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Plus fort que les subprimes : les "lifeprimes"

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  • Plus fort que les subprimes : les "lifeprimes"

    Le capitalisme enfin moralisé, les petits génies de Wall Street se remettent au travail. Ils planchent actuellement sur un nouvel investissement d'avenir : des produits complexes basés sur le rachat d'assurances vie d'Américains pauvres et malades... à prix cassés.

    D'après le New-York Times, les éminences grises de la finance américaine sont en passe de réaliser une prouesse : remplacer les subprimes par des produits plus rentables et... au moins aussi risqués. Les banquiers prévoient en effet d'acheter comptant des assurances vie au rabais, en ciblant principalement la clientèle malade et modeste. Exemple : un américain qui a économisé toute sa vie pour placer un million de dollars en assurance vie, confronté à des difficultés financières dues à sa maladie et à la crise, pourrait revendre sa police 400 000 dollars. Une sorte de spéculation sur la santé du malade pauvre (ou inversement)...
    Un "Subprime" de la (mauvaise) santé
    Les banques imaginent aussi des mécanismes de "titrisation" complexe, qui permettront la revente au sein de paquets financiers opaques et d'obligations à des investisseurs comme les Hedge Funds ou les fonds de pension. Plus les assurés décèderont tôt, plus la banque y gagnera, répercutant ces bénéfices sur les produits financiers imbriqués. Les Subprimes pariaient sur la hausse de l'immobilier, les Lifeprimes parient sur la baisse de l'espérance de vie de la population. L'idée n'en est qu'au stade de l'étude préalable, mais neuf offres sont déjà prêtes, élaborées notamment par le Crédit Suisse et Goldman Sachs. Elles pourraient être commercialisées très rapidement.
    26 000 milliards de dollars

    Ce genre de produits comporte des risques très élevés, mais le marché des assurances vie étant estimé à 26 000 milliards de dollars, Wall Street a décidé d'aller vite. Les analystes prévoient que les montants concernés pourraient très rapidement s'élever à 500 milliards de dollars. De quoi compenser les pertes liées aux Subprimes, évaluées à 918 milliards de dollars depuis 2006, selon le bureau d'étude Dealogic. Crédit Suisse est parmi les banques les plus avancées sur le sujet : l'établissement a acheté une société spécialisée dans la revente de polices d'assurances vie et vient de créer un groupe dédié à la commercialisation de ces offres. Goldman Sachs n'est pas en reste, qui mouline des algorithmes mathématiques permettant d'évaluer les profils d'assurés offrant le plus d'opportunités - ceux dont l'espérance de vie est la plus faible.
    Vers une nouvelle crise financière ?
    Passons sur l'aspect immoral de la chose... Le risque principal, pour les établissements commercialisant ces produits, est qu'un beau jour, on trouve un remède miracle à une maladie grave et répandue, du genre cancer du poumon, leucémie, etc. La tuile ! C'est ce qu'il s'est passé dans les années 1980 quand les nouveaux traitements contre le SIDA ont permis de rallonger notablement la vie des malades. Dans ce cas, une nouvelle crise financière en cascade serait à redouter. Mais les assurances font chauffer leurs super-ordinateurs pour limiter ce risque, et elles semblent avoir trouvé la solution : proposer le rachat d'assurances vie aux seuls malades présentant plusieurs pathologies graves.

    Et tout cela à trois semaines d'un nouveau G20 moralisateur, qu'on annonce déjà (encore) "historique"...

    On voit que la moralisation du secteur se poursuit sous les meilleurs auspices...
    « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte
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