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Immigration clandestine: L’Algérie ne veut plus jouer le gendarme de l’Europe

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  • Immigration clandestine: L’Algérie ne veut plus jouer le gendarme de l’Europe

    La perception algérienne de l’immigration clandestine semble avoir changé, à se fier aux déclarations faites hier par le ministre chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Dans un point de presse, qu’il a animé, hier à la résidence El Mithak, avec le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William Lacy Swing, en visite en Algérie, le ministre a appuyé l’approche « globale » basée sur le développement telle qu’elle a été adoptée par l’Union africaine.

    Ce sera, d’après lui, la seule plateforme de discussions entre le continent africain et les partenaires européens et internationaux. L’Algérie n’entend donc plus jouer le gendarme de l’Europe qui plus est sans contrepartie. « Désormais, notre priorité est que la question du développement soit au centre du règlement et de la solution des problèmes migratoires. » C’est le message que M. Messahel a voulu transmettre au patron de l’OIM venu s’informer de la position des pays de cette région, comme il le fait avec d’autres parties du monde. Ainsi, après avoir privilégié l’approche strictement sécuritaire telle que dictée par l’Union européenne à travers notamment les centres d’accueil et les lois répressives contre les candidats à l’immigration clandestine, l’Algérie et les pays du Maghreb surtout renvoient la balle aux Occidentaux pour apporter leur contribution.

    Abdelkader Messahel est en tout cas convaincu que « le développement des pays pourvoyeurs de l’immigration est la clé de voûte du règlement de la question de la migration ». D’où ce dialogue multilatéral engagé « avec nos partenaires du Nord autour de l’importance du développement dans la solution de la problématique de la migration ». Si les pays occidentaux, européens surtout, voudraient continuer à dresser en Méditerranée les pays du Sud comme bouclier pour refouler les candidats à l’immigration, ces derniers veulent désormais qu’il y ait un partage des rôles. « Il s’agit pour nous de faire le lien entre la migration et le développement », explique M. Messahel, invitant ainsi les pays du Nord à mettre la main à la poche pour aider les pays du Sud à subvenir à leurs milliers de desperados qui bravent la mer à la recherche de l’eldorado.

    Harraga ? « Non, c’est marginal »

    C’est ce que le ministre des Affaires maghrébines et africaines appelle s’attaquer aux « racines du phénomène ». Quid des harraga algériens ? Abdelkader Messahel a réduit la question à sa plus simple expression, invitant même les journalistes à ne pas céder à la « manipulation ». « C’est un épiphénomène, les harraga algériens ne sont pas nombreux (…), à peine 48 personnes sont signalées en Italie… Faites des investigations et vous trouverez que les chiffres sont exagérés. »

    Visiblement courroucé par l’insistance des journalistes, le ministre lance : « Je me demande pourquoi les médias focalisent sur ce phénomène, alors que le problème de la migration de manière globale est beaucoup plus important. Les harraga sont devenus la seule préoccupation de l’Europe. »
    M. Messahel n’a pas pour autant expliqué pourquoi l’Algérie a été amenée à pondre une loi criminalisant l’acte de harrag, puisque le phénomène est à ce point marginal, surtout qu’il a justifié cet exode par « des politiques de restriction et d’interdiction d’entrées » !

    Pis, le ministre a reconnu que notre pays est passé du statut de pays de transit à celui de « producteur » puis d’« exportateur » d’immigrés légaux ou clandestins. Et c’est dans cette veine que M. Messahel a plaidé la défense des droits des immigrés et déploré le fait que seulement une quarantaine de pays sur 125 membres de l’OIM ont ratifié la convention internationale sur la gestion des travailleurs migrants et de leurs familles adoptée en 1992. Les pays occidentaux restent, en effet, réfractaires à ses dispositions pendant qu’ils réclament aux pays du Sud de faire le sale boulot. Le DG de l’OIM, William Swing, qui ne semble pas en mesure d’imposer quoi que ce soit aux puissants de ce monde, a promis, sans trop de conviction, de « veiller au respect de la réglementation en matière de protection des droits des migrants, là où ils sont ».

