepteurs de jeux-vidéo en 2010. Je dois dire qu'il est difficile de trouver les bonnes ressources. Nous avons créé un centre de formation (le Campus Ubisoft) qui est le premier centre de formation aux métiers de jeux-vidéo, d'animation dans toute l'Afrique et le pourtour méditerranéen. Nous avons mis les moyens pour cela.
Quelles sont les perspectives de développement de ce secteur dans le monde ?
Le marché mondial d'aujourd'hui réalise 42 milliards de dollars, c'est plus que la musique et les salles de cinéma dans le monde. Pour donner un ordre de grandeur, je dirai que c'est plus que le produit intérieur brut du Maroc. C'est en même temps un marché qui se développe à toute vitesse avec 38% l'année dernière et 32% cette année.
Tout le monde joue aux jeux-vidéo : les jeunes mais aussi les adultes qui leur consacrent près de dix heures par semaine aux Etats-Unis et en Europe. En termes de nouveaux types de jeu, le marché a aujourd'hui une tendance de grand public notamment des femmes pour ce qui est du sport, de la musculation du cerveau. Un autre jeu sera lancé prochainement «Mon journal intime», jeu interactif destiné aux préados.
L'évolution technologique explique également le développement de ce secteur, les graphismes ont changé, l'apparition de la 3D dans les jeux de combat notamment et aujourd'hui les photos réalistes sont proches du cinéma, ce qui étend notre public. Prince of Persia réalisé pour la PS2 et une des marques les plus connues des jeux-vidéo est une création marocaine. C'est un personnage inspiré des mille et une nuits et on reconnaît la patte d'un graphisme marocain et l'environnement marocain avec les ryads notamment. Prince of Persia a inspiré Disney qui vient de terminer le tournage d'un énorme film à gros budget, le premier film à gros budget de l'histoire des jeux-vidéo. C'est donc symbolique que Disney qui choisit des décors naturels choisisse le Maroc et un personnage créé au Maroc ! Les Marocains qui ont créé ce jeu sont partis au Canada et ont créé un autre succès mondial Assasin ‘s Creed, jeu pour adulte où un assassin tue des méchants pour empêcher qu'un grand nombre d'innocents perdent la vie.
Qu'est-ce qui explique le succès de ces productions ?
Les créatifs marocains qui jouent sur Internet et regardent les chaînes satellitaires ont quelque chose de plus que leurs homologues asiatiques par exemple, c'est l'ouverture culturelle. Ils sont très créatifs, ils ont une passion pour la technologie et ils sont ouverts sur l'Occident. Nous, filiale marocaine, sommes plus forts que nos concurrents internes du groupe Ubisoft en Asie, en Europe de l'Est qui deviennent plus cher.
En fait, il y a une véritable guerre des talents et notre stratégie est d'aller chercher les meilleurs. Aujourd'hui, ils sont au Maroc. Il y a d'autre part beaucoup de potentiels, jeux-vidéo, création pour la télévision arabe. Il y a d'autre part deux nouvelles chaînes marocaines qui vont enrichir le paysage médiatique. Il y a également un potentiel de sous-traitance des agences de pub qui vont faire leurs effets spéciaux en France alors qu'on pourrait le faire ici au Maroc. L'enseignement à distance et l'architecture sont également demandeurs de production 3D interactif. Aujourd'hui, 500 personnes travaillent dans ce secteur, mais il y a un fort potentiel0, jusqu'à 7 000 personnes pourraient y travailler d'ici six ou sept ans !
Comment accélérer le développement de ce secteur qui, on l'a vu, dispose de beaucoup d'atouts ?
Il faut aller plus loin que le plan Emergence, essayer de baisser les coûts de production car il y a une concurrence avec le reste du monde. C'est ce que l'on fait avec le Québec et Singapour. Le deuxième point tout aussi important, c'est la formation.
Nous avons ouvert ce 20 octobre le Campus Ubisoft à Casablanca au Maroc, en partenariat avec Sigma Technologies, leader marocain de l'audiovisuel.
Le campus proposera l'ensemble des formations nécessaires aux principaux métiers de la production de jeux-vidéo et de films d'animation, de la programmation à l'animation 3D en passant par la modélisation 3D, le gamme design et le level design ainsi que la gestion de projets.
Nous avons 70 étudiants dont la majorité a bac+2 qui vont se former ici sur le parc Casanearshore durant un an. C'est une formation opérationnelle où l'on apprend le graphisme, l'animation et la conception des jeux-vidéo. Avec un diplôme, ces jeunes auront la certitude d'être recrutés chez nous ou chez Sigma. La formation est gratuite pour aider les jeunes à convaincre leurs parents.
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