Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le virage « à gauche » de l’Amérique Latine

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le virage « à gauche » de l’Amérique Latine

    Derniers rebondissements dans les relations tendues entre certains pays d’Amérique Latine et les États-Unis, depuis l’investiture de Barak Obama.

    Un mois après le sommet des Amériques tenu au Trinidad-et-Tobago, les présidents de l’Equateur, du Venezuela et de la Bolivie, se sont retrouvés les 23 et 24 mai dernier à Quito pour célébrer la fête d’indépendance de l’Equateur.
    Ce mini-sommet a été l’occasion pour les trois leaders de discuter de politique économique en cette période de difficultés budgétaires dictées par la crise et, pour le Venezuela et l’Equateur, pays membres de l’OPEP, l’effondrement des cours du pétrole dés l’automne de l’année 2008.
    Au cours d’une conférence de presse, Rafael Correa, président de l’Equateur a surpris l’auditoire en précisant qu’il proposerait "formellement la création d’organismes qui défendent les citoyens et les gouvernements légitimement élus contre les abus de la presse". Il a promis d’"assainir" la presse de son pays, "corrompue et instrument de l’oligarchie", "principal ennemi du changement".
    Le président de l’Equateur s’est engagé à faire cette proposition à l’Union des nations sud-américaines (Unasur), dont son pays assumera à partir de juin la présidence tournante. Ses homologues Vénézuélien et Bolivien, dont on connaît les démêlées avec la presse de leurs pays respectifs, ont apporté un soutien appuyé à cette proposition.
    Pour les observateurs, ces relations tendues avec la presse ne sont que la face cachée de la volonté des trois leaders - démocratiquement élus - de conforter dans leurs pays ce qu’ils appellent le « socialisme du 21ème siècle ».
    Le Venezuela, suivi plus tard par l’Equateur et la Bolivie, a engagé depuis quelques années une politique de nationalisation touchant des secteurs clés de l’économie du pays (énergie, mines, télécommunication) et un programme de soutien aux couches défavorisées a été mis en place.
    Néanmoins, ces politiques ne sont, selon certaines analyses, que « l’arbre qui cache la forêt », tant la rhétorique antilibérale est quasi-généralisée en Amérique latine (Brésil, Chili, Argentine, Uruguay…). Elles semblent, avant tout, être la réponse au refus populaire en Amérique latine de la politique des Etats-Unis envers ses voisins du Sud (en dehors du Mexique), les privatisations et les tentatives de mise en œuvre du libre marché n’ayant abouti qu’à une aggravation de la pauvreté et des inégalités sociales.
    Mis à part le cas historique du régime cubain, ces politiques ne constituent pas une remise en cause du modèle capitaliste, dans la mesure où ces gouvernements défendent le principe de la liberté de la propriété privée et observent les règles générales des institutions financières internationales.
    Au-delà d’un clivage Droite – Gauche classique, les exemples d’Amérique latine replacent de manière plus criante qu’ailleurs, en cette période de crise mondiale, le débat entre pro-libéralistes et pro-nationalistes en matière socio-économique.
    Quant aux Etats-Unis qui combattent depuis longtemps le régime cubain pour des raisons politico-idéologiques, ils semblent décidés à observer une attitude similaire à l’égard du socialisme latino-américain, notamment au Venezuela, en Equateur et en Bolivie.
    En effet, suite au courant de sympathie suscité dans l’opinion publique mondiale par l’élection de Barack Obama, après les années Bush, les populations sud-américaines, auprès desquelles le président Vénézuélien reste très populaire, devaient vite déchanter lorsque ce dernier avait été accusé « d’être une force de destruction de la région » par Barack Obama, à quelques jours de son investiture.
    Lors du dernier sommet des Amériques, Obama déclarait dans son discours : « Les États-Unis sont la plus grande puissance du monde... et les pays d’Amérique Latine ont besoin des États-Unis ». Les EU avaient pris soin d’imposer comme intitulé du projet de déclaration finale « Assurer l’avenir de nos concitoyens par la promotion de la prospérité, la sécurité énergétique et la soutenabilité environnementale ».
    Les représentants de l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA) avaient, pour leur part, refusé de signer le texte au motif qu’il « ne fournit pas de réponse sérieuse à la crise économique globale, ne mentionne pas l’exclusion de Cuba du sommet et omet de rapporter la condamnation du blocus nord américain par l’ensemble des Etats d’Amérique latine ».
    Lundi dernier l’AFP a rapporté, selon un document officiel israélien que « le Venezuela aide Téhéran à contourner les sanctions économiques imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU, et est soupçonné d’avoir fourni de l’uranium aux Iraniens ». « Il semble que la Bolivie soit également un fournisseur d’uranium du programme nucléaire iranien".
    "La Bolivie ne produit pas d’uranium (...) le pays n’a jamais produit d’uranium", a déclaré à la presse le ministre des Mines Alberto Echazu en première réaction de La Paz. Le ministre Bolivien de la Présidence Juan Ramon Quintana a, quant à lui, déclaré plus tard "C’est à peine si le pays commence à développer son industrie de base, comme une usine de lait...".
    En attendant les prochains rebondissements, la politique des Etats-Unis à l’égard de l’Amérique latine semble donc s’inscrire, sur le fond, dans la continuité. Leurs priorités portent, en interne, sur la crise financière et économique et, à l’international, sur la situation au Moyen-Orient et en Asie centrale, lieux où devraient s’articuler, pour de longues années encore, les principaux leviers de leur superpuissance : la suprématie du dollar et la maîtrise des réserves pétrolières.
    Ben Khabou (27 mai 2009).
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X