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Les Etats-Unis favorables à l'élimination progressive des HFC

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  • Les Etats-Unis favorables à l'élimination progressive des HFC

    Les Etats-Unis pourraient demander aux 195 pays signataires du traité sur la protection de la couche d'ozone de réduire l'utilisation des hydrofluorocarbones (HFC), un gaz de substitution aux chlorofluorocarbones (CFC) qui contribue au changement climatique, selon des responsables américains et des documents obtenus par l'Associated Press.

    L'administration de Barack Obama aurait l'intention de demander aux pays qui ont ratifié le traité, connu sous le nom de "protocole de Montréal", de mettre en oeuvre des réductions obligatoires. "Nous estimons que c'est une option", a précisé mercredi Adora Andy, porte-parole de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). Aucune décision n'a encore été prise, mais cette piste est privilégiée par l'administration, a-t-elle ajouté.

    Ce serait la première fois que les Etats-Unis proposent de réduire de manière contraignante au niveau mondial un gaz à effet de serre (GES). Une telle initiative ferait du protocole de Montréal sur la protection de la couche d'ozone un instrument majeur de lutte contre le changement climatique.

    Le protocole, qui remonte à 1988, a quasiment créé l'ensemble du marché des HFC. L'objectif de l'administration serait d'inclure ces gaz dans le traité pour en restreindre l'usage.

    On ignore comment le dispositif s'articulerait avec le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de GES, qui réglemente actuellement les HFC mais a été rejeté par l'administration de George W. Bush. Un nouveau traité international doit être conclu en décembre à Copenhague pour remplacer l'accord de Kyoto, qui expirera en 2012.

    Le protocole de Montréal est largement considéré comme l'un des traités sur l'environnement les plus efficaces à ce jour, puisqu'il a permis d'éliminer les CFC, jugés responsables de la réduction de la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique.

    Les HFC, qui eux ne sont pas nuisibles à la couche d'ozone, ont largement remplacé les CFC, notamment dans les réfrigérateurs, les climatisations, les extincteurs, les vaporisateurs, des appareils médicaux et les semi-conducteurs.

    Ils posent toutefois problème pour le climat, soulignent les experts. Les Etats-Unis les considèrent comme "une source d'émissions croissante et importante" qui pourrait être supprimée plus rapidement en modifiant le protocole de Montréal ou en créant "un accord distinct" mais lié à ce traité, souligne un document du département d'Etat du 27 mars présenté lors d'une récente conférence.

    Des responsables du département d'Etat ont déclaré à des conférenciers le mois dernier que les Etats-Unis voulaient amender le protocole de Montréal pour éliminer progressivement l'usage des HFC, une mesure saluée par les défenseurs de l'environnement.

    Reste que cette option se heurte encore à des réticences au sein de l'administration américaine, selon des sources proches du dossier. Et on ignore si la proposition américaine sur les HFC sera présentée la semaine prochaine, à temps pour être examinée lors d'une réunion en novembre des parties au protocole de Montréal.

    Les partisans de la mesure soulignent que les HFC produisent l'essentiel de leurs effets néfastes durant les 30 premières années dans l'atmosphère, contrairement au dioxyde de carbone, dont l'impact se prolonge sur une période plus longue.

    "Retirer les HFC est notre meilleur espoir" de ne pas arriver prochainement à un point de non-retour en matière de changement climatique, estime Alexander von Bismarck, directeur de l'Agence d'investigation environnementale, une organisation écologiste qui avait lancé cette idée il y a deux ans. "C'est une occasion que le monde ne peut se permettre de manquer."

    La promotion des HFC par le protocole de Montréal a donné naissance à un gigantesque marché mondial. Des milliards de dollars ont été dépensés pour inciter les pays à abandonner les CFC et d'autres substances nocives pour l'ozone, au profit d'agents chimiques bon marché comme les hydrofluorocarbones.

    Selon les scientifiques, l'élimination des HFC épargnerait à la planète une quantité de GES représentant jusqu'à un tiers de l'ensemble des émissions de CO2 d'ici 20 à 40 ans. Les fabricants en Europe et aux Etats-Unis ont commencé à les remplacer par d'autres substances.

    Les HFC peuvent avoir un effet sur le réchauffement du climat jusqu'à 10.000 fois plus important que le dioxyde de carbone, selon des données du gouvernement américain. Ils ne représentent actuellement que 2% de l'ensemble des émissions de GES, mais le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a averti en 2005 que leur utilisation progressait de 8,8% par an.

    Des études plus récentes montrent que les rejets de HFC pourraient atteindre 11 milliards de tonnes et représenter jusqu'à un tiers de l'ensemble des émissions de GES d'ici 2030-2040, selon certains scénarios.

    L'EPA a estimé récemment que les HFC et cinq autres GES représentent un danger pour la santé humaine et l'environnement, une décision qui pourrait ouvrir la voie à des réductions obligatoires aux Etats-Unis en vertu de la loi "Clean Air Act".

    source : AP
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