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Ghosn: "Renault sera leader mondial"

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  • Ghosn: "Renault sera leader mondial"

    En plein débat sur la taxe carbone, Carlos Ghosn dévoile pour Le Journal du Dimanche les ambitions de Renault en matière de voiture verte.

    Renault s’apprête à dévoiler enfin sa stratégie en voiture verte. Quelles sont vos ambitions?

    Nous voulons être dans les prochaines années le leader mondial de la voiture "zéro émission", c'est-à-dire une voiture 100% électrique. Je dévoilerai mardi au salon de l’Automobile de Francfort quatre véhicules électriques. Renault-Nissan est le seul constructeur mondial à investir autant, en recherche et en capacités de production: plus de quatre milliards d’euros. Ces voitures marquent une véritable rupture. Non seulement, elles sont 100% électriques et n'émettent pas de CO2, ce qui n'est pas le cas des voitures hybrides. En plus, nous les proposerons à un prix compétitif pour permettre leur commercialisation en masse, avec une gamme complète de véhicules.

    A quoi ressembleront ces véhicules?

    Nous proposerons dans un premier temps quatre véhicules qui seront commercialisés entre 2011 et 2012 en Europe et en Israël : un utilitaire de type Kangoo, une grande berline familiale, une citadine d’une taille équivalente à une Clio et une petite urbaine nouvelle dans son design, en rupture totale avec notre offre actuelle. Deux de ces véhicules seront construits en France.

    La voiture ne sera pas plus chère?

    Non. La voiture électrique n’a de sens que si tout le monde peut en profiter. Elle doit être pour le client au même prix que son équivalent essence notamment grâce à des aides publiques. La batterie sera louée pour un peu moins de 100 euros par mois. Le coût de la consommation électrique plus la location de la batterie sera inférieur au coût de la consommation d’essence.

    Mais elles n’auront pas une grande autonomie?

    Au départ, les batteries auront une autonomie de 160 km, c’est plus qu’une citadine. En effet, en Europe, 80% des trajets quotidiens font moins de 60km. Nous monterons vite au-delà de 160 km d’autonomie mais je préfère que nous foncions en créant le marché dans un premier temps.

    Comment pourra t-on recharger sa batterie?

    Nous proposons trois modes de recharges: recharge lente sur une prise traditionnelle en 7 à 8 heures, une recharge rapide (80% de la batterie rechargée en 20 minutes) et le quickdrop qui consistera au remplacement de la batterie en quelques minutes dans une station spécialisée. Certains pays veulent du QuickDrop, d'autres de la recharge rapide, d'autres nous demandent de nous allier avec les compagnies électriques afin de créer l’infrastructure. Vous mettrez votre voiture en charge le soir en rentrant, comme pour votre téléphone portable, et vous repartez le lendemain matin. Par ailleurs, nous développons nous même la technologie de la batterie au travers de l’ Alliance Renault Nissan. Nissan développe des batteries depuis plus de 18 ans.

    On parle d’un projet d’usine de batteries à Flins…

    Rien n'est encore décidé. Mais il y a une logique à produire les batteries à proximité du lieu d'assemblage des voitures.

    Pourquoi avoir fait le choix du tout électrique?
    Pour trois raisons. Tout d’abord, les règles environnementales vont continuer à se durcir. Ensuite, le prix du pétrole devrait remonter avec la reprise économique. Enfin, il existe une demande publique: maires, gouverneurs, premiers ministres, chefs d'Etat, sont prêts à subventionner une offre de différentes manières. Les Israéliens ont diminué les taxes, la France accorde un bonus de 5000 euros. Sans l'appui des gouvernements, la voiture électrique ne peut pas être suffisamment abordable. Nous avons déjà signé une trentaine de partenariats avec des états, des villes…

    Certains critiquent la voiture électrique qui, selon eux, sollicitera beaucoup d'énergies fossiles lors du rechargement des batteries…

    Même dans le pire des cas, si l'énergie sollicitée pour réalimenter les batteries venait du charbon, nous aurions un bilan carbone légèrement meilleur qu'avec les voitures actuelles. Mais l’électricité d’origine nucléaire, hydraulique, solaire ou éolienne nous met dans l’objectif de zéro émission de CO2. Ce sera, pour la première fois dans l'histoire, un mode de transport massif sans émission de gaz carbonique.

    N'est-on pas dérouté lorsque l'on prend le volant d'un véhicule électrique? Quelles ont été vos sensations lors de votre "première fois"?

    Quand on prend le volant d'un véhicule électrique, on s'attend à être dépaysé, dérouté. En fait, on l'est beaucoup moins qu'on ne le pense et on s'habitue très vite. Avec l'absence du bruit moteur, on a l'impression que l'on n'a même pas démarré. Au bout de 30 minutes de roulage, on est déjà habitué et on apprécie le bruit du vent sur la carrosserie. Le véhicule électrique, contrairement à ce que l'on peut croire, a beaucoup de puissance à l'accélération. On a l'impression de conduire une voiture turbo, mais avec en plus beaucoup plus de souplesse. Une voiture électrique devrait satisfaire tous les types de conducteurs du plus sportif ou plus tranquille.

    Combien de ventes visez-vous?

    Nous n’annonçons pas d’objectif de vente. Mais les véhicules électriques pourraient représenter 10% du marché mondial d’ici dix ans, soit 6 millions de véhicules. Et nous pensons que cela pourrait être plus encore.

    Cela signifierait près d'un million de véhicules pour vous à cette date?

    Cette déduction vous appartient.

    Faut-il maintenir la prime à la casse?


    La France a décidé d'arrêter la prime à la casse progressivement, c’est la bonne décision. Je suis plus inquiet pour les pays comme l’Allemagne qui ont fait le choix d’un arrêt brutal.

    L'automobile fait-elle encore rêver?


    La question se pose peut-être dans les centres urbains des pays développés. Mais au Brésil, en Chine, au Moyen-Orient, en Russie, la voiture reste au sommet de ce que l’on souhaite acquérir. Les Chinois n'ont encore qu'une voiture pour vingt habitants alors que nous sommes à six voitures pour dix habitants en Europe. Et la voiture ne sera jamais un objet banal. Elle est plus proche de l’animal domestique que d’un objet. Chacun se souvient de sa première voiture. Dans les familles, les enfants participent au choix, lui donnent parfois un surnom.

    L'automobile va-t-elle rester un moteur économique du 21e siècle?

    Sans aucun doute. Le grand changement, c’est que la croissance de notre industrie passera par les pays émergents. Dans les pays développés, avec des volumes constants, le marché sera porté par les solutions écologiques : le zéro émission, l'hybride, l'éthanol et des moteurs essence ou diesel plus efficaces. Aujourd’hui, l’automobile est perçue comme faisant partie du problème environnemental. Mais avec des véhicules Zéro émission, elle va apporter une partie de la solution.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    J'espère que ça sera un succès, on a hâte de voir des voitures électriques rouler et en plein usage.
    L'alliance avec Nissan a été très bénéfique pour Renault.

    Commentaire

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