Un nouvel indice UIT de développement des TIC: comparaison entre 154 pays
Les pays d'Europe du Nord arrivent en tête
Les pays d'Europe du Nord arrivent en tête
Genève, 2 mars 2009 — Le nouvel indice UIT de développement des TIC (IDI) compare l'évolution des technologies de l'information et de la communicationf (TIC) dans 154 pays sur une période de cinq ans (2002-2007).
Cet indice est établi sur la base de 11 indicateurs qui, ensemble, constituent une référence aux niveaux mondial, régional, et national. Ces indicateurs concernent l'accès aux TIC, l'utilisation des TIC et les compétences dans ce domaine, et aussi le nombre de ménages ayant un ordinateur, le nombre d'internautes et les taux d'alphabétisation.
Les pays les plus avancés dans le domaine des TIC sont les pays d'Europe du Nord. La République de Corée est l'exception. Le nouvel indice UIT de développement des TIC situe la Suède au premier rang. Viennent ensuite la République de Corée, le Danemark, les Pays-Bas, l'Islande et la Norvège, puis d'autres pays, essentiellement des pays à revenus élevés d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord. L'Europe occidentale et l'Europe du Nord ainsi que l'Amérique du Nord sont les régions les mieux classées en termes d'IDI et la plupart des pays de ces régions sont dans les vingt premiers pays en ce qui concerne l'utilisation des TIC. Les pays pauvres, en particulier les pays les moins avancés, restent au bas de l'échelle, avec un accès limité aux infrastructures TIC, téléphonie fixe et mobile, Internet et large bande compris.
Il ressort du Rapport que le niveau de développement des TIC s'est amélioré dans tous les pays (à l'exception d'un seul) au cours des cinq dernières années, dans certains pays plus que dans d'autres.
L'Europe de l'Est affiche non seulement une progression importante en termes relatifs, mais aussi l'une des augmentations les plus fortes de la valeur de l'indice IDI et, à ce titre, peut être considérée comme la région la plus dynamique en ce qui concerne le développement des TIC pendant cette période. Les Etats baltes et la Roumanie font partie des pays qui ont été le moteur de ce processus. Le Luxembourg, les Emirats arabes unis, l'Irlande, Macao (Chine), le Japon, l'Italie et la France sont d'autres pays dans lesquels le niveau de développement des TIC s'est considérablement amélioré.
Globalement, les progrès les plus importants ont été faits dans le domaine de l'accès aux TIC, ce qui couvre la téléphonie fixe et mobile, la largeur de bande Internet et les ménages ayant un ordinateur et une connexion Internet. En ce qui concerne l'utilisation des TIC, ce qui recouvre le nombre d'internautes, ainsi que le large bande fixe et mobile, les progrès ont été beaucoup plus lents. Le large bande en particulier, technologie plus récente, n'a pas encore vraiment "pris" dans de nombreux pays.
Les pays où le niveau de développement des TIC est faible (qui, par conséquent, sont en bas du classement selon l'indice IDI) sont essentiellement des pays en développement. Compte tenu de la corrélation étroite qui existe entre le niveau d'utilisation des TIC et le PIB, un grand nombre des pays pauvres, en particulier des pays d'Afrique, se retrouvent encore plus bas dans le classement et ce classement évolue peu depuis 2002.
Cela étant, quelques pays en développement, dont le Pakistan, l'Arabie saoudite, la Chine et le Viet Nam, sont bien remontés dans le classement au cours de cette période de cinq ans. Cela s'explique en partie par la forte croissance du cellulaire mobile à laquelle s'ajoute une augmentation du nombre des internautes.
