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On assiste à une sorte de répétition des événements de 2006

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  • On assiste à une sorte de répétition des événements de 2006

    Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), analyse la situation au Proche-Orient après l’offensive lancée par Israël dans la bande de Gaza

    Comment analysez-vous l’offensive israélienne dans la bande de Gaza ?
    Lorsque le Hamas a eu de nouveau recours à des tirs de roquettes, brisant ainsi la trêve qui avait été indirectement conclue avec Israël, les combats ont immédiatement repris. On assiste à une sorte de répétition des événements qui se sont déroulés au Liban en 2006. Là encore, Israël a employé la force d’une manière jugée excessive par les différentes opinions publiques.

    Pourquoi maintenant ?

    On peut avancer plusieurs facteurs. D’une part, la fin de la trêve entre Israël et les Palestiniens. D’autre part, la vacance du pouvoir au Etats-Unis, puisque Georges Bush est un président en fin de mandat, tandis que Barack Obama n’est toujours pas officiellement investi. A cela s’ajoute la perspective d’élections en Israël le 10 février prochain où les différents candidats au poste de Premier ministre souhaitent prendre une posture de force face à un électorat qui privilégie l’action militaire.

    Comment expliquer l’absence de consensus au sein de la communauté internationale sur cette question ?
    C’est assez traditionnel, car depuis 2000 et la destruction des acquis du processus d’Oslo, nous ne sommes jamais parvenus à un consensus. Les Etats-Unis seront toujours du côté d’Israël, quelque soit la position adoptée par l’Etat Hébreu. La Russie, la Chine et les pays arabes sont davantage enclins à condamner Israël, tandis que l’Europe est elle dans une position relativement médiane. Donc, il n’y a pas de consensus de la part de la communauté internationale, et lorsque cela se produit ce ne sont que des déclarations platoniques qui ne sont pas suivies d’effets.

    Au niveau français, doit-on craindre une radicalisation des positions et des actes entre les deux communautés ?
    C’est un vrai risque. Nous avons vu ce week-end deux défilés distincts alors que l’idéal aurait été une manifestation commune pour demander un cessez-le-feu. A la place, nous avons assisté à deux défilés dont on peut penser qu’ils étaient hostiles l’une envers l’autre. Dans ces conditions, il est vrai que l’on peut craindre une importation du conflit sur le territoire français.

    N’est-ce pas déjà le cas ?
    Il est vrai que ce conflit est latent sur le territoire. De plus, les relations intercommunautaires et le débat français sont assez souvent indexés sur la situation au Proche-Orient. En France, les rapports se sont très fortement dégradés entre 2000 et 2003, suite à la reprise de l’Intifada. En 2005, les choses s’étaient un peu calmées car il régnait un calme relatif au Proche-Orient. Compte tenu de ce qui se passe actuellement, nous avons des raisons d’être inquiets.

    Comment prévenir ces tensions ?
    Il est important que des voix s’élèvent pour appeler au calme et souligner un facteur déterminant : on peut être en désaccord sur ce qui se passe au Proche-Orient mais cela ne doit pas se traduire soit par des accusations croisées d’islamophobie ou d’antisémitisme, soit par des actes violents. Il faudrait réunir les communautés et dire : soyons d’accord sur nos désaccords. N’enfermons pas les gens dans des cases communautaires. Plus on soulignera rapidement que cette affaire est d’abord un désaccord politique et non ethnique ou religieux, plus on limitera peut-être rapidement les effets négatifs de ce conflit.

    Nicolas Sarkozy part lundi en tournée au Proche-Orient. Que peut-on attendre de ce déplacement ?
    C’est compliqué car il arrive alors que l’offensive terrestre est déjà lancée. Il a reçu vendredi dernier la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni, sans grand résultat. Les miracles, y compris en Terre Sainte, peuvent toujours survenir mais il ne faut pas forcément en attendre de la visite du président Sarkozy.
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