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la blanche feuille

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  • la blanche feuille

    Désolé blanche feuille, mais que tu le veuilles ou non, je souillerais ta blancheur.
    Ou veux-tu que je vide ma saleté ?
    - Je n’en veux pas à ta virginité ! Mais le désordre des choses fait que ta blancheur me gêne.
    - Non ; plus je ne me révolte pas contre le vide ! D’ailleurs c’est la seule chose que je respect. J’ai besoin moi-même de me vider chaque soir pour avoir le courage d’affronter demain.
    - Oui je suis égoïste ! Je me décrasse sur toi, pour faire un peu de blanc en moi.
    - Je n’ai pas peur que tu divulgue mes secrets ! même qu’aucune poitrine ne peut les contenir. Si ma plume qui est de bois se dérobe parfois à les écrire, les yeux des autres n’auront surement pas le courage de les déchiffrés.
    - Des mots roses !! je ne connais pas cette couleur. Mes pensés sont noirs et mes mots vermeilles, ça m’arrive parfois de faire dans le bleu mais ma raison le chasse tout de suite. Alors je reviens t’écrire mes regrets. Mes mots noirs je ne les choisis pas !
    - Je crois aussi que la vie est une question de couleurs et que ta blancheur même est feinte ! tu aurais pus revêtir n’importe quelle couleur mais tu t’es faite blanche juste pour me dérangé. Alors reçois ma plume !
    - Tu blâme ma franchise ! toi qui m’espionne pour le compte de la mémoire ! j’use de toi pour oublier et tu en profite pour garder sur toi mes maux mes mots et mes crimes ! Garde toi de m’insulté si non je te déchire en lambeaux.
    - …Pardonne ma colère, je sais que je n’ai de confident que toi mais des océans d’encre n’ont pas suffi à rassasier ta faim. Je vide sur toi mes plumes l’une après l’autre et tu reste toujours aussi blanche qu’au premier jour. Tu veux chasser ma raison !
    - Mes profondes pensées te font blêmir ?
    - Tu me trouve sordide même vulgaire !?
    - Oui c’est vrai ; mon style laisse à redire, mais mon âme révoltée ne te sourit-elle pas parfois !? bien quelle soit souffre et cendre, elle rêve de renaitre sur toi. et puis n’oublies jamais ; elle n’est pas contrefaite !
    - Ne te compare pas à Yasmine ! je t’aime bien, toi aussi. Mais Yasmine vie dans ma tête ; dans ma peau ; dans mon ventre ! elle est ma consolation et tu es notre toit. Certes ça t’arrive de nous chasser de ton territoire quand tu pique tes crises de jalousies. Mais tu t’assagie toujours et tu nous accueille pour de nouveaux séjours.
    - Je ne le nie pas, je ne fais que le confirmer ! tu m’es indispensable. Seulement tu me fatigue et tu rabouille ma matière grise. Je rame sur ta surface infinie avec des cuillères à soupe. Hélas je crèverais avant de t’avoir traversé.
    - Pourquoi t’ai-je dis mes premiers mots !!! des mots qui ont fait que je m’éloigne de la rive et m’aventure en toi sans espoir de retour. OH ! blanche feuille tu as chassé mon insouciante jeunesse !
    - Aujourd’hui je me vois dériver sur ta surface inviolée, tes torrents de lumière m’aveuglent. Je trace des sillons démesurés avec un outil boiteux ; d’immense ravins qui ne recevront aucune semence. Mon labeur est stérile et l’encre de ma plume n’est que gribouillis.
    Tu renferme mes regrets et mes consolations. Tu m’apprends à rêver à coup de mots et d’inspiration. Tu es les territoires magiques des contes de fées. Tu es le terrain sanglant des batailles historiques. Romans ; fables ; articles de journaux. Tu es les mots roses et moroses d’une poésie titubante. Tu es toutes les couleurs qui font ma vie et même les couleurs que je n’ai jamais croisé, images ; paysages et villes oubliées.
    Tu me fais et me défaits à ta guise, je me noie en toi et tu émerge mon psyché tel un minuscule bateau en papier. Avec tes pinceaux invisibles tu étale mon âme avec toutes les ordures qu’elle recèle. Sans gêne et sans pincer le nez, tu plonge dans mon eau trouble et tu cherche à atteindre les abysses. Mais tu t’égard ! Pauvre feuille !
    Dans cette matière adipeuse, tu ne sais plus le bas du haut ; l’azimut se confond pour toi.

    J’aime quand tu m’oublie, la je dors tranquille comme un chat, mes nuit deviennent paisibles et mes jours moins pesants.
    Hélas ; tu le fais si rarement !
    "En mode renaissance"

  • #2
    Superbe hymne a la page

    Une relation tempétueuse, passionnée qui se lit et entraine au gré de ses flots. La couleur y est reine ! Cette page blanche a la fois havre de paix et calamité.



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    • #3
      Des feuilles plus lourdes que des enclumes


      Notre abri lumineux, notre prison sans barreaux ; sans geôlier !!
      La sentence c’est nous qui l’avons prononcé le jour ou nous avons écrit notre premier mot.

      Merci Ludica
      "En mode renaissance"

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