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Rafale au Brésil : "6000 emplois en France", selon le directeur général international

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  • Rafale au Brésil : "6000 emplois en France", selon le directeur général international

    Eric Trappier, directeur général international de Dassault, est au coeur des négociations pour la vente de Rafale au Brésil. Il a bien voulu répondre à nos questions.

    Où en est-on vraiment aujourd'hui ?

    Factuellement, il y a la déclaration commune des présidents français et brésiliens qui annonce que le choix du Brésil se porte sur le Rafale. C'est donc la fin du processus de compétition [avec le F-18 américain et le Gripen suédois]. Maintenant, il faut négocier les termes précis du contrat.

    Cela va durer longtemps ?

    D'expérience, c'est assez long, même dans le cadre d'un accord de gré à gré. Il faut discuter les clauses techniques, le financement, les contreparties, etc. On peut tabler sur six à neuf mois.

    Depuis combien de temps discutez vous avec les Brésiliens ?

    Huit ans. Nous leur avons d'abord proposé le Mirage 2000 et ils en ont acheté quelques uns en seconde main. Puis lorsque les discussions se sont réouvertes, nous avons présenté le Rafale. Entre-temps, Dassault est devenu actionnaire [minoritaire] d'Embraer. Ce qui a fait la différence, c'est l'engagement du président de la République dans cette affaire, qui a créé une véritable "war room", avec l'amiral Guillaud, son chef d'état-major particulier, les grands services de l'Etat et les industriels.

    Le Rafale que les Brésiliens veulent acheter est-il le même que celui en service dans l'armée de l'Air ?

    On part de l'avion français, puis on prend en compte les désideratas de nos clients, comme on le fait avec les Emirats arabes unis. Les Brésiliens souhaitent par exemple intégrer certains équipements à bord de l'avion. Nous le ferons en partenariat avec eux.

    De quel type d'avion les Brésiliens ont-ils besoin ?

    Un appareil polyvalent et le Rafale l'est. Ils souhaitaient un bimoteur, car le Brésil est un immense pays avec des territoires déserts. En cas de panne d'un réacteur, l'avion peut quand même rentrer sans que le pilote soit obligé de s'éjecter au dessus de l'Amazonie. Le domaine air-air avec la police du ciel, la sécurité de l'espace aérien intéresse beaucoup les Brésiliens, ainsi que le domaine air-mer.

    Les Rafale pour le Brésil seront-ils intégralement construit là-bas ?

    Nous avons fait une offre d'implanter une chaîne de montage au Brésil. Du côté français, il n'y a pas de restrictions en matière de transfert de technologie ou de fabrications. Embraer est un industriel majeur et il y a également de nombreuses PME dans l'aéronautique. Le choix final incombe aux Brésiliens. Quelle part voudront-ils construire dans leur pays ? C'est ce qui va désormais se discuter. Car construire un avion et toutes ses pièces nécessite des investissements lourds. Les industriels brésiliens vont examiner avec nous cette question, en fonction de leurs plans de charge, dans un partenariat intelligent.

    N'est-ce pas une forme de délocalisation ?

    Tout ne sera pas fabriqué là-bas. On estime que ce contrat représente 6000 emplois en France, pas seulement chez Dassault, mais également chez Safran, Thalès et dans les PME. Au Brésil, on parle de 3000 emplois. Si la France n'avait pas remporté ce contrat, il y aurait eu des emplois créés au Brésil par nos concurrents, mais aucun en France ! Pas de contrat, égal zéro emploi.

    Quel est le montant de ce contrat ?

    De l'ordre de cinq milliards d'euros.

    Le Brésil pourra-t-il exporter des Rafale ?

    Nous leur avons en effet proposé une clause de commercialisation pour l'Amérique latine. Le Brésil est une puissance régionale.

    Trente-six Rafale, ce n'est qu'un premier lot ?


    La Force aérienne brésilienne parle un appel d'offres pour trois fois 36 Rafale, soit 108 au total.

    En échange, la France va acheter des KC-390 au Brésil. De quoi s'agit-il ? Quelle sera l'implication de Dassault ?

    Le KC-390 d'Embraer est un futur avion de transport militaire tactique, qui pourrait être le successeur du Hercules C-130 américain. Il faut bien comprendre que ce qui lie la France et le Brésil est un partenariat stratégique. Il faut qu'il y ait un équilibre des intérêts, que les choses fonctionnent dans les deux sens. Dassault a proposé ses services au Brésil. L'industrie française a tout intérêt à s'embarquer dans ce programme sur le long terme.

    Rédigé le 08/09/2009 à 22:18 |source Libération
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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