La Chine (au 73ème rang en 2007 alors qu'elle occupait le 90ème rang en 2002) a beaucoup progressé: le nombre de lignes téléphoniques fixes et d'abonnements mobiles ainsi que le large bande fixe ont augmenté au cours des quelques dernières années. La décision prise récemment par les pouvoirs publics de ce pays d'octroyer des licences IMT-2000/3G avant le début 2009 et de restructurer le marché afin d'accroître la concurrence dans le secteur des services câblés et des services hertziens va vraisemblablement stimuler le développement du large bande mobile et renforcer encore l'adoption des TIC dans d'autres domaines.
Pendant la période de cinq ans, le niveau d'utilisation des TIC a progressé de plus de 30% dans les pays développés comme dans les pays en développement mais les pays en développement sont encore en retard pour ce qui est l'accès à ces technologies et de leur utilisation. Il ressort d'une comparaison entre les niveaux d'utilisation des TIC et le revenu national brut par habitant (à parité de pouvoir d'achat) qu'il existe une forte corrélation entre le revenu et le degré d'adoption des TIC, avec quelques exceptions intéressantes. Plusieurs des pays en haut du classement ont des niveaux d'utilisation des TIC plus élevés que ceux auxquels on aurait pu s'attendre compte tenu de leur niveau de revenu. La République de Corée, par exemple, se démarque avec un niveau d'utilisation des TIC beaucoup plus élevé que celui attendu. Cela montre comment une politique dynamique et ciblée dans le domaine des TIC peut avoir un effet d'entraînement sur le développement de la société de l'information dans des pays où le niveau de revenu est relativement faible.
Le Rapport donne également les tout derniers chiffres, c'est-à-dire les chiffres fin 2008, pour les principaux indicateurs des TIC. L'abandon progressif de la téléphonie fixe en faveur de la téléphonie cellulaire mobile a été net et, fin 2008, on comptait trois fois plus d'abonnés cellulaires mobiles que de lignes de téléphonie fixe dans le monde. Deux tiers de ces abonnés vivent dans les pays en développement contre un peu moins de la moitié en 2002.
Sur la base des estimations de l'UIT, 23 habitants sur 100 dans le monde utilisaient l'Internet fin 2008. Pourtant, les taux de pénétration dans les pays en développement restent faibles. L'Afrique, avec un taux de pénétration de 5% est à la traine. Pour les taux de pénétration du large bande, les chiffres sont encore plus bas. Compte tenu de l'essor rapide des réseaux cellulaires mobiles IMT-2000/3G dans de nombreux pays, y compris dans les pays en développement, le large bande mobile offre manifestement des possibilités pour connecter de plus en plus de personnes, en offrant des débits élevés.
La fracture numérique demeure mais se réduit légèrement
L'un des principaux objectifs de l'indice IDI est de mesurer l'ampleur et l'évolution de la fracture numérique mondiale. Partant du principe que la fracture numérique est "relative" — c'est-à-dire que l'évolution des TIC est comparée d'un pays à l'autre — le Rapport montre que globalement l'ampleur de la fracture numérique mondiale n'a pas changé entre 2002 et 2007. Malgré des améliorations importantes dans les pays en développement, les disparités demeurent entre ceux qui utilisent les TIC et les autres.
Si l'on divise le monde en quatre groupes de pays, en fonction des différents niveaux d'utilisation des TIC, on observe une légère diminution de la fracture numérique entre les pays appartenant au groupe de ceux où l'utilisation des TIC est "forte" et les pays des autres groupes. Cela pourrait s'expliquer par l'augmentation des taux de pénétration du cellulaire mobile dans de nombreux pays appartenant aux groupes des pays où l'utilisation des TIC est faible. Par ailleurs, les résultats montrent également que la fracture numérique entre les pays où le niveau d'utilisation des TIC est "élevé" et ceux où ce niveau est "moyen" ou "faible" augmente légèrement. Cela donne à penser que plus les sociétés de l'information deviennent matures, plus les niveaux d'utilisation des TIC se stabilisent. Des sociétés de l'information moins matures, mais raisonnablement évoluées, affichent une forte croissance, laissant derrière elles celles qui se trouvent au bas de l'échelle.
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