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Corot le télescope spatial de tous les défis

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  • Corot le télescope spatial de tous les défis

    Corot, le télescope spatial du Cnes est capable de mesurer des variations de lumière stellaire au millionième près.

    Une équipe d'astronomes de l'Observatoire de Paris est parvenue, pour la première fois, à comparer en continu et sur une longue période (60 jours) les variations d'intensité du rayonnement du Soleil à celles de trois étoiles légèrement plus massives situées dans notre Voie lactée.

    « Comprendre ces petites variations est crucial, par exemple pour prédire les orages solaires et la météorologie de l'espace, ainsi que pour élucider les causes de changements climatiques terrestres », explique Brooks Hanson, chargé de l'édition dans le domaine de la physique au sein de la revue américaine Science, qui consacrait hier sa couverture, à cette prouesse scientifique.

    Pour mesurer les infimes oscillations émises par les étoiles, et améliorer ainsi la compréhension encore très mystérieuse de leur structure interne, l'équipe d'Éric Michel, du Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (Lesia-Observatoire de Paris-CNRS), a utilisé les données recueillies par Corot, le satellite du Centre national d'études spatiales (Cnes), lancé en décembre 2006.

    Du haut de son orbite polaire, située à 896 kilomètres d'altitude, ce petit télescope spatial fabriqué par Thales Alenia Space est en effet idéalement placé pour capter ces signaux très ténus venus des confins de notre galaxie qu'il serait impossible de détecter depuis la surface de la Terre. Corot, dont les performances optiques répondent pleinement aux attentes des chercheurs, est capable de mesurer des variations de lumière stellaire au millionième près.

    Les trois étoiles étudiées par les astronomes du Lesia sont de 1,2 à 1,4 fois plus massives que le Soleil et se situent entre 100 et 200 années-lumière de la Terre*. Comme l'expliquait Annie Baglin, la responsable scientifique de la mission Corot, lors de la conférence de presse organisée mercredi à l'Observatoire de Paris, « nous avons choisi des étoiles relativement proches de notre Soleil, ou en tout cas pas trop différentes, car les instruments dont nous disposons aujourd'hui ne permettent pas d'étudier des étoiles jeunes dont la structure est plus compliquée ». Les astronomes du Lesia ont constaté que les oscillations de ces trois astres, étaient 1,5 fois plus fortes que celles du Soleil, mais 25 % moins importantes que les prédictions des modèles théoriques.

    Formidable diversité

    « Cette différence de 25 % que nous constatons reste à expliquer, souligne Éric Michel. Elle va nous permettre d'affiner la physique stellaire et notamment la manière dont la chaleur est véhiculée à l'intérieur des étoiles. » Une chose est sûre, l'étude du seul Soleil « ne suffit pas à comprendre les étoiles en généralet à rendre compte de leur formidable diversité, constate Brooks Hanson. D'autant que « même s'il est très important pour l'humanité, il s'agit d'un très vieil objet qui a perdu les traces de sa jeunesse, renchérit Annie Baglin. Pour des gens comme les physiciens qui s'intéressent à l'évolution de l'Univers, dont les étoiles sont le principal moteur, il n'est pas un objet très intéressant. On ne peut pas apprendre grand-chose en ne regardant que lui. » Un premier bilan de la moisson de données de Corot, dont la mission de trois ans devrait être prolongée, est prévu en février 2009, a annoncé Mme Baglin.

    (*) Une année-lumière équivaut à la distance que la lumière (qui circule à 300 000 km par seconde) parcourt en un an, soit 9 460 milliards de kilomètres.

    Par le figaro



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