Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Défense : les nouvelles priorités budgétaires américaines

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Défense : les nouvelles priorités budgétaires américaines

    Défense : les nouvelles priorités budgétaires américaines

    LE MONDE | 07.04.09 | 08h59 • Mis à jour le 07.04.09 | 08h59

    New York (Nations unies), correspondant

    Le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, a proposé, lundi 6 avril, de profondes modifications budgétaires destinées à rééquilibrer les priorités du Pentagone au profit des guerres contre-insurrectionnelles dans lesquelles les Etats-Unis sont aujourd'hui engagés, en Irak ou en Afghanistan. M. Gates souhaite mettre un terme à des programmes hérités de la guerre froide, conçus pour faire face aux armées de pays tels que la Russie ou la Chine et qui ont été minés par de nombreux retards et surcoûts.


    Ces propositions risquent d'être âprement débattues au Congrès, dont certains membres craignent des pertes d'emploi et de revenus dans leurs circonscriptions. "Chaque dollar dépensé pour s'assurer de manière excessive contre un risque lointain ou en déclin (…) est un dollar qui n'est pas disponible pour s'occuper" des Américains, a toutefois prévenu Robert Gates. "Si nous ne changeons pas, l'histoire nous jugera sévèrement", a ajouté le général James Cartwright, vice-président de l'état-major interarmes.

    Robert Gates, qui estime que le Pentagone néglige les besoins actuels des soldats américains, entend consacrer 2 milliards de dollars (1,5 milliard d'euros) de plus aux opérations de renseignement et de reconnaissance, notamment pour entretenir 50 drones, appareils sans pilote utilisés en Irak, en Afghanistan ou au Pakistan. Cinq cents millions de dollars devraient aussi être consacrés au déploiement d'hélicoptères, dont les forces américaines "ont un besoin urgent en Afghanistan".

    Une somme identique pourrait être allouée à l'équipement et à l'entraînement d'armées étrangères engagées dans des opérations antiterroristes. Le Pentagone souhaite par ailleurs se procurer davantage de navires de combat pour des opérations anti-insurrectionnelles dans les régions côtières. Et pour parer toute "cyber attaque", le nombre d'experts formés par le Pentagone pourrait passer de 80 à 250 par an.

    RALENTIR LA CONSTRUCTION DE NAVIRES DE GUERRE

    Mais M. Gates entend aussi faire des économies. Avec près de 700 milliards de dollars consacrés à leur défense en 2008, et un budget en augmentation de 40 % depuis les attentats du 11 septembre 2001, les Etats-Unis dépensent deux fois plus que l'ensemble des cinq pays suivants sur la liste. Le secrétaire à la défense veut des coupes drastiques dans des programmes défendus par "l'establishment" du Pentagone, mais conçus "pour préparer à des conflits contre d'autres armées modernes" jugés moins probables.

    La première victime pourrait être l'avion de chasse F-22, conçu dans les années 1980 et dont les coûts ont explosé. Pour maintenir "la supériorité aérienne américaine", M. Gates veut des appareils "qui puissent être produits en quantité à un coût viable" et recommande l'achat de 513 F-35 Joint Strike Fighter en cinq ans. Evoquant "une marge de domination confortable" sur les mers, il propose de ralentir la construction de navires de guerre. Il souhaite aussi limiter la défense antimissile, en concentrant les efforts sur la menace d'Etats tels que la Corée du Nord.

    Bien que la "prédominance américaine dans la guerre conventionnelle ne soit pas sans concurrence, elle est viable à moyen terme", a estimé M. Gates, qui se refuse cependant à opposer les menaces conventionnelles et non conventionnelles. La nouvelle guerre est "complexe et hybride", a-t-il expliqué, évoquant "un spectre dans lequel vous pouvez faire face en même temps à un insurgé avec une AK-47 et à son élément de soutien équipé d'un missile balistique hautement sophistiqué".

    Stephen Biddle, expert militaire au Council on Foreign Relations estime que "cette réforme est la bonne, mais une armée plus concentrée sur les besoins de l'Irak ou de l'Afghanistan pourrait être plus démunie contre un ennemi conventionnel". Il rappelle que "les guerres du futur ne seront pas nécessairement identiques à celles du présent".

    Philippe Bolopion
Chargement...
X