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La Société Générale a publié un scénario d’« effondrement global » de l’économie

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  • La Société Générale a publié un scénario d’« effondrement global » de l’économie

    par Ambrose Evans-Pritchard

    La Société Générale a adressé à ses clients une étude prospective développant trois scénarios d’évolution de la crise. L’un d’entre eux évalue les conséquences d’une crise de surendettement des Etats dans une économie anémiée, déclenchant un « effondrement global ». --- A l’automne 2008, tous les observateurs ont à un moment où à un autre été saisis par l’effroi. Le système financier international était sur le point de s’effondrer, et la perspective d’une situation semblable à celle de l’Argentine en 2001 se rapprochait chaque jour un peu plus. L’ampleur des interventions et garanties qui ont été nécessaires défie l’imagination : 14 000 milliards au total pour les USA, la Grande Bretagne et la zone euro, soit l’équivalent du quart du PIB mondial. La dette privée, devenue insoutenable, est désormais consolidée par les comptes publics. La monnaie de crédit privée émise par les banques était sur le point de perdre sa valeur. Les monnaies d’Etat ont été émises et mobilisées pour étayer un mauvais papier et sauver la mise des banques (et des banquiers, qui se sont au passage servis sans vergogne). Il faudra des années pour liquider les dettes privées et rebalancer les échanges internationaux. D’ici là, l’hémorragie des comptes publics va se poursuivre. La solution à terme, sera pour partie inflationniste, tout le monde le sent, même si personne ne veut l’admettre, tant le risque de déclencher une crise monétaire généralisée en cas de désynchronisation est tétanisant. Un dernier point. Dans la période qui s’ouvre, l’Europe part avec un handicap. Jusqu’à présent, la BCE n’a pas monétisé de dette publique, alors que la Fed et la Banque d’Angleterre y ont eu largement recours. L’orthodoxie en la matière se traduira donc par une charge supplémentaire de la dette, alors que les circonstances exceptionnelles devraient conduire à mettre en œuvres tous les moyens disponibles, y compris la monétisation, qui est autorisée sur le marché secondaire par les traités. Contre Info


    Par Ambrose Evans-Pritchard, Telegraph, 18 novembre 2009

    La Société Générale à conseillé à ses clients de se préparer à un éventuel « effondrement économique global » au cours des deux prochaines années, et elle propose une stratégie d’investissements défensifs pour éviter la destruction de leur patrimoine.

    Dans un rapport intitulé « le pire scénario de la dette », l’équipe SG de gestion des actifs écrit que les opérations de renflouement effectuées par les Etats l’an dernier ont simplement transféré les dettes privées vers le public qui plie sous la charge, créant une nouvelle série de problèmes.

    L’endettement global est beaucoup trop élevé par rapport à leur PIB (350% aux USA) dans la plupart des économies des pays développés, qu’il s’agisse de l’endettement public ou privé. Il faudra accomplir la tâche éreintante de réduire ce ratio d’endettement, et ce durant des années. « Pour le moment, personne ne peut dire avec certitude si nous avons déjà vraiment échappé à l’effondrement de l’économie » lit-on dans ce rapport de 68 pages, dont la rédaction a été dirigée par le responsable de la gestion des actifs Daniel Fermon. Il s’agit d’une analyse de ces dangers, et non de prévisions.

    Dans le scénario baissier de la banque française (le pire parmi les trois envisagés) le dollar continuerait de baisser et le marché mondial des actions rejoindrait les minima de mars. L’immobilier continuerait à chuter. Le baril de pétrole redescendrait à 50 dollars en 2010.

    Les gouvernements ont déjà utilisé l’arme budgétaire. Même en l’absence de nouvelles dépenses, la dette publique devrait exploser d’ici 2 ans à 105% du PIB au Royaume-Uni, 125% aux USA et en EU, et 270% au Japon. Au niveau mondial, la dette des états atteindrait 45 mille milliards de dollars, et sera multipliée par 2,5 en 10 ans.

    (Les chiffres du Royaume-Uni paraissent faibles car le niveau d’endettement préalable était bas. M. Ferman indique que le Royaume-Uni convergera avec l’Europe à 130% du PIB d’ici 2015 dans le scénario baissier).

    La charge induite par la dette sera plus importante qu’elle ne l’était après la seconde Guerre Mondiale, lorsque les niveaux d’endettement étaient similaires. Avec des populations vieillissantes, il sera plus difficile de faire baisser la dette grâce à la croissance. « Une dette publique élevée paraît insoutenable à terme. Nous avons presque atteint un point de non retour pour la dette du gouvernement », note le rapport.

    Alléger la dette par l’inflation pourrait paraître un moindre mal à certains gouvernements.

    Dans ce cas l’or « n’en finirait pas de monter », seul refuge par rapport à la monnaie papier. La dette privée est également écrasante. Même si le taux d’épargne US se stabilise autour de 7% et est entièrement utilisé au remboursement de la dette, il faudra encore 9 ans aux ménages pour ramener le ratio dette/revenu aux niveaux raisonnables existant dans les années 1980.

    La banque indique que la crise actuelle présente « bien des points communs » avec le Japon pendant sa (ou ses deux) Décennie Perdue, mais avec une grosse différence : le Japon gardait la tête hors de l’eau grâce aux exportations et s’appuyait sur une économie mondiale robuste, tout en laissant chuter le yen. Il n’est pas possible que la moitié de la planète recoure au même moment à une stratégie analogue.

    SocGen conseille aux investisseurs pessimistes (bears) de vendre des dollars et de prendre des options à la baisse sur les valeurs cycliques comme les technologiques, l’automobile, et de se mettre en mouvement pour éviter d’être pris dans la « spirale déflationniste structurelle ». Les marchés émergents ne seraient pas épargnés. Paradoxalement, ils sont plus dépendants de la croissance US que ne l’est Wall Street. Les valeurs agro-alimentaires se maintiendraient, à commencer par le sucre.

    M. Fermon estime que les junk bonds perdraient 31% de leur valeur durant la seule année 2010. Cependant, les obligations souveraines généreraient des retours sur investissement « turbos », à l’image de ce qui s’est déroulé durant la séquence de baisse durable des rendements au Japon, lorsque la crise s’est installée. A un moment le taux à 10 ans au Japon est descendu à 0,40% [1]. La Fed ferait baisser les taux en achetant plus d’obligations. La BCE le ferait moins, pour des raisons politiques.

    La position de la SocGen sur l’achat des obligations souveraines est discutable. Nombre de fonds doutent que le scénario japonais se reproduise, notamment parce que Tokyo pourrait être aussi à l’aube d’une nouvelle crise de la dette.

    M. Fermon a déclaré que son rapport avait « électrisé » les clients des deux côtés de l’Atlantique : « tout le monde veut savoir quel sera l’impact. De nombreux hedge funds et banquiers sont inquiets »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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