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Les banques islamiques s’imposent.

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    Après l’échec de la finance classique
    Les banques islamiques s’imposent


    Epargnées par la crise financière internationale, les banques islamiques attirent de plus en plus l’attention et pas seulement dans le monde arabo-musulman. Impensable il y a quelques années, de grandes banques de renommée mondiale se sont lancées dans la finance conforme aux préceptes de l’Islam.


    Il en est ainsi du groupe britannique HSBC ou encore de la banque allemande Deutsch Bank. Le géant américain de la finance, Citibank, s’est lui aussi laissé séduire par ce modèle en créant, à Bahrein, une filiale qui fonctionne selon les principes de la charia islamique.
    Il existe quelque 300 banques islamiques à travers le monde, selon l’expert en finance et président du cabinet conseil Strategica, Lachemi Siagh, qui a donné une excellente communication sur le thème « Crise financière et finance islamique » lors d’une soirée ramadhanesque organisée mercredi dernier à l’hôtel Sofitel par la fondation Friedrich Naumann et la Chambre algéro-allemande du commerce et de l’industrie.
    Ces institutions ne pèsent pas beaucoup en termes d’actifs, a-t-il relevé d’emblée : « L’ensemble de ces banques gère des actifs de 700 à 800 milliards de dollars, alors qu’une seule banque européenne comme la Deutsch Bank gère quelque 3 trillions de dollars. » La finance islamique n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements mais elle devrait connaître un développement rapide grâce à ses performances, au moment où la finance conventionnelle affiche un bilan des plus catastrophiques.
    M. Siagh n’a pas manqué d’ailleurs de rappeler quelques répercussions de la crise financière internationale qui s’est traduite par une récession mondiale, une baisse vertigineuse du prix du pétrole qui est passé de 147 dollars à 45 dollars le baril en quelques mois. Les retombées de cette crise sur le secteur de l’emploi sont tout aussi spectaculaires : près de 20 millions d’employés ont été licenciés en Chine, 15 millions en Europe et 100 millions dans les pays en voie de développement, alors que le taux de chômage aux Etats-Unis a atteint le seuil inquiétant de 9,7%. La finance islamique, poursuit M. Siagh, a été globalement épargnée, même si elle subit le ralentissement de l’activité économique. Ce système naissant n’a pas été impacté par la crise grâce à ses fondements qui interdisent le recours aux intérêts, moteur de l’activité bancaire classique, mais qui est assimilé à la « riba » qui est strictement prohibée dans la religion musulmane.
    Intérêts et spéculation interdits
    Le Coran interdit formellement les revenus provenant de l’usure. « Le Coran dit : ‘Dieu et le Prophète déclarent la guerre à ceux qui pratiquent l’usure’ », a mentionné M. Siagh. Il souligne que cette approche a été défendue par le philosophe Aristote qui a déclaré : « L’argent ne peut servir à produire de l’argent par lui-même, car il s’agirait d’acte contre-nature. » La finance islamique s’est par ailleurs abstenue de toute spéculation appelée par les musulmans « gharar ». Or, la finance classique était basée sur des pratiques spéculatives à outrance. M. Siagh dévoilera plusieurs dysfonctionnements dans l’actuel système financier.
    L’ingénierie financière a été poussée, selon lui, aux limites les plus folles, encouragée en cela par le laxisme des gouvernements qui pensaient que le marché pouvait s’auto-réguler. Des produits financiers très complexes et risqués pour l’investisseur moyen ont été mis sur le marché, tandis qu’on constatait une forte spéculation sur la valeur future de produits titrisés qui se vendaient et se revendaient.
    A cela s’ajoute une inflation continuelle des prix (pétrole, matières premières) basée sur une rareté artificielle. M. Siagh pointera du doigt les sociétés de notation financière, à savoir Standard & Poor’s, Moodies et Fitsch, dont les analyses ont contribué à faire éclater la crise. Ces dysfonctionnements n’auraient pas été possibles avec « la doctrine économique islamique qui rejette toute forme de spéculation ou gharar », relève encore M.Siagh.
    Les banques islamiques refusent en outre de financer des investissements ou des activités prohibées par le Coran, entre autres l’alcool, l’industrie porcine, les jeux de hasard (casinos et sociétés de jeux de hasard), l’industrie de l’armement et la pornographie. Leur système de rémunération des salariés, bien que très avantageux, s’éloigne de celui des banques conventionnelles.
    La question des bonus qui fait l’objet d’une grande polémique en Occident, ne se pose donc pas pour la finance islamique. M. Siagh souligne qu’elle se distingue aussi par son mode de gouvernance, que se partagent le conseil d’administration et le conseil de la charia. « L’un défend l’intérêt des actionnaires et l’autre l’éthique religieuse », explique-t-il. Pour ce qui est du marché algérien, M. Siagh dit qu’il existe une forte demande ; il estime néanmoins qu’une adaptation de la réglementation et l’introduction de cette doctrine dans l’enseignement et la formation deviennent nécessaires.
    El Watan
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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