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Sonatrach doit redimensionner son ambitieux programme pétrochimique

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  • Sonatrach doit redimensionner son ambitieux programme pétrochimique

    La crise et la difficulté à trouver des partenaires pourraient amener Sonatrach à redimensionner son ambitieux programme pétrochimique de 30 milliards de dollars.

    La première phase du programme de développement du pôle pétrochimique de Sonatrach semble bien avancée. Les travaux de deux complexes d’urée et d’ammoniac implantés à Arzew, en partenariat avec, respectivement, l’égyptien Orascom et l’omanais Suhail Bahwane ont démarré. « Le taux de réalisation est de 40% pour le premier projet, de 10% pour le second » a indiqué Abdelhafid Feghouli, vice-président de Sonatrach/aval.

    L’Espagnol Fertiberia, lui, est sur le point de choisir la société de réalisation d’un troisième complexe d’ammoniac et d’urée programmé à Arzew. Sonatrach ambitionne à travers ces partenariats d’être un acteur important dans le commerce international des engrais et de prendre 5% du marché. Dans les prochaines semaines, la compagnie devrait conclure un accord d’association avec le consortium Almet pour la réalisation d’un complexe de méthanol à Arzew d’une capacité de 1 million de tonnes par an. Ce groupement est composé de la Koweitienne Qurain, de l’Allemande Lurgi, du Japonais Mitsui, de PPSL (Trinidad) et de la société algérienne Sotraco.

    Des négociations sont toujours en cours, par ailleurs, avec le français Total pour la conclusion d’un arrangement similaire pourtant sur la réalisation d’un complexe de vapocraquage d’éthane, d’un coût de 3 milliards de dollars, destiné à produire à Arzew du polyéthylène et de l’éthylène et ciblant essentiellement les marchés extérieurs. Ces cinq installations portent sur des produits de première génération : ammoniac, urée, méthanol.

    Ce programme de réhabilitation des raffineries en exploitation et de réalisation de nouvelles raffineries, permet à Sonatrach de briguer la place de premier raffineur en Afrique.


    La raffinerie de Tiaret, pièce maitresse du plan

    Le projet le plus important pour Sonatrach reste incontestablement la raffinerie de Tiaret, d’une capacité 15 millions de tonnes/an. Elle est la pièce maîtresse du plan de développement de la capacité de raffinage qui sera portée de 21 millions de tonnes/an aujourd’hui à 50 millions de tonnes/an à l’horizon 2012-2013. Ce programme de réhabilitation des raffineries en exploitation et de réalisation de nouvelles raffineries, permet à Sonatrach de briguer la place de premier raffineur en Afrique.

    La seconde phase de ce programme pétrochimique, entamée en 2005 d’un coût global de 30 milliards de dollars, porte sur des produits de seconde, troisième et quatrième génération.

    Sonatrach a choisi la société de consulting Mac Kinsey pour effectuer les études de faisabilité économique de cinq autres projets : un complexe intégré de craquage catalylitique du fuel-oil à Skikda de 4 millions de tonnes/an, destiné à valoriser les quantités de fuel-oil de la raffinerie de Skikda, un projet intégré de deshydrogénation du propane à Arzew pour la production de propylène, un complexe intégré de production d’acide téréphtalique et de polyéthylène, un complexe intégré de production de Linear alkyl Benzène d’une capacité de 75 000 tonnes/an pour les besoins de l’industrie des détergents et un complexe intégré de production d’oléfines à Skikda. La compagnie pétrolière nationale devra décider, sur la base de ces études, d’engager ces projets au plus tard à la fin de l’année.

    Des choix contestés

    « Certains de ces projets risquent d’être annulés » a indiqué Mohamed Meziane, PDG de Sonatrach. En effet, le contexte n’est guère favorable : la crise financière mondiale et ses effets dépriment particulièrement l’activité pétrochimique et n’encouragent pas la réalisation du restant du programme. En outre, Sonatrach éprouve des difficultés à attirer des partenaires solides pour ces projets. La formule proposée, 65% pour Sonatrach et 35% pour le partenaire étranger serait dissuasive pour les grandes firmes multinationales. En Algérie, des spécialistes contestent les options du ministre de l’Énergie, Chakib Khelil.

    Pour Mustapha Mekidèche, expert international, certains projets pétrochimiques favorisent le transfert de rente vers l’étranger. Il relève que le gaz est cédé à bas prix pour produire l’urée et l’ammoniac, soit des produits à faible valeur ajoutée. L’Algérie gagnerait davantage, selon lui, à vendre ce gaz à des prix internationaux à une société européenne associée à Sonatrach qui serait propriétaire ou actionnaire majoritaire de la joint-venture chargée de produire de l’urée et de l’ammoniac sur le vieux continent. En tout état de cause, ce programme connaît un important retard. Les premiers projets en cours de réalisation sont destinés principalement à l’exportation et contribueront sans nul doute à la diversification des actifs de Sonatrach. Mais il faudra du temps et beaucoup d’efforts pour que de nouvelles installations de production de biens à plus forte valeur ajoutée participent à une plus grande intégration de l’industrie nationale et à l’émergence de Sonatrach en acteur majeur sur la scène pétrochimique mondiale.

    Par Samir Dali, Alger

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