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Deux millions de Français victimes de l'inceste

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  • Deux millions de Français victimes de l'inceste

    C'est une première en France. Alors qu'il n'existe aucune véritable statistique sur l'inceste en France, une association de victimes veut briser le tabou en publiant une enquête de victimisation sur ces abus sexuels. Selon cette dernière, 3 % des Français déclarent avoir été victimes d'inceste. Et un Français sur quatre connaît au moins une victime dans son entourage.

    Réalisée par Ipsos auprès d'un échantillon national représentatif de 931 personnes, cette étude est une commande de l'AIVI (Association internationale des victimes de l'inceste). «Près de 2 millions de personnes sont concernées, selon ce sondage. Mais je pense qu'il s'agit plutôt d'une personne sur dix, souligne sa présidente, Isabelle Aubry. Nous voulons montrer que l'inceste, cela n'arrive pas que dans les fermes de la France profonde. Ce n'est pas un phénomène marginal, c'est un fléau de santé publique» . «Tous les milieux sont touchés. Ce n'est réservé ni à une élite, ni à des familles défavorisées», rappelle le docteur Vila, du Centre de victimologie pour mineurs de l'hôpital Trousseau.

    «Pour que les victimes puissent se reconstruire, il faut que le mal soit nommé», plaide la députée UMP de l'Yonne, Marie-Louise Fort, qui remet mercredi un rapport sur ce thème aux ministères de la Justice, de la Santé et de la Famille. Presque quatre ans après le rapport Estrosi sur ce sujet, elle propose donc d'intégrer la notion d'inceste dans le Code pénal. Actuellement, il est poursuivi comme viol, agression ou atteinte sexuelle avec circonstance aggravante s'il est commis par ascendant ou personne ayant autorité. Cette modification induirait que toute relation sexuelle incestueuse sur un mineur soit de fait assimilée à une contrainte.

    Réticence des magistrats

    L'AIVI milite pour sa part pour une inscription au Code pénal en tant que crime spécifique pour éviter qu'un viol puisse être jugé comme un délit, «ce qui arrive très souvent et minimise la peine infligée», déplore Isabelle Aubry. Un certain nombre de magistrats se montrent de leur côté réticents, par peur de la multiplication des catégories juridiques. Et soulignent au passage la meilleure *prise en compte des victimes depuis plusieurs années, notamment avec le rallongement du délai de la prescription à vingt ans. Les Français, eux, se prononcent à 91 % en faveur de cette inscription. Mais ils sont peu nombreux à savoir réagir face à l'inceste. Ayant connaissance d'un cas concernant un enfant mineur, deux personnes sur trois ignorent en effet qu'elles doivent révéler cette information immédiatement aux autorités, même sans preuve.

    Pour ce qui est de l'accompagnement et du soin, Marie-Louise Fort recommande une simplification des parcours judiciaires et médico-sociaux et une meilleure information. Via notamment le renforcement de structures existantes et le développement dans chaque département d'un centre de référence pour les traumatismes psychiques .«À l'heure actuelle, les victimes attendent parfois six mois pour une consultation spécialisée», indique le docteur Vila.

    Synthese de l'enquête: Les français et l'inceste

    Par Le figaro
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