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Crise politique en Mauritanie:Le différend entre Alger et Rabat trouve un second ring

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  • Crise politique en Mauritanie:Le différend entre Alger et Rabat trouve un second ring

    L’Algérie et le Maroc jouent différemment leurs partitions en rapport au changement intervenu le 6 août 2008 en Mauritanie. Si l’Algérie semble avoir choisi son camp, celui de s’opposer au régime en place et d’éconduire ses émissaires, le Maroc se montre plus prudent, appelant à favoriser une solution consensuelle pour un retour rapide à l’ordre institutionnel dans le pays.

    Du coup, l’antagonisme marocco-algérien trouve un nouveau terrain pour s’exprimer. Il n’y a pas seulement en Mauritanie, on s’en doute, que la crise politique divise.Elle suscite également des réactions différentes au sein des pays riverains notamment ceux du Maghreb Arabe auquel la Mauritanie appartient.

    Si la Libye et la Tunisie se montrent assez discrets sur la crise politique issue du coup d’Etat, la prise de partie de l’Algérie dans cette crise et la diplomatie mesurée du Maroc, nourrissent les espoirs des adversaires politiques dans notre pays.

    Les deux pays suivent avec une attention particulière, avec en toile de fonds, l’affaire du Sahara Occidental, l’évolution politique et ses convulsions locales. Le premier round des consultations politiques entre la Mauritanie et l’UE se sont achevé lundi sur des résultats mi-fugue, mi-raisin pour les protagonistes de la crise politique née du 6 août 2008 dans notre pays.

    Si le gouvernement mis en place par la junte militaire, représenté par le premier Ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a échoué à convaincre l’UE par l’inconsistance de ses propositions, tout en bénéficiant, tout de même d’un sursis d’un mois; le FNDD, qui s’attendait à des sanctions immédiates après cet échec, vit ce sursis comme un revers d’autant plus que les européens ont juste insisté sur la libération du président déchu, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi.

    Néanmoins, le FNDD invite l’UE à plus de fermeté vis-à-vis des autorités en place, qui savent qu’elles n’ont aucun intérêt à une confrontation avec l’UE notamment après les mesures de restriction de visa prise contre eux par les américains. A Rabat comme à Alger, l’on prend au sérieux dans toute sa propension la crise politique en Mauritanie. Alors chacun tente de se projeter dans l’avenir en espérant mieux apprivoiser un « destin» mauritanien aux contours encore flous pour tous.

    Alger se positionne!

    Depuis le premier jour, l’Algérie n’a pas contenu son désaccord avec le changement opéré en Mauritanie. L'Algérie, qui a condamné le coup d'Etat du 6 août contre le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, milite même pour son isolement. «L’emprise diplomatique » d’Alger sur les couloirs de l’UA y prête beaucoup. Dans le camp putschiste, l’on s’explique d’ailleurs pas trop la célérité avec laquelle l’émissaire de l’UA, Lamamra a «crucifié» l’éventualité d’un dialogue pour une sortie de crise. L’Ultimatum du 6 octobre est même largement interprété comme une conséquence d’un rôle «poussé » d’Alger. C’est dans ce sens qu’il faut aussi s’expliquer que ce pays, en proie au terrorisme, a sciemment évincé la Mauritanie, victime à Tourine le 15 septembre d’une attaque de l’AQMI, d’une récente rencontre de coordination tenue finalement entre lui et le Mali.

    Le ministre Algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, réaffirmait que la position de l'Algérie relativement au coup d’Etat était celle «notifiée» au général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed alias Ghazwani que le Chef de l’Etat algérien n’avait pas daigné recevoir, au lendemain du putsch du 6 août 2008.L’Algérie qui, en juin 2008, avait failli créer un incident diplomatique en faisant poiroter à l’aéroport l’ancien premier Ministre, Yahya Ould Ahmed Waghf, en raison de déclarations attribuées à Massaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale, sur l’autonomie au Sahara, voit donc d’un mauvais œil le nouveau régime à Nouakchott, probablement pour la même raison.

    En effet, l’avènement du général Mohamed Ould Abdel Aziz, formé dans les grandes écoles militaires marocaines, et ses liens familiaux avec le Maroc, en dépit des assurances de neutralité dans l’affaire du Sahara, à la tête du Haut Conseil d’Etat inquiète notre voisin. Et ce d’autant plus qu’Alger n’a pas su prévoir l’avènement du coup d’Etat. C’est donc sous ce prisme qu’Alger se démarque des changements intervenus à Nouakchott.

    Le Maroc : une neutralité active.

    Les autorités marocaines ont dépêché, le 11 août, à Nouakchott une forte délégation conduite par un émissaire de Sa Majesté, Yassine Mansouri.Contrairement aux algériens, les marocains ont voulu assurer les mauritaniens de leur neutralité pour tout ce qui concernait les affaires intérieures du pays.Mais nonobstant cette non-ingérence dans les affaires intérieures du pays, Rabat reste tout de même embarrassée par l’instabilité politique et l’échec de l’expérience démocratique dans le pays comme elle se préoccupait de l’Etat de santé du président déchu. L’émissaire marocain aurait même exhorté les nouvelles autorités à Nouakchott à libérer le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi.

    Pour autant, la suite des événements sera emprunte de cette diplomatie prudente par laquelle le royaume du Maroc s’est distingué. Ainsi en septembre dernier, Sa Majesté le Roi Mohammed VI recevait au Palais Royal à Casablanca, M. Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou, ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, émissaire du général Mohamed Ould Abdelaziz, Président du Haut Conseil d'Etat. Une rencontre au cours de laquelle S. M le Roi a rappelé, «la profondeur des relations exceptionnelles qui unissent les deux peuples frères et l'intérêt constant que porte le Royaume à la stabilité de la Mauritanie voisine et à la quiétude et au progrès de son peuple » ; tout en soulignant que "la Feuille de Route" envisagée « puisse conduire au retour, dans des délais appropriés et selon un calendrier déterminé, à une vie constitutionnelle normale ».

    Auparavant, Fassi Fahri, ministre des affaires étrangères et de la coopération, avait reçu une délégation du FNDD, conduite par Ahmed Ould Sidi Baba. Au lendemain de l’attaque de Tourine, c’est dire après cette audience, le Président du Haut conseil d'Etat mauritanien, M. Mohamed Ould Abdelaziz, recevait un message écrit de SM le Roi Mohammed VI, dans lequel le Souverain exprime Sa solidarité, Ses condoléances et Sa ferme condamnation de cet acte terroriste qui a fait plusieurs victimes parmi les officiers et les soldats de l'armée mauritanienne». La presse dans les deux pays s’en donne à cœur joie pour vilipender «l’ennemi».

    JD
    [email protected]

    Info source : Le Quotidien de Nouakchott


    © Copyright CRIDEM

  • #2
    En effet, l’avènement du général Mohamed Ould Abdel Aziz, formé dans les grandes écoles militaires marocaines, et ses liens familiaux avec le Maroc, en dépit des assurances de neutralité dans l’affaire du Sahara, à la tête du Haut Conseil d’Etat inquiète notre voisin. Et ce d’autant plus qu’Alger n’a pas su prévoir l’avènement du coup d’Etat. C’est donc sous ce prisme qu’Alger se démarque des changements intervenus à Nouakchott.
    C'est pas la MAP qui le Dit en Plus

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