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Une journée contre l'oubli

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    Une journée contre l'oubli

    par T. Mansour

    18 Février, Journée nationale du Chahid, une journée à travers laquelle, les Algériens se souviennent de tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre décemment, libres et indépendants, en profitant nous-mêmes des richesses de notre pays.

    Ces millions de chouhada que la machine de guerre coloniale a écrasés d'une manière atroce, essayant d'annihiler toute tentation de révolte chez ce peuple fier qui a dit non à toute forme d'esclavagisme.

    En effet, la France a envoyé les plus durs et les plus inhumains de ses soldats pour mater la révolution algérienne, mais elle n'a fait qu'exacerber la volonté des moudjahidine de libérer leur pays quoiqu'il en coûte. Parmi ces soldats, le colonel Argoud a été l'un des plus farouches opposants à l'indépendance de l'Algérie et a usé de méthodes expéditives, dès son arrivée en Algérie, et même après l'indépendance il fut l'un des derniers dirigeants de la sinistre OAS.

    Le premier séjour du colonel Argoud en Algérie a débuté le 1er avril 1956 avec son régiment le 3ème RCA. Au yeux de ce type de soldats français, la colonisation est un bienfait pour les indigènes qui vivaient dans une anarchie complète et il pensait que la colonisation de l'Algérie, depuis 1830, a coûté à la France beaucoup plus que ce qu'elle lui a rapporté et, fort de cette conviction, il mit en pratique des pratiques expéditives de manière sauvage sans égards aucun aux populations autochtones.

    A M'sila, dès son arrivée, il commença par mettre au point une politique de représailles très sévère : si les moudjahidine coupent les lignes téléphoniques, trois mechtas environnantes sont détruites au canon de 75 après avoir évacué les habitants (heureusement).

    Et ce n'était que le début. Peu de temps après, une école dans un village (Melouza) est sabotée : le colonel Argoud réunit 50 hommes sur la place du village et leur ordonne de se coucher à plat ventre, juste en face d'une automitrailleuse et ordonne à ses hommes de détruire au canon deux mechtas appartenant «à des fellaghas notoires fichés par la gendarmerie».

    Les obus passaient à un mètre au-dessus des cinquante hommes couchés à même le sol. Quelque temps plus tard, une quarantaine de moudjahidine ont tendu une embuscade à des soldats français et ils sont accrochés par le colonel qui fait intervenir l'artillerie lourde et l'aviation, «une véritable boucherie», a-t-il commenté, tout content. Il décide de ramener les cadavres «des rebelles» en ville. Les soldats les mettent dans des sacs et ils sont exposés pendant 24 heures devant l'immeuble de la commune mixte de Melouza. Le colonel ne se suffit plus d'exposer les cadavres de ceux qu'il assassine, il s'est tourné vers les exécutions publiques. Trois cents personnes ont ainsi été exécutées rien que pour le secteur de L'Arba (Blida).

    Il fit fusiller les deux gardiens de la pompe à essence de cette ville qui avait été incendiée. Mais ses chefs ne voulaient pas d'exécutions publiques, alors il leur proposa de les emmener vers la montagne, ce qu'ils acceptèrent. Désormais, les «condamnés» étaient chargés dans des camions, emmenés vers la montagne et froidement abattus, sans jugements ni condamnations.

    Il n'y avait malheureusement pas un seul colonel Argoud en Algérie durant la guerre de libération, ils étaient des milliers. Et puis, il y eut l'indépendance et les durs mois de l'OAS. Les quartiers européens des villes algériennes étaient devenus de véritables coupe-gorges, au vu et au su de la police colonial acquise à ces assassins et les protégeant.

    C'est donc pour nous souvenir de tous ceux qui sont morts pour l'Algérie que le 18 Février existe, mais nous devons faire de tous les jours de l'année un 18 février, en faisant honneur à nos chouhada par le travail et la défense de notre pays contre tous ses ennemis

    Le Quotidien d'Oran
    "Agir pour que chaque homme, chaque société, chaque nation puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange et le partage, ainsi que dans une égale dignité "
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