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L'Italie envisage de durcir la répression contre les violences homophobes

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  • L'Italie envisage de durcir la répression contre les violences homophobes

    L'Italie pourrait bientôt se doter d'une loi réprimant spécifiquement les violences à l'encontre des homosexuels et des transsexuels en doublant les peines prévues. Le texte, présenté par Paola Concia (Parti démocrate, centre gauche), est examiné depuis près d'un an par la commission justice de l'Assemblée nationale afin d'élaborer un article en mesure de mettre droite et gauche d'accord. Il devrait faire l'objet d'une discussion et d'un vote dans la première semaine du mois d'octobre.

    Le ou les auteurs d'une nouvelle tentative d'incendie criminelle, dimanche 20 septembre aux petites heures de la matinée, contre une boîte de nuit gay romaine, le Qube, ne seront pas donc pas concernés. Pas plus que les inconnus qui ont agressé, le 19 août, le chanteur Emilio Rez. Ou l'homme qui s'est surnommé lui-même Svastichella ("Petite croix gammée"), auteur d'une agression au couteau contre un couple homosexuel, le 22 août. Ou encore les responsables de l'explosion d'un gros pétard devant un bar gay, faisant un blessé léger et des dégâts matériels, le 2 septembre.

    Ces violences ont eu pour cadre la rue Saint-Jean-de-Latran, baptisée la Gay Street de Rome, une ville où les homosexuels se heurtent à l'hostilité déclarée de divers mouvements d'extrême droite très actifs. Mais d'autres agressions ont eu lieu à Florence (Toscane), à Naples (Campanie) ou dans les Pouilles. Selon l'association Arcigay, les actes de violence homophobes sont quasiment quotidiens dans la Péninsule.

    En l'absence de statistique, l'Arcigay se livre chaque année à son propre comptage des faits les plus graves. Sur les neuf premiers mois de l'année 2009, 8 homicides, 52 agressions, 7 extorsions, 5 actes de vandalisme sont à déplorer. A quoi s'ajoutent de nombreuses discriminations, notamment à l'embauche.

    L'Italie, pays homophobe ? "L'actuel climat d'impunité n'y est pas pour rien", explique Paola Concia, qui se présente comme la "seule député homosexuelle déclarée". "Beaucoup de préjugés n'hésitent à s'exprimer à l'encontre des gays ou des trans. Moins l'homophobie est réprimée et plus elle est diffusée. De plus, aucun gouvernement n'a vraiment fait campagne en faveur de l'égalité sexuelle. Cette idée heurte encore les institutions, qu'il s'agisse de la classe politique ou de l'Eglise. Enfin, la culture italienne est marquée par une peur de la diversité."

    La proposition de loi qui doit être discutée au Parlement "est un premier pas", explique encore Mme Concia, qui témoigne des nombreuses réticences qui se sont exprimées en commission de la part, notamment, des élus du parti xénophobe de la Ligue du Nord, promoteur de valeurs viriles, et de l'Union du centre, proche du Vatican.

    Mme Concia a récemment rencontré la ministre de l'égalité, Maria Carfagna. Celle-ci l'a assurée que le gouvernement était prêt à mener une campagne de sensibilisation. "Elle a admis que le problème était réel", rapporte-t-elle.

    Le maire de Rome, Gianni Alemanno (Peuple des libertés, droite), a condamné "ces actes de violences dus à une minorité anti-gay, qu'il a promis d'isoler", alors que l'adjoint à la sécurité de la ville a proposé l'installation de caméras dans le quartier de la rue Saint-Jean-de-Latran...

    Dans son édition de dimanche, le quotidien de gauche La Repubblica a publié le témoignage d'un homme agressé le 22 août. "Rome, dit-il, est dure pour les homosexuels."

    source : Le Monde
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