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Les "hedge funds" veulent sauver leur peau et accentuent la chute des Bourses

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  • Les "hedge funds" veulent sauver leur peau et accentuent la chute des Bourses

    Liquidant leurs actifs en vitesse, tant qu'ils le peuvent, pour rembourser l'argent emprunté, les "hedge funds", ou fonds spéculatifs, tentent de sauver leur peau en fuyant les marchés, ce qui alimente une chute aveugle des bourses mondiales.


    "Le mouvement boursier que l'on observe actuellement résulte très probablement d'un mouvement profond de +deleveraging+", c'est-à-dire de ventes de titres par des acteurs contraints de se désendetter, a estimé vendredi la ministre de l'Economie française Christine Lagarde devant la presse.

    Les fonds spéculatifs, appréciés pour leur talent à faire gonfler les placements de leurs clients en recourant à l'endettement à grand volume, sont désormais clairement désignés comme les principaux responsables de la chute continue des marchés boursiers en dépit de la succession de plans gouvernementaux.

    Vendredi a été un jour noir sur les Bourses mondiales, Tokyo lâchant 9,6%, Londres 5%, Paris se limitant à 3,54%, après être tombé jusqu'à 10%. Wall Street a aussi signé une nouvelle séance de repli, avec une baisse de 3,59%.

    Certes, les craintes sur l'économie mondiale pèsent, "mais la principale raison est que les fonds spéculatifs sont forcés de liquider leurs positions parce qu'ils avaient trop pratiqué l'effet de levier sur des dérivés de crédit", de type CDS (credit default swaps), affirme Al Goldman, stratégiste chez Wachovia Securities.

    Ces dérivés de crédits sont devenus des produits encombrants, qui font systématiquement perdre de l'argent à leurs détenteurs, obligeant les fonds à vendre leurs actions pour assurer leur survie.

    "La notion de vente forcée ne fait qu'exacerber le sentiment d'incertitude déjà présent sur le marché boursier, qui alimente les ventes paniques", relève Patrick O'Hare de la société d'informations financières Briefing.com.
    Dans cette politique de la terre brûlée, le secteur des hedge funds, symbole de la finance dérégulée, vient de connaître le pire trimestre de son histoire. Les investisseurs en ont retiré plus de 31 milliards de dollars, d'après les chiffres de la société spécialisée Hedge Fund Research (HFR).
    Au total, le secteur a fondu de plus de 10%, perdant 210 milliards de dollars au troisième trimestre, sous l'effet combiné des mauvaises performances de leurs investissements et de la fuite de leurs clients. Désormais leurs actifs au niveau mondial s'élèvent à 1.720 milliards de dollars.

    La crise financière, qui a découlée par ricochet de l'effondrement du marché des crédits immobiliers à risque ("subprime") devrait pousser de nombreux fonds, souvent de petite taille, à mettre la clef sous la porte.
    Après 350 liquidations au premier semestre, l'année 2008 pourrait voir la disparition d'environ 7% de la dizaine de milliers de fonds qui existe, selon HFR, mais certains s'attendent à un raz-de-marée bien plus conséquent.
    "Une partie de cette industrie est en train de mourir, peut-être la moitié. Donc ils liquident leurs actifs en catastrophe, dans une peur animale, et sans considération pour les nouvelles économiques", expliquait récemment à l'AFP Eric Galiègue, directeur du cabinet d'analyse Valquant (groupe Day by Day).

    Dans ce contexte d'inquiétude, les dirigeants d'un des plus gros fonds, Citadel, ont convoqué vendredi une conférence téléphonique pour rassurer, et promettre qu'ils entendaient "prospérer dans la nouvelle ère de la finance".
    Citadel, qui, selon la presse, a encaissé un recul de 35% de la valeur de son principal fonds, a argué de la solidité de sa situation en expliquant que 30% de son capital était en cash et en bons du Trésor, et qu'il disposait d'une ligne de crédit intacte de 8 milliards de dollars.

    AFP
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