Le quotidien économique Français LES ECHOS publie dans son édition du 7 août 2009 un article sur la volonté du gouvernement algérien de réduire la facture des importations. Une facture qui a explosée passant de 13.3 milliards de dollars en 2003 à 36.3 milliards en 2008.
Stan
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L'Algérie cherche à freiner la progression de ses importations et à reprendre la main sur les investissements étrangers. De nouvelles réglementations mises en place entre le 29 juillet et le 3 août donnent un tour de vis sévère à la fois aux importations et à la consommation des ménages, d'une part, et aux investissements directs étrangers (IDE), de l'autre.
Dans ce dernier domaine, la tendance n'est pas nouvelle puisque le président Bouteflika avait fortement critiqué les *investissements étrangers dès juillet 2008. La loi de Finances complémentaire de 2008 comportait déjà les premières mesures durcissant le cadre des IDE en Algérie, telles que l'obligation pour les entreprises ayant bénéficié d'exonérations d'impôt de réinvestir en Algérie, ou le droit de préemption de l'Etat sur les cessions d'actifs détenus sur son territoire par des investisseurs étrangers. De même, les projets d'investissement doivent être majoritairement algériens.
De plus, un texte de la Banque d'Algérie paru lui aussi fin juillet interdit à toute société étrangère implantée dans le pays de réaliser des opérations d'importation, à moins d'avoir un partenaire local à hauteur de 30 %.
La publication de la loi de Finances complémentaire pour 2009 a été l'occasion d'un nouveau resserrement : l'article 69 de ce texte stipule que « le paiement des importations s'effectue obligatoirement au moyen du seul crédit documentaire ». Un système destiné à réduire les importations au strict nécessaire. « C'est draconien, c'est la première fois que je vois un pays limiter ainsi à un seul moyen de paiement le règlement de ses importations »,explique Christophe Kloeti, responsable « trade finance » au sein de Commerzbank à Paris.
Pour mieux enfoncer le clou, Alger a aussi décidé d'interdire tout crédit aux particuliers hors de l'immobilier. Impossible donc d'acheter une voiture . Résultat, les concessionnaires automobiles craignent une chute de leur chiffre d'affaires, le crédit finançant actuellement environ 30 % des acquisitions d'automobiles.
Voyant les revenus du pétrole fondre avec la crise économique et la chute des cours, l'Algérie cherche à limiter les importations afin de ne pas se retrouver avec une balance commerciale déficitaire cette année. Il est vrai que, durant les années d'abondance, le revenu par tête des Algériens a doublé entre 2002 et 2008. Les importations, elles, ont plus que triplé entre 2003, où elles atteignaient 13,3 milliards de dollars, et 2008, où elles ont dépassé les 36 milliards de dollars, soit un rythme similaire à celui des exportations. Il semble en tout cas que ces mesures traduisent l'impuissance du pays à sortir de la monoproduction pétrolière et à se doter d'une industrie diversifiée qui lui permettrait de moins dépendre des produits étrangers.
MARIE-LAURE CITTANOVA, Les Echos
Stan
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L'Algérie cherche à freiner la progression de ses importations et à reprendre la main sur les investissements étrangers. De nouvelles réglementations mises en place entre le 29 juillet et le 3 août donnent un tour de vis sévère à la fois aux importations et à la consommation des ménages, d'une part, et aux investissements directs étrangers (IDE), de l'autre.
Dans ce dernier domaine, la tendance n'est pas nouvelle puisque le président Bouteflika avait fortement critiqué les *investissements étrangers dès juillet 2008. La loi de Finances complémentaire de 2008 comportait déjà les premières mesures durcissant le cadre des IDE en Algérie, telles que l'obligation pour les entreprises ayant bénéficié d'exonérations d'impôt de réinvestir en Algérie, ou le droit de préemption de l'Etat sur les cessions d'actifs détenus sur son territoire par des investisseurs étrangers. De même, les projets d'investissement doivent être majoritairement algériens.
De plus, un texte de la Banque d'Algérie paru lui aussi fin juillet interdit à toute société étrangère implantée dans le pays de réaliser des opérations d'importation, à moins d'avoir un partenaire local à hauteur de 30 %.
La publication de la loi de Finances complémentaire pour 2009 a été l'occasion d'un nouveau resserrement : l'article 69 de ce texte stipule que « le paiement des importations s'effectue obligatoirement au moyen du seul crédit documentaire ». Un système destiné à réduire les importations au strict nécessaire. « C'est draconien, c'est la première fois que je vois un pays limiter ainsi à un seul moyen de paiement le règlement de ses importations »,explique Christophe Kloeti, responsable « trade finance » au sein de Commerzbank à Paris.
Pour mieux enfoncer le clou, Alger a aussi décidé d'interdire tout crédit aux particuliers hors de l'immobilier. Impossible donc d'acheter une voiture . Résultat, les concessionnaires automobiles craignent une chute de leur chiffre d'affaires, le crédit finançant actuellement environ 30 % des acquisitions d'automobiles.
Voyant les revenus du pétrole fondre avec la crise économique et la chute des cours, l'Algérie cherche à limiter les importations afin de ne pas se retrouver avec une balance commerciale déficitaire cette année. Il est vrai que, durant les années d'abondance, le revenu par tête des Algériens a doublé entre 2002 et 2008. Les importations, elles, ont plus que triplé entre 2003, où elles atteignaient 13,3 milliards de dollars, et 2008, où elles ont dépassé les 36 milliards de dollars, soit un rythme similaire à celui des exportations. Il semble en tout cas que ces mesures traduisent l'impuissance du pays à sortir de la monoproduction pétrolière et à se doter d'une industrie diversifiée qui lui permettrait de moins dépendre des produits étrangers.
MARIE-LAURE CITTANOVA, Les Echos
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