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Evocation : Omar Racim, l’éveilleur des consciences

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  • Evocation : Omar Racim, l’éveilleur des consciences

    Un artiste et un mentor

    PUBLIE LE : 19-01-2020
    Ceux qui ont vécu, ou eu l'opportunité d’arpenter les venelles de l’ancienne médina d’Alger, ne pouvaient s’exonérer de traverser la rue des frères Racim là où se trouve la maison natale des deux célèbres miniaturistes Omar et Mohamed.
    Omar Racim, maître précurseur et incontesté de la miniature algérienne, a été le premier à exposer ses œuvres à l'étranger, obtenant honneurs et distinctions, ainsi que de nombreuses médailles. Ses expositions eurent un succès éclatant. Ses voyages l'amenèrent à rencontrer les grands du monde d'alors, dans le domaine artistique. Il a laissé une œuvre dense, riche et diversifiée et son frère n'a jamais cessé de créer, continuant son œuvre et y ajoutant sa touche et son génie. L’évocation d’Alger, dans sa longue carrière d’artiste, prend une délicieuse et ineffable plongée dans le temps. Omar Racim aimait Alger, sa ville natale, son passé, qu'il restitue avec talent. Né le 3 janvier 1884, et décédé le 3 février 1959 à Alger, cet enlumineur, calligraphe, et militant nationaliste, est considéré également comme un des précurseurs de la presse algérienne. A l’instar de beaucoup d'enfants de son âge, Omar Racim a appris le Coran dans sa prime jeunesse. Autodidacte et bilingue, il commence à travailler dans une imprimerie coloniale à l’âge de 14 ans. Ce qui lui permet de découvrir le monde de la presse, de s’intéresser à la politique et aux courants idéologiques de l’époque. Ses premiers articles journalistiques datent de 1909. Ils sont publiés dans le journal Morchid El Ouma qui paraissent en Tunisie. Il a dénoncé la pauvreté et les maux sociaux. En éclaireur des consciences, Omar Racim s’illustra aussi dans un registre journalistique que bien des gens ignorent. Il se signala au journal El Hak d’Oran et Dou el fikar, une revue qu’il a créée en 1913. C’était une publication de 4 numéros qui va être interdite de parution par l’administration coloniale le 18 juin 1914. Il rédigeait ses articles d’une plume versée dans l’encre de la douleur et dans cet optimisme de la volonté qui alimentait continuellement un souci ardent d’encourager les jeunes à s’accrocher à leurs valeurs algériennes. Il était assoiffé de liberté et n’hésitait pas à faire circuler ses idées libérales et religieuses. Le 6 novembre 1915, il est arrêté et emprisonné. Libéré le 21 septembre 1921, il va se consacrer à ses activités en matière d'arts appliqués, et voyagea en Tunisie, au Maroc, en Egypte et en France. Il publie des écrits sur la musique, l'art andalou et l'architecture dans des revues marocaines, tunisiennes et égyptiennes.

    Un artiste et un mentor

    Omar Racim fonde en 1939 une école de miniature, d’enluminure et calligraphie à Alger où il forma une pléiade de jeunes, dont Temmam, Ben Debagh, Boutaleb. A la même époque, il fit partie de l'Union Artistique d’Afrique du Nord. C’était un intellectuel, un politique et un journaliste connu pour ses prises de position franches, notamment en faveur du Proche-Orient. Il est le premier à avoir dénoncé en 1913, le sionisme. C’est une personnalité qui mériterait plus d’approfondissement, qu’elle fasse l’objet de recherches, que ce soit en tant que précurseur dans l’art de la miniature, et de la publicité ou dans l’utilisation du trait maghrébin. Omar Racim a joué un rôle politique très important dans le mouvement nationaliste grâce à l’art, le verbe et la plume. Il a su faire de son talent et de ses articles de presse, des outils pour affaiblir les visées du colonialisme. Il s’est évertué longtemps à éveiller la jeunesse algérienne, en lui inculquant la nécessité de prendre conscience de l’importance des valeurs de notre culture ancestrale. Il n’échappa pas aux griffes de la DST qui l’arrêta et l’incarcéra dans la sinistre prison de Barberousse (Serkadji). Il y perdit toutes ses forces. Omar Racim est enterré dans le mausolée de Sidi Abderrahmane, au cœur de sa chère Casbah dont il a légué à la postérité, d'inoubliables miniatures.

    Mohamed B.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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