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La production de liège en Algérie

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  • La production de liège en Algérie

    Le liège est un produit important qui entre surtout dans l’industrie des bouchons. De cette matière noble, rien ne se perd, tout se récupère.
    En Algérie les forêts de chênes-lièges, du nom

    scientifique Quercus Suber, occupent 440 000 ha, dont 230 000 productifs. Elles sont localisées dans le Tell oriental à raison de 82%, le Tell central (15%), et au Tell occidental (2%). Les wilayas les plus importantes en production de liège sont El Tarf, Jijel, Skikda, Béjaïa, Tizi Ouzou.

    Les quantités actuellement produites de chênes-lièges tournent aux environs de 80 000 à 100 000 quintaux annuellement, nous explique M. Mahdid Tahar, directeur de la gestion du patrimoine forestier à la Direction générale des forêts (DGF). Ces fluctuations dans la quantité de production sont selon qu’il y ait passage de feu, d’où l’attente de la reprise végétative ou encore qu’il y ait des attaques parasitaires. La fertilité de l’arbre se fait suivant l’exposition de la forêt, le climat, la qualité du sol et bien d’autres paramètres encore.

    Le liège mâle pour les panneaux d’isolation


    La période de récolte du liège se pratique en été. La campagne commence à partir du mois de juin et dure jusqu’à la fin d’août ou à la mi-septembre. L’écorce est utilisée à partir de 35 à 50 ans et la première exploitation commence à partir d’une épaisseur de 70 cm, ou ce qu’on appelle aussi la circonférence de l’arbre. La première levée est un liège mâle dont l’utilisation est recommandée pour les panneaux d’isolation.La deuxième levée concerne l’arbre d’âge évalué entre 9 et 12 ans. La moyenne d’épaisseur est de 3 cm, et le chêne récolté est utilisé pour la fabrication de bouchons. C’est, en fait, l’utilisation noble du liège. Le produit entre par la suite dans plusieurs domaines d’activité, à savoir la décoration, les dalles de sol, l’industrie de la chaussure. Le pourcentage du liège utilisé pour la fabrication des bouchons est limité, toujours selon M. Mahdid.

    Ce dernier nous explique que l’industrie du liège ne se perd pas. «Tout est transformé, car l’espèce a une faculté de régénérer puisqu’elle est protégée par l’écorce. Aux premières pluies, il y a régénération, à quelques exceptions près lorsque l’arbre subit des incendies à répétition.»Il faut savoir que l’ensemble des sites de chênes-lièges algériens représentent de vieilles futaies, c’est-à-dire que ces forêts sont à 60% d’un âge avancé.

    Le programme quinquennal 2009-2014 au secours de la filière


    D’ailleurs, le programme quinquennal 2010-2014 mis en place par le président de la République prévoit l’extension et la réhabilitation de pas moins de 10 000 ha de suber, en plus du repeuplement de toutes les espèces confondues de 120 000 ha de résineux, y compris du chêne-liège, nous apprend le directeur de la gestion du patrimoine forestier à la DGF.
    Le chêne-liège algérien réputé être de bonne qualité est exporté par des entreprises de transformation. C’est, en général, le bouchon et le panneau d’isolation qui font l’objet d’exportations, en plus du bloc semelle qui entre dans la fabrication des chaussures.

    Ce sont les Italiens qui sont, généralement, preneurs de ce produit.
    La récolte du chêne-liège et son industrie sont une activité créatrice de richesses. Rien que pour la période de récolte, beaucoup de postes d’emploi sont créés. 1 500 à 2 000 personnes sont embauchées pour aider cette tâche, à travers de vastes chantiers ouverts dans les différentes wilayas au nombre de 22 concernées par cette production. Ce sont, souvent, les riverains qui sont mobilisés pour ce travail à chaque saison estivale.
    Les problèmes que subit cette filière, en plus des incendies, sont les constructions illicites au niveau de ces étendues de forêt de liège, les défrichements et le vieillissement des arbres qui sont maîtrisés, selon notre interlocuteur.

    L’Algérie est en passe de devenir un grand pays producteur de liège (il était auparavant classé troisième au niveau mondial) à la faveur des programmes de réhabilitation et de régénération des entreprises par les services des forêts. Davantage de moyens doivent être déployés pour promouvoir ce produit important. D’ici quelques années, notre pays pourra prendre une place prépondérante dans cette production propre au pourtour méditerranéen.

    Actuellement, l’industrie algérienne du liège fabrique généralement les objets les plus divers : bouchons, carrés, disques, ustensiles de pêche, tapis de bain, etc.

    Des exportations en chute

    Les quantités de liège exportées de 2000 à 2006 sont en baisse. De 12 358 tonnes destinées à l’exportation, en 2000, pour une valeur de 1 231 777 DA, le chiffre a chuté à 4 360 tonnes, en 2006, pour une valeur de seulement 841 844 DA.2001 a vu atteint le pic de 18 856 tonnes exportées pour un montant de 1 090 522 de DA. En 2002, il a été exporté 3 811 tonnes pour une valeur de 531 068 DA. En 2003, il y a eu plus au moins une reprise des exportations avec 14 887 tonnes pour une valeur de l’ordre de 754 855 DA. Les années 2004 et 2005 ont connu, également, une baisse sensible puisque seulement 3 532 tonnes et 3 149 tonnes ont été respectivement exportées pour 861 459 et 818 218 DA.Il faut savoir qu’au cours de cette même période, il y a eu des quantités de liège importées. En 2000, il s’agissait de 22 tonnes contre 12 tonnes en 2001, 24 tonnes en 2002, 43 tonnes en 2003, et 30 tonnes en 2004. L’année 2005, elle, a vu l’importation d’une plus grande quantité estimée à 103 tonnes, pour redescendre à 71 tonnes en 2006.

    Un conseil interprofessionnel pour suivre la filière

    Un Conseil national interprofessionnel du liège est créé, en 2005, et permet de suivre l’évolution de la filière.Il se charge d’assurer la cohérence des programmes mis en place, formule des propositions et œuvre à l’amélioration de cette activité industrielle créatrice de richesses.Encore à ses premiers balbutiements, ce conseil suit attentivement l’évolution du marché, et organise des réunions périodiques avec les professionnels concernés par cette filière.Il compte éditer une revue spécialisée sur le liège.

    Par la Tribune
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