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Cuba soumis à des économies d'énergie drastiques

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  • Cuba soumis à des économies d'énergie drastiques

    Des climatisateurs coupés, des entreprises qui s'arrêtent temporairement, des fonctionnaires contraints de travailler moins... Les Cubains sont soumis à des mesures d'économie d'énergie drastiques cet été, le régime cherchant à faire face aux difficultés économiques du pays, confronté à des déficits budgétaires et à la chute de ses revenus d'exportation.

    Le régime communiste a imposé ces mesures d'économie alors même qu'il continue à recevoir du pétrole gratuit du Venezuela en échange de services, et certains le soupçonnent de vendre au noir le brut vénézuélien pour se procurer des devises. Plus vraisemblablement, cette cure d'austérité énergétique est le résultat de la crise économique mondiale.

    Le président Raúl Castro a par ailleurs annoncé samedi une nouvelle série d'économies, avec des restrictions budgétaires dans les domaines de l'éducation et de la santé, secteurs qui font pourtant la fierté du régime castriste.

    Le nickel, principal produit d'exportation de Cuba, a vu son prix baisser de plus de 50% par rapport à l'an dernier, souligne la compagnie Sherritt International Cooperation, basée à Toronto, plus grand partenaire énergétique de La Havane. La production pétrolière de Sherritt sur l'île a reculé de 19% en rythme annuel au deuxième trimestre, principalement parce que la société a suspendu ses opérations de forage lorsque Cuba a cessé d'honorer ses engagements financiers cette année.

    Le gouvernement cubain et Sherritt ont élaboré un plan de remboursement des sommes en souffrance, et la compagnie précise que Cuba s'y est tenu jusqu'ici. Mais ce plan pourrait expliquer les économies d'énergies imposées à l'île.

    Une autre hypothèse est que Cuba cherche à économiser du pétrole pour augmenter ses réserves stratégiques d'or noir alors que le prix du baril est encore relativement bas, souligne Dan Erikson, du Dialogue inter-américain, un centre d'études basé à Washington. M. Erikson juge également plausibles les rumeurs, réfutées par La Havane, selon lesquelles Cuba revendrait du pétrole vénézuélien à l'étranger. Si le gouvernement cubain "est disposé à faire cela, c'est le bon moment", estime M. Erikson. "Cuba manque vraiment de liquidités".

    Le gouvernement cubain a ordonné les mesures d'économie d'énergie à compter du 1er juin dans le cadre d'un plan de réduction du budget national de 6%. Cuba a également révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2009 d'abord de 6% à 2,5%, puis à 1,7%...

    La mauvaise passe économique que traverse l'île a commencé lorsque trois ouragans l'ont frappée l'été dernier, causant pour 10 milliards de dollars de dégâts et détruisant des stocks alimentaires constitués par le gouvernement. Selon Raúl Castro, l'Etat a reconstruit ou réparé 43% des 260.000 maisons endommagées ou détruites par les cyclones.

    Pour l'heure, les restrictions énergétiques se limitent aux administrations et aux entreprises et usines contrôlées par l'Etat, mais de nombreux Cubains craignent qu'elles n'affectent bientôt leurs domiciles.

    Des ouvriers d'un fabricant de pneus à San José de Las Lajas, à 50km au sud de La Havane, soulignent que la production est en baisse dans l'usine, qui se retrouve privée de courant lorsque la demande d'électricité est forte. Il en résulte une pénurie de pneus de rechange dans les stations-service et chez les garagistes du pays.

    Dans la province de Cienfuegos (centre), une entreprise qui fournit de la crème glacée et d'autres produits laitiers à une grande partie du pays et exporte du fromage a reçu l'ordre de réduire sa production, rapporte le quotidien des Jeunesses communistes, "Juventud Rebelde". Les yaourts sont difficiles à trouver en ce moment à La Havane. Ils sont vendus seulement dans des épiceries haut de gamme ciblant les touristes qui sont hors de portée pour la plupart des Cubains.

    Certains employés d'administrations soulignent que leurs horaires de travail quotidiens ont été réduits. D'autres ont reçu pour instruction de ne venir au bureau que deux fois par semaine.

    Les compagnies publiques ont cessé de servir à leurs employés des déjeuners à bas prix subventionnés par l'Etat dans des cafétérias d'entreprise, afin d'économiser de l'électricité. Des bureaux, banques, magasins et autres entreprises publiques coupent également la climatisation une bonne partie de la journée, malgré la chaleur.

    source : AP
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