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La Chine redoute une crise obligataire, par Ambrose Evans-Prichard

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  • La Chine redoute une crise obligataire, par Ambrose Evans-Prichard

    11 mai 2009
    L’accroissement de la masse monétaire induit par les opérations de soutien et de refinancement du système financier, et les émissions massives de bons du Trésor requise pour financer les relances, impliquent à terme les risques d’une poussée inflationniste, de l’éventualité d’un dérapage des devises, et enfin d’une saturation des investisseurs privés. Dans tous les cas, cela se traduirait par une chute des cours des obligations souveraines. La Chine, qui détient près de 2000 milliards de réserves de change, entre autres sous la forme de bons du Trésor US et d’obligations des Agences mixtes américaines (GSE), est fort consciente du risque encouru et multiplie les déclarations d’avertissement à l’attention des autorités de Washington. Dernière en date, la Banque centrale chinoise s’inquiète des « erreurs » que pourraient commettre « certaines grandes banques centrales », allusion transparente à la Fed.
    [IMG]http://****************/IMG/arton2712.jpg[/IMG] Par Ambrose Evans-Pritchard, The Telegraph, 7 mai 2009
    « Une erreur dans la politique conduite par certaines grandes banques centrales pourrait créer des risques d’inflation dans le monde entier », s’inquiète la Banque centrale chinoise, dans son dernier rapport trimestriel.
    « Au moment où un nombre croissant d’économies sont en train d’adopter des politiques monétaires non conventionnelles, comme l’assouplissement quantitatif (QE), le risque de dévaluation des principales devises pourrait croître » note-t-elle. La banque craint que n’advienne une « consolidation majeure » dans les marchés obligataires, visiblement inquiète que leurs rendements s’envolent, (et donc que leurs prix s’effondrent - ndt), lorsque les pays occidentaux, tenteront de mettre un terme à leur expérience de QE.
    Simon Derrick, responsable du secteur devise à la Bank of New York Mellon, déclare que ce rapport est le dernier signal en provenance de la Chine montrant qu’elle est en train de perdre patience vis-à-vis des États-Unis et tente de diversifier une partie de ses 1 950 milliards de réserves de change en recherchant une alternative aux bons du Trésor des États-Unis et aux actifs libellés en dollars.
    « Il y a un important changement en cours en Chine. Ils sont préoccupés par la stabilité du système financier mondial, de sorte qu’ils ne vont pas vendre les obligations américaines qu’ils détiennent. Mais ils accumulent encore 40 milliards dollars de nouvelles réserves de chaque mois, et ils vont faire bien plus attention où ils investissent »,souligne-t-il.
    Hans Redeker, responsable des devises à la BNP Paribas, indique que la Chine s’est convertie aux actifs physiques. « Ils veulent acquérir des droits d’exploitation de matières premières et avoir accès à des ressources comme le pétrole, l’eau, et les métaux. Ils savent qu’ils ne peuvent pas continuer à acheter des obligations », juge-t-il
    A l’occasion du sommet du parti communiste qui s’est tenu en mars, le Premier ministre Wen Jiabao n’a laissé aucun doute sur le fait que la Chine soit irritée par les mesures prises à Washington en réponse à la crise du crédit, soupçonnant les Etats-Unis de s’être engagés subrepticement sur un chemin menant à un défaut sur la dette en faisant baisser le dollar. « Nous avons prêté une grande quantité de capitaux aux États-Unis et nous sommes bien sûr préoccupés par la sécurité de nos actifs. Pour parler honnêtement, j’ai en effet quelques inquiétudes », avait-t-il déclaré alors.
    Quelques jours plus tard, le directeur de la banque centrale a rédigé un document proposant une monnaie mondiale fondée sur les droits de tirages spéciaux émis par le Fonds Monétaire International.
    Certains économistes estiment que la Chine souffre de « dissonance cognitive » en s’angoissant tant pour des réserves qui ont été accumulées en raison de sa propre politique visant à maintenir le cours du yuan bas afin de promouvoir les exportations. L’assouplissement quantitatif pratiqué par la Réserve fédérale et les autres banques centrales pourrait avoir également sauvé la Chine, car la stratégie de croissance du pays est basée sur la vente de ses produits en occident.
    Les craintes exprimées par Pékin au sujet d’une inflation importée pourraient en fait refléter ses propres préoccupations quant à la surchauffe. La masse monétaire M2 a augmenté de 25% en mars par rapport à 2008, et la croissance du crédit a été explosive depuis que le gouvernement assoupli les restrictions sur les prêts. On peut craindre que la relance n’occasionne une nouvelle bulle, plutôt que de favoriser la croissance de l’emploi. La Bourse de Shanghai a augmenté de plus de 50% depuis novembre.

    Publication originale The Telegraph, traduction Contre Info
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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