    Il faut croire que l’Algérie, qui reçoit des milliers de travailleurs chinois, de clandestins africains en partance vers l’Europe et qui « produit » ses propres « harraga », est devenue un pays intéressant à surveiller. L’OIM est, en tout cas, décidée à planter son étendard prochainement à la faveur de l’ouverture de son bureau à Alger.

    El Watan

  • #2
    Défense des droits des migrants :

    Intégration de l’Algérie au réseau africain de la Cimade

    Edition du 9 mars 2009

    L’Algérie vient d’être officiellement intégrée au réseau africain de la Cimade, une ONG de lutte contre toutes les formes de racisme de par le monde.

    Cette intégration est devenue effective à la mi-février dernier avec la participation de l’Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD) au projet régional de défense des droits des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés initié à partir de Dakar (Sénégal) par la Cimade. Ce projet, auquel outre l’Unesco, sont associées des ONG du Maroc, de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Sénégal, s’étalera sur trois années (2009-2012) et devra aboutir à l’élaboration d’un rapport exhaustif sur la situation des migrants demandeurs d’asile et réfugiés dans ces six pays.

    Une fois finalisé, ce document sera soumis aux instances européennes à l’effet de revoir sa politique sur la question. « Le projet régional de la Cimade a pour finalité de proposer un cadre juridique régional pour la libre circulation des personnes, car il y a eu trop d’atteintes aux droits des migrants africains. Les rapports établis par la Cimade, la seule ONG autorisée par la loi à entrer dans les centres de rétention administrative, sont accablants », précise Mme Mounira Haddad, la présidente de AFAD. Et d’ajouter : « L’initiative a pour but de manifester une solidarité active avec ceux qui souffrent, qui sont opprimés et exploités et d’assurer leur défense, quelles que soient leur nationalité, leur origine, ou leur position politique ou religieuse. » Dans son approche de ce délicat dossier, la Cimade a un regard plutôt critique à l’égard de ces six pays qui se sont, considère-t-elle, substitués en « gendarmes » de l’Europe.

    En effet, note Mme Haddad, des pays traditionnellement d’émigration comme le Maroc, l’Algérie, le Mali, le Niger, le Sénégal ou la Mauritanie sont subitement devenus des pays de transit, voire d’accueil par défaut pour de nombreux migrants, réfugiés et demandeurs d’asile. De plus, les accords initiés par l’Union européenne et ses Etats membres pour endiguer les flux migratoires vers l’Europe ont des conséquences importantes sur la manière dont sont traités les migrants. Et pour cause, ces pays n’ont ni les moyens humains et financiers, ni, pour certains, la tradition démocratique nécessaire à un traitement de ces questions conformes aux normes internationales en matière de respect des droits humanitaires. La Cimade pointe surtout du doigt l’Algérie où environ 40 000 migrants ont été arrêtés entre 2000 et 2008 dans des conditions inhumaines. Selon l’ONG, ces migrants sont souvent privés de procès équitables et détenus dans des conditions dégradantes. Aussi, au cours de la même période, pas moins de 25 000 migrants ont été reconduits par les autorités algériennes vers les zones frontalières du Mali et du Niger, abandonnés à eux-mêmes dans le désert saharien.

    Pour elle, le Mali est, ainsi, devenu un lieu de refoulements massifs par voie terrestre au nord du pays, où la situation de conflit accentue les risques pour les migrants et les réfugiés refoulés. D’après la représentante de notre pays à la Cimade, l’idée du projet est née à l’issue de deux missions exploratoires en 2007 et 2008 dans la région, dont l’Algérie, au terme desquelles a été établi un diagnostic sur la situation des migrants en transit, refoulés ou rapatriés. Un état des lieux a, en outre, été fait sur les besoins des migrants et des associations leur venant en aide dont l’objet est d’approfondir les possibilités de mises en lien des différents acteurs impliqués dans la défense aussi bien au niveau national que régional, notamment par le renforcement de leur participation au réseau euro-africain sur les migrations.

    El Watan